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2021-2023:Eglise,Chemin Synodal,Aventure de l'Esprit
par Jean Kinzler 2021-07-26 13:02:54
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Chers liseurs,
voici ce qui se prépare pour les 2 ans à venir.

Je vous invite à lire intégralement les texte ci-dessous:
-« Pour une Église synodale : communion, participation et mission », par le cal Grech

-Commission de la méthodologie


-Synode, l'aventure de l'Esprit
par Mgr Luis Marín de San Martín, OSA

et enfin,
-Plus de nouvelles

Je pense que la barque va fortement tanguer.
Accrochez-vous!
Lisons l'encyclique -Paenitentiam agere de Saint-Jean XXIII et appliquons les conseils de ce saint Pape.

Je me demande si la signature de TC ne peut pas aussi être en rapport avec la Réforme de l'Eglise qui se préparera entre 2021 et 2023...et qui sera mise en place de telle manière que ce soit un triomphe pour l'Année Jubilaire 2025...

Autant fermer le clapet aux rigides avant qu'ils ne l'ouvrent un peu trop, non?

Qu'en pensez-vous?


Je vous invite aussi fortement à cliquer sur ce lien pour voir le logo du Synode:http://www.synod.va/content/dam/synod/Luis%20Marin/revista-ecclesia.jpg
Bonne lecture.

JK


« Pour une Église synodale : communion, participation et mission »

XVI Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques

Présentation de l’itinéraire synodal approuvé par le Saint-Père François lors de l’audience accordée au Cardinal Secrétaire Général du Synode des Évêques, le 24 avril 2021.



1. « Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l'Église du troisième millénaire. Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot ‘‘Synode’’. Marcher ensemble – Laïcs, Pasteurs, Évêque de Rome – est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique » (Discours du Saint-Père François lors de la commémoration du 50e anniversaire de l'institution du Synode des Évêques, 17 octobre 2015). C'est pourquoi la prochaine Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques aura pour thème : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ».



2. En effet, la synodalité nous renvoie à l'essence même de l'Église, à sa réalité constitutive, et est orientée vers l'évangélisation. C'est une manière d'être ecclésiale et une prophétie pour le monde d'aujourd'hui. De même que « le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ » (1 Co 12, 12). C'est ce que saint Augustin appelle le Christ total (cf. Sermon 341), tête et membres dans une unité indivisible, inséparable. Ce n'est qu'à partir de l'unité dans le Christ tête, que la pluralité des membres du corps prend sens, ce qui enrichit l'Église, en surmontant toute tentation d'uniformité. À partir de cette unité dans la pluralité, avec la force de l'Esprit, l'Église est appelée à ouvrir des chemins et aussi à se mettre en route elle-même.



3. Le Synode des Évêques est le point de convergence du dynamisme, de l'écoute réciproque dans l’Esprit Saint (cf. Discours du Saint-Père François lors de la commémoration du 50e anniversaire de l'institution du Synode des Évêques, 17 octobre 2015). Il ne s'agit pas d'un simple événement, mais d'un processus qui implique en synergie le Peuple de Dieu, le Collège épiscopal et l'Évêque de Rome, chacun selon sa fonction (cf. Allocution du Cardinal Mario Grech au Saint-Père lors du Consistoire pour la création de nouveaux cardinaux, 28 novembre 2020).



ITINÉRAIRE POUR LA CÉLÉBRATION DU SYNODE



4. Considérant que les Églises particulières, dans lesquelles et à partir desquelles existe la seule et unique Église catholique, contribuent efficacement au bien de tout le Corps mystique, qui est aussi le corps des Églises (cf. Lumen Gentium 23), le processus synodal intégral n'existera vraiment que si les Églises particulières y sont impliquées. Et il ne peut y avoir d'implication authentique des Églises particulières que si les organes intermédiaires de la synodalité, à savoir les Synodes des Églises orientales catholiques, les Conseils et Assemblées des Églises sui iuris et les Conférences épiscopales, avec leurs expressions nationales, régionales et continentales, sont également impliqués.



5. Le parcours synodal commence donc par une ouverture solennelle et s'articule en trois phases :



5.1. OUVERTURE DU SYNODE : octobre 2021



Elle se déroulera à la fois au Vatican et dans chaque Église particulière.



