Désolé de vous contredire mais l’abbaye de Valmont a été terriblement enlaidie par l’arrivée des religieuses. Je les ai bien connues et ce sont sans aucun doute de saintes femmes. Je me souviens en pariculier qu’à leur installation elles nous avaient gentiment accueillis pour une messe chantée dans la magnifique chapelle de,six heures, la procession traversant la nef ruinée, en plein air, de l’ancienne abbatiale.

Mais les bénédictines sont très riches, elles ont vendu leur monastère de Lisieux. On a donc voulu recouvrir la nef de l’ancienne abbatiale et lui donner un clocher. Un projet hideux agréé par les monuments historiques a été réalisé. On ne peut s’empêcher d’être mal à l’aise dans cette nef mutilée.

Vu l’age de la communauté, on a beaucoup investi dans une grande inffirmerie.

On a aussi fait construire un grand mur pour reconstituer une cloture pour les soeurs et ce n’est pas une réussite.

Enfin la liturgie à laquelle j’ai souvent participé, dans le grand salon d’abord, puis sous la nef moderne ensuité, parce que c’était le moindre mal dans les environs de Fécamp, était très pénible. Les soeurs faisaient ce qu’elles pouvaient pour conserver le chant du propre de la messe réformée mais les voix étaient trop fatiguées. La messe était célébré par un moine de Saint-Wandrille, en français, sur un coffre renaissancé avec communion sous les deux espèces.

Bref il y avait tous les ingrédient pour que ce style hybride n’ait aucun avenir.

Mais nous n’avions que ça dans la région depuis que l’abbé Leclerc, curé de Néville qui avait résisté au changement et tenu héroïquement, avait vu son église et sa communauté remises au goût du jour (et disparaître pour la dernière) dès qu’il était parti à l’hôpital très vieux. Il y avait là encore un suisse, des chantres qui portaient leurs médailles sur leurs surplis, des jeunes et de plus vieux, des agriculteurs à la voix de stentor, pour chanter le propre et les antiques séquences. Aux fêtes ils portaient les chapes. Et ce curé était adoré des paroissiens dont il avait baptisé plusieurs générations. Son église était bondée. Merci à lui d’avoir transmis et paix à son âme.

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