"03 Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?
04 Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ?
05 Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère." St Matthieu VII
Commentaires des pères de l'Eglise :
S. Chrys. (hom. 24.) Il en est plusieurs qui en voyant un moine porter de riches vêtements ou user d’une nourriture abondante, le blâment avec amertume, tandis qu’eux-mêmes se livrent tous les jours à la rapine ou aux excès de la table. — S. Chrys. (sur S. Matth.) Ou bien encore Notre-Seigneur s’adresse ici aux docteurs, car la gravité ou la légèreté d’une faute se mesure sur la personne qui la commet, et le péché d’un simple fidèle n’est qu’une paille légère auprès du péché d’un prêtre, péché qui est ici comparé à une poutre.
S. Hilaire. (can. 5 sur S. Matth.) Ou bien le péché contre le Saint-Esprit consiste à nier la puissance de la vertu divine, et à refuser de reconnaître une substance éternelle en Jésus-Christ, par qui l’homme doit s’élever de nouveau jusqu’à Dieu, parce qu’étant Dieu lui-même il s’est abaissé jusqu’à se faire homme. D’après Notre-Seigneur, il y a donc autant de différence entre le péché contre le Saint-Esprit et les autres crimes, qu’entre une poutre et un fêtu de paille, et les infidèles se rendent coupables de ce péché lorsqu’ils reprochent aux autres leurs fautes extérieures, sans voir eux-mêmes le crime qui pèse sur eux, c’est-à-dire leur incrédulité aux promesses de Dieu, parce qu’ils ont l’oeil de l’âme aveugle comme si une poutre était tombée sur leurs yeux. « Ou comment pouvez-vous dire à votre frère : Laissez-moi tirer la paille de votre oeil, pendant que vous avez une poutre dans le vôtre ? » — S. Chrys. (sur S. Matth.) C’est-à-dire de quel front osez-vous reprendre votre frère, vous qui êtes coupable de la même faute et peut-être plus coupable que lui ?
S. Augustin. Lors donc que nous serons obligés de faire une réprimande, faisons-nous d’abord cette question : N’ai-je jamais commis cette faute ? et pensons alors qu’étant aussi des hommes fragiles, nous aurions pu la commettre. Si nous en avons été coupables, et que nous ayons cessé de l’être, rappelons-nous notre commune fragilité, afin que notre réprimande soit inspirée non par la haine, mais par la miséricorde. Mais si nous découvrons en nous ce même péché, abstenons-nous de tout reproche, confondons nos gémissements et excitons-nous mutuellement à de courageux efforts pour en sortir. Ce n’est du reste que rarement et lorsqu’il y a nécessité pressante qu’il faut employer les réprimandes sévères, et jamais dans des vues personnelles, mais dans l’intérêt de la gloire de Dieu.
(Source : la Chaîne d'or)
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !