CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET SÉJOUR DE MARIE AU TEMPLE
Pour offrir utilement leurs sacrifices à Dieu, les prêtres étaient obligés de les unir en esprit à celui de Jésus-Christ, et Marie était encore en cela leur digne supplément. Sachant que le Sauveur devait venir, et que, semblable à une brebis muette ou à un agneau qu'on égorge, il souffrirait avec patience, douceur et amour son immolation et sa mort, Marie, à la vue des hosties du temple, soupirait après la venue de la victime annoncée par les prophètes, dont la mort devait sauver tout le monde, et qui devait être à la fois le prêtre, la victime et le temple de son propre sacrifice.
Elle faisait déjà, sans le savoir, les fonctions saintes du sacerdoce qu'elle aurait à exercer sur le Calvaire : et offrant à Dieu par les mains des prêtres les victimes de la loi, elle lui présentait le sacrifice de son divin Fils.
Dieu exigeait, dans la loi, que celui qui offrait une victime s'offrît lui-même en esprit avec elle; ou plutôt qu'il unît le sacrifice de soi-même à celui de Jésus-Christ, et qu'il sacrifiât avec lui tout le reste dal monde.
C'est ce que faisait excellemment la très-sainte Vierge. Elle vivait comme une hostie, prête à être immolée à tout moment, ne voyant jamais de victime égorgée qu'elle ne s'unît intérieurement à Jésus-Christ et ne soupirât d'être immolée avec lui à la gloire de Dieu le Père. Elle passa ainsi son enfance dans le temple, adorant incessamment Jésus-Christ sous la figure de toutes les victimes, ayant jour et nuit devant les yeux celui qui était l'objet de ses désirs, unissant sans cesse son propre sacrifice à celui du Sauveur, sans être jamais distraite de cette application par les occupations extérieures auxquelles elle vaquait.
Enfin la loi appelait le Messie; elle criait et soupirait après lui. C'est encore ce que la très-sainte Vierge a fait dans le temple avec bien plus de force et de vertu que n'avaient pu faire tous les patriarches et tous les prophètes; et cela à cause de sa sainteté incomparable, de ses qualités augustes, de l'ardeur de sa charité pour les hommes, enfin de son amour très-ardent et très-véhément pour le Verbe incarné, dont elle contemplait déjà intérieurement les ravissantes beautés.
A ce spectacle, Marie était dans des attentes très grandes et des désirs très-violents de voir le Verbe s'incarner réellement, et s'unir à la nature humaine et à l'Église. Elle soupirait alors ces cantiques d'amour, que nul ne peut encore concevoir si la majesté de Dieu ne daigne les manifester. Ce sont les Cantiques des cantiques.
Ils expriment les sentiments de l'âme de la très-sainte Vierge, s'adressant, au nom de l'Église future ou de la gentilité, au Verbe incarné, promis au monde sous l'image d'un époux, et les sentiments du Verbe incarné s'adressant à Marie ou à l'Église. Car le Cantique des cantiques est proprement le colloque de Jésus-Christ avec l'Église dans la personne de Marie. Immédiatement après le péché, en promettant son Fils à la nature humaine dans la personne d'Adam et d'Ève, Dieu le Père le lui avait comme fiancé dans le paradis terrestre.
Source : Livres-mystiques.com
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