5.1.1. Ouverture avec le Saint-Père au Vatican : 9-10 octobre 2021.

a. Temps de réunion / réflexion

b. Temps de prière / célébration (Eucharistie).



5.1.2. Ouverture dans les Églises particulières: dimanche 17 octobre 2021.

Le même schéma sera suivi, sous la présidence de l'évêque diocésain respectif :

a. Temps de réunion / réflexion

b. Temps de prière / célébration (Eucharistie).



5.2. PHASE DANS LES ÉGLISES PARTICULIÈRES ET AUTRES RÉALITÉS ECCLÉSIALES : octobre 2021-avril 2022



L'objectif de cette phase est la consultation du Peuple de Dieu (cf. Episcopalis Communio, 5,2) afin que le processus synodal se déroule dans l'écoute de la totalité des baptisés, sujet du sensus fidei infaillible in credendo.



Pour faciliter la consultation et la participation de tous, l'itinéraire suivant est présenté :



SECRÉTAIRERIE GÉNÉRALE DU SYNODE :



5.2.1. La Secrétairerie Générale du Synode enverra un Document Préparatoire, accompagné d'un Questionnaire et d'un Vademecum avec des propositions pour réaliser la consultation dans chaque Église particulière.



5.2.2. Il sera envoyé également aux dicastères de la Curie Romaine, aux Unions des Supérieurs Majeurs / Supérieures Majeures de la Vie Consacrée et autres unions/fédérations de la vie consacre, aux mouvements internationaux de laïcs et aux Universités-Facultés de Théologie.



ÉGLISES PARTICULIÈRES ET CONFÉRENCES ÉPISCOPALES OU ORGANISMES CORRESPONDANTS :



5.2.3. Chaque évêque nommera un responsable diocésain (équipe) pour la consultation synodale, qui pourra être un point de référence et de liaison avec la Conférence épiscopale et qui accompagnera, dans l'Église particulière, la consultation dans toutes ses étapes. (Avant octobre 2021).



5.2.4. Chaque Conférence épiscopale (ou Organismes correspondants) nommera également un responsable (équipe) qui pourra être un point de référence et de liaison tant avec les responsables diocésains qu'avec la Secrétairerie Générale du Synode. (Avant octobre 2021).



ÉGLISES PARTICULIÈRES :



5.2.5. La consultation dans les Églises particulières se fera par le biais des organes de participation prévus par le droit, sans exclure d'autres moyens jugés opportuns pour assurer une consultation réelle et efficace (cf. Episcopalis Communio, 6).



5.2.6. La consultation du Peuple de Dieu dans chaque Église particulière se terminera par une réunion pré-synodale, qui sera le moment culminant du discernement diocésain.



5.2.7. Après la clôture de la phase diocésaine, chaque Église particulière enverra sa contribution à la Conférence épiscopale à une date fixée par la Conférence épiscopale elle-même. Pour les Églises orientales les contributions seront envoyées aux organismes correspondants.



LES CONFÉRENCES ÉPISCOPALES OU LES ORGANISMES CORRESPONDANTS :



5.2.8. Pour les pasteurs réunis en assemblée (Conférence épiscopale) s’ouvrira une période de discernement, puisqu’il leur est demandé d'écouter ce que l'Esprit a suscité dans les Églises qui leur sont confiées.



5.2.9. Le responsable du processus synodal au sein de la Conférence épiscopale et son équipe, ainsi que les représentants élus pour participer à l'Assemblée Générale Ordinaire du Synode à Rome, prendront part également au processus de rédaction de la synthèse, une fois qu’ils auront été ratifiés par le Saint-Père.



5.2.10. La synthèse sera envoyée à la Secrétairerie Générale du Synode. Les contributions de chacune des Églises particulières seront également envoyées. (Avant avril 2022).



AUTRES CONTRIBUTIONS :



5.2.11. Les contributions envoyées par les Dicastères de la Curie Romaine, les Universités-Facultés de Théologie, l'Union des Supérieurs Majeurs (USG) / Supérieures Majeures (UISG) et autres unions/fédérations de la Vie Consacrée, et les mouvements internationaux de laïcs seront également reçues. (Avant avril 2022).



SECRÉTAIRERIE GÉNÉRALE DU SYNODE :



5.2.12. La Secrétairerie Générale du Synode procédera à la rédaction du premier Instrumentum Laboris. (Avant septembre 2022).



5.3. PHASE CONTINENTALE : septembre 2022 - mars 2023



Le but de cette phase est de dialoguer au niveau continental sur le texte du premier Instrumentum Laboris, en effectuant un nouvel acte de discernement en fonction des particularités culturelles spécifiques de chaque continent.



SECRÉTAIRERIE GÉNÉRALE DU SYNODE :



La Secrétairerie Générale du Synode publiera et enverra le premier Instrumentum Laboris. (En septembre 2022).



LES RÉUNIONS INTERNATIONALES DE CONFÉRENCES ÉPISCOPALES :



5.3.2. Chaque Réunion Internationale de Conférences épiscopales nommera également une personne responsable qui pourra servir de référence et de liaison tant avec les Conférences épiscopales qu'avec la Secrétairerie Générale du Synode. (Avant septembre 2022).



5.3.3. Discernement pré-synodal dans les Assemblées continentales. Les critères de participation des évêques résidents et des autres membres du Peuple de Dieu seront établis.



5.3.4. Les Assemblées se concluent par la rédaction d'un document final, qui sera envoyé à la Secrétairerie Générale du Synode. (En mars 2023).



D'AUTRES CONTRIBUTIONS :



5.3.5. Dans le même temps que les réunions pré-synodales au niveau continental, il est recommandé d'organiser des assemblées internationales de spécialistes, qui pourront envoyer leurs contributions à la Secrétairerie Générale du Synode. (En mars 2023).



SECRÉTAIRERIE GÉNÉRALE DU SYNODE :



5.3.6. La Secrétairerie Générale du Synode procédera à la rédaction du deuxième Instrumentum Laboris. (Avant juin 2023).



5.4. PHASE DE L'ÉGLISE UNIVERSELLE : octobre 2023



5.4.1. La Secrétairerie Générale du Synode enverra aux participants le second Instrumentum Laboris à l'Assemblée Générale du Synode des Évêques.



5.4.2. Célébration du Synode des Évêques à Rome, selon les modalités prévues par la Constitution Apostolique Episcopalis Communio. (Octobre 2023)

*******

6. L'articulation des différentes phases du processus synodal rend possible une écoute réelle du Peuple de Dieu et aussi une implication de tous les évêques aux différents niveaux de la vie ecclésiale (Églises particulières, Conférences épiscopales ou organismes correspondants, Réunions Internationales de Conférences épiscopales). La participation de tous au processus synodal est ainsi garantie et constitue un exercice de collégialité dans l'exercice de la synodalité, selon la perspective soulignée par le Pape François à l'occasion du 50ème anniversaire de l'institution du Synode des évêques.



7. Dans un esprit de collaboration, la Secrétairerie Générale du Synode reste à disposition pour préciser et accompagner tout aspect de ce processus synodal, qui doit être, essentiellement, un événement spirituel de discernement. « Chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint » (Discours du Saint-Père François lors de la commémoration du 50e anniversaire de l'institution du Synode des Évêques, 17 octobre 2015).

Du Vatican, le 21 mai 2021

Mario Card. Grech

Secrétaire Général
http://www.synod.va/content/synod/fr/news/l_itineraire-synodal-xvi-assemblee-generale-ordinaire-du-synode-.html

Commission de la méthodologie
Devoirs:
- Explorer et collecter les bonnes pratiques pour les processus synodaux à tous les niveaux.

- Proposer les méthodologies du processus synodal dans toutes ses phases (Vademecum, réunions pré-synodales, recueil et analyse des synthèses, Instrumentum Laboris, document final, etc.).

- Développer un livret/site web de bonnes pratiques avec des outils faciles à utiliser.

- Identifier des facilitateurs ou des réseaux de facilitateurs pour aider et accompagner le processus synodal.

- Travail sur la méthodologie/processus pour la célébration de l'Assemblée du Synode des évêques en octobre 2023.http://www.synod.va/content/synod/it/attualita/commissione-per-la-metodologia.html

--
Synode, l'aventure de l'Esprit
Par : Mgr Luis Marín de San Martín OSA

(Article publié dans Ecclesia Magazine)

1. Nous marchons ensemble en Christ sur le chemin
L'Esprit Saint, avec la puissance de l'Evangile, rajeunit l'Eglise et la renouvelle sans cesse [1]. En ces temps de crise, plus que jamais, nous avons besoin de la force de l'Esprit, qui nous unit et nous pousse à être témoins du Ressuscité jusqu'aux extrémités de la terre. "Synode", étymologiquement, signifie "chemin qui se fait ensemble », « cheminer ensemble », et renvoie à ce qu'est l'Église en soi. La synodalité appartient à son essence, tout comme la dimension communautaire ou la mission. Il ne s'agit donc pas d'une mode passagère, d'un slogan creux ou d'une idée du Pape. L'Église est synodale en elle-même. Avec une expression réussie, saint Jean Chrysostome a affirmé que Synode est le nom de l'Église [2], c'est-à-dire qu'ils sont synonymes. C'est pourquoi le défi, l'aventure qui nous est proposé est de préciser et de développer l'expérience du « nous » comme mouvement de l'Esprit.

Il en était ainsi aux premiers jours de l'Église. Puis, surtout au cours du deuxième millénaire, cette pratique, cette manière d'être, s'obscurcissent, tandis que la conception pyramidale et monarchique se renforce. Le Concile Vatican II a représenté un changement de perspective, comme le reflète principalement la Constitution Lumen Gentium , à la fois avec la théologie du Peuple de Dieu (qui participe à la fonction prophétique du Christ et doit donc être entendue) et avec le développement de la collégialité (qui est une forme spécifique de synodalité dans le ministère des évêques).

Pourquoi l'Église est-elle synodale ? Le point de référence est toujours le Christ ressuscité. Nous sommes tous appelés à nous unir à lui, lumière du monde, dont nous venons, par qui nous vivons et vers qui nous marchons [3]. Évidemment « on ne commence pas à être chrétien par une décision éthique ou une grande idée, mais plutôt par la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne un nouvel horizon à la vie et, avec elle, une orientation décisive » [4 ]. Le chrétien s'identifie au Christ, devient lui : « Je vis, mais ce n'est pas moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20).

Mais il faut être bien clair qu'il n'y a pas de Christ sans Église ou d'Église sans Christ (le premier conduirait à nier l'événement de Pâques et de Pentecôte ; le second au sociologisme ou à une référence purement politique). Le Christ et l'Église forment une unité indivisible et inséparable. C'est ce que saint Augustin appelle le « Christ total » [5]. Ce concept s'exprime avec de belles images, comme la vigne et les sarments et, encore plus et avec plus de force, avec celle de la tête et du corps. Autrement dit, la foi chrétienne est communautaire : elle exprime et vit la communauté dans le Ressuscité. C'est pourquoi l'individualisme est un vrai non-sens pour le chrétien.

2. Participation, écoute et discernement
La Commission théologique internationale a publié en 2018 un texte très clair et précis, dont je recommande vivement la lecture [6]. Il est rappelé que la synodalité est la manière d'être et d'agir du Peuple de Dieu, qui se concrétise dans la coresponsabilité et la participation à la vie de l'Église. Car, selon les mots du Pape François, « marcher ensemble est le chemin constitutif de l'Église ; la figure qui nous permet d'interpréter la réalité avec les yeux et le cœur de Dieu ; la condition de suivre le Seigneur Jésus et d'être serviteurs de la vie en ce temps blessé »[7].

Dans ce sens, je pense que nous devons prendre trois décisions urgentes :

1. Assumer une fois pour toutes l'ecclésiologie de communion et ses conséquences pratiques .Il s'agit d'abandonner effectivement non seulement le modèle erroné de la pyramide (vertical, monarchique, juridique et clérical), mais aussi celui de la sphère (l'uniformité trompeuse, où chaque point est équidistant du centre et il n'y a pas de différences entre un et l'autre) pour passer au polyèdre, qui reflète la confluence de toutes les partialités, conservant cependant à chacune sa propre originalité [8]. Il n'est pas acceptable qu'une élite cléricale décide de tout par confort, coutume ou calcul de pouvoir, imposant un style faussement paternaliste, tout en maintenant de très larges secteurs du Peuple de Dieu dans la passivité, dans l'enfantillage perpétuel, ou bloqués dans l'égoïsme local. . L'assembléