CHAPITRE V. ACCOMPLISSEMENT DU MYSTÈRE DE L'INCARNATION PAR LEQUEL MARIE DEVIENT MÈRE DE DIEU
Dans le mystère adorable de l'Incarnation, Dieu a fait trois choses en la très-sainte Vierge : la première a été d'orner son âme des dons et des beautés les plus magnifiques qui puissent être Communiquées à une simple créature; la seconde, de former le corps et l'âme de Jésus-Christ; la troisième, d'unir la divinité du Verbe à cette humanité au moment de sa formation.
Le Saint-Esprit est envoyé de Dieu le Père pour commencer ce mystère, en versant dans l'âme de Marie une surabondance de grâces et de dons bien supérieure à tout ce qu'il y avait déjà répandu. Ce divin Esprit épanche en elle une plénitude de grâce et de sainteté digne de l'Épouse du père, de la Mère du Fils et du tabernacle de ce même Esprit; une plénitude qui la dispose à recevoir un Fils, qui est la sainteté même, qui habite de toute éternité dans le Saint des saints, dans le sein adorable de Dieu.
Il travaille par conséquent à faire en Marie une demeure en rapport avec la dignité incomparable du Fils unique de Dieu. Cette beauté de Marie, cette sainteté divine, cette grandeur inconcevable dit des trésors qui surpassent toute pensée; c'est un ouvragé. que Dieu seul peut comprendre, comme lui seul peut l'opérer.
Le deuxième effet produit dans Marie est d'y former le corps et l'âme de Jésus-Christ. Ce Saint-Esprit qui vivifie, qui est le principe de vie, qui répand cette vie où il veut, sépare dans tout le sang, et par conséquent dans tout le corps de la très-sainte Vierge, la plus pure substance pour la formation du corps de son Fils. En même temps il sanctifie la substance qu'il prend ainsi d'elle; et comme ce Fils doit être semblable à Marie, l'image de sa substance, elle se sent elle-même de cette sanctification.
En outre, ce divin Esprit, qui supplée quand il veut, immédiatement et par lui-même, aux dispositions ordinaires de la sagesse de Dieu, supplée à tout ce qui manquait pour la formation de ce corps. La très-sainte Vierge, dans laquelle se sont opérées alors des choses admirables et incompréhensibles à l'homme, s'est trouvée purement passive à cette opération, le tout s'étant seulement passé en sa présence et en sa personne.
A ce moment, les trois personnes divines forment la créature raisonnable la plus parfaite, je veux dire l'esprit le plus grand, le plus accompli, l'âme la plus belle, la plus vaste qui puisse être, pour recevoir le plus de connaissances et de lumières de Dieu, qui se puisse concevoir. Et alors même, pendant que l'Esprit divin embrase la sainte Vierge des flammes de son amour et la fait entrer dans l'union parfaite où Dieu voulait l'attirer, le grand mystère s'opère.
La sainte Vierge se soumet, en disant : Qu'il me soit fait selon votre parole; et, en même temps que l'âme est unie au corps lui-même, le Verbe substitue par une douce prévention sa personne divine à la personne ordinaire qui aurait dû naître de cette union de l'âme et du corps, n'eussent été mutuellement prévenus par lui ainsi le Saint-Esprit, avec le Père et le Verbe, prévenant la formation de la personne qui aurait dû rejaillir, et y substituant la personne divine du Verbe, le Verbe fut fait chair, du consentement exprès de Marie.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde