“ De tous les discours, homélies et documents du Pape François, mes préférés sont devenus les transcriptions de ses rencontres avec les jésuites locaux lors de ses visites apostoliques à travers le monde, transcriptions alors publiées par Civilta Cattolica. Elles s'apparentent aux conversations d'après un repas de fête, lorsque les cousins ​​désagréables sont partis et qu'il ne reste que vos amis ou parents les plus chers, et que vous versez la deuxième ou la troisième tournée d'apéritifs : franche et familière, parfois un peu énervée, souvent drôle et toujours éclairant.

La semaine dernière, Civilta a publié la transcription de la dernière réunion de ce type, avec 63 jésuites en Slovaquie. L'échange a fourni une fenêtre sur les réflexions du Saint-Père sur une variété de sujets, mais les plus dignes d'intérêt étaient ses commentaires sur EWTN.

« Il y a, par exemple, une grande chaîne de télévision catholique qui n'hésite pas à dire du mal du pape en permanence », a déclaré le pape. « Personnellement, je mérite des attaques et des insultes parce que je suis un pécheur, mais l'église ne les mérite pas. Ils sont l'œuvre du diable. J'ai aussi dit cela à certains d'entre eux.

Bien sûr, NCR a régulièrement publié des articles critiques à l'égard des papes et des membres de la hiérarchie, mais la comparaison déforme la réalité, du moins en grande partie. En premier lieu, NCR ne s'est jamais présenté comme parlant au nom de l'authentique magistère catholique. Nous avons publié des essais disant que le magistère est faux, et qu'il devrait être changé, bien sûr. EWTN présente, et présente régulièrement, ceux qui prétendent posséder le magistère authentique, et non ceux qui sont constitutionnellement dotés de cette autorité. Phil Lawler, P. Gerald Murray, Robert Royal : Ils sont tous plus catholiques que le pape, du moins ce pape.
En second lieu, NCR a toujours été un premier journal, et la plupart de nos commentaires découlent et sont basés sur ce reportage. Et le reportage parle de lui-même. La principale émission d'information d' EWTN , " EWTN News Nightly " n'a commencé à être diffusée qu'en 2013. À l'inverse, l'émission hebdomadaire de " magazine d'information " de Raymond Arroyo " The World Over " a commencé à être diffusée en septembre 1996. Elle a servi à étendre le genre de conversations catholiques conservatrices trouvées sur le réseau du réseau. "Mother Angelica Live" dans le domaine de la politique. L'émission d'Arroyo n'a pas la réputation d'être sérieuse et les lecteurs réguliers de cette chronique sauront combien de fois j'ai dû attirer l'attention sur les abus les plus effrontés de notre tradition catholique colportés par Arroyo .

Lors de la première émission depuis la publication des commentaires du pape , diffusée le 23 septembre, Arroyo n'a pas discuté de la critique d'EWTN avec son invité principal, le professeur de théologie de l'Université catholique Chad Pecknold. Les deux ont discuté d'autres parties de la conversation du pape avec les jésuites, telles que ses commentaires sur la diversité sexuelle et la réception de Vatican II, mais pas ses commentaires sur le réseau.

Cela dit, Arroyo et Pecknold ont réussi à afficher exactement le genre de critique du pape François qui a justifié son commentaire en premier lieu. Ils se sont moqués de la critique du pape sur la rigidité pastorale.

« Comment avouez-vous cela au confessionnal ? demanda Pecknold avec un sourire narquois. "Père, j'ai été rigide trois fois. Comment avoueriez-vous cela ?"

Plus tard, les deux hommes ont discuté de la décision du Vatican d'exiger une preuve de vaccination pour entrer dans la cité-État et de celle de l' archidiocèse de Moncton au Canada pour interdire aux non vaccinés d'assister à la messe publique. "Une trahison de l'Evangile."

Arroyo et Pecknold sont des mères Angéliques des derniers jours, mais sans la guimpe ni l'esprit. En tant que père jésuite. James Martin a souligné dans un essai récemment republié de 1995, Mère était souvent en colère et manichéenne, et Arroyo et Pecknold correspondaient à ce projet de loi, mais elle avait aussi parfois une étincelle dans les yeux. L'humour d'Arroyo est généralement mesquin et Pecknold semble incapable de sourire, encore moins de rire. Ce sont des réprimandes, plus proches de Cotton Mather que de n'importe quel personnage historique catholique.

Ce n'est pas qu'ils ne présentent qu'un côté de problèmes politiques particuliers. C'est que la foi catholique est toujours soumise à un agenda politique, un agenda républicain et de plus en plus Trumpian.


Le vrai problème avec EWTN, cependant, n'est pas qu'il critique le pape et le fait d'une manière qui sape la collégialité affective dont l'église a besoin si elle veut surmonter la polarisation qui l'afflige. C'est que le réseau est un compère pour un agenda politique. Je regarde l'émission d'Arroyo presque toutes les semaines. Je regarde EWTN News Nightly au moins une fois par semaine. Ce n'est pas qu'ils ne présentent qu'un côté de problèmes politiques particuliers. C'est que la foi catholique est toujours soumise à un agenda politique, un agenda républicain et de plus en plus Trumpian.

Ainsi, par exemple, alors que cette chronique a utilisé à plusieurs reprises notre tradition intellectuelle et morale catholique pour défier les démocrates pro-choix et leur indifférence à la dignité des enfants à naître, Arroyo accueille des porte-parole de groupes anti-immigrés comme NumbersUSA et se réfère régulièrement aux migrants comme " Étrangers illégaux." L' interview d' Arroyo avec Steve Bannon était remarquable pour les affirmations scandaleuses faites par Bannon qui n'ont été absolument pas contestées par l'hôte. Son entretien de 2020 avec le président Donald Trump a été une leçon de choses en questions flatteuses, non critiques et suggestives.

EWTN n'est donc pas comme NCR. Cela ressemble plus à Catholics for Choice ou CatholicVote.org, des organisations politiques à la traîne religieuse.

Les commentaires du pape au sujet d'EWTN appellent à un certain discernement sérieux de la part des dirigeants du réseau, et les dirigeants de l'église devraient réfléchir à l'influence dont ils disposent pour encourager les réformes au niveau de la chaîne. L'archevêque José Gomez, président de la conférence épiscopale américaine et archevêque de Los Angeles, devrait se demander s'il est approprié de rester au conseil d'administration d'EWTN. L'évêque Steven Raica de Birmingham, Alabama, où EWTN est basé, devrait envisager de signer ou non la certification pour qu'EWTN soit inclus dans le National Catholic Directory. Raica est une âme douce, donc espérer qu'il placerait le réseau sous interdiction est un pont trop loin.

Il y a plus de trois ans, j'ai demandé « Le schisme EWTN a-t-il commencé ? C'est bien sûr un protoschisme, mais les évêques doivent trouver un moyen d'empêcher le réseau et les millions de personnes qui le suivent de sombrer dans un véritable schisme. Et le Saint-Siège, conscient de la portée mondiale du réseau, doit encourager les évêques américains à s'agiter. Lancez l'ébullition. Ce n'est qu'alors que la guérison peut commencer. “


Michael Sean Winters

https://www.ncronline.org/news/opinion/its-time-us-bishops-reconsider-relationship-ewtn

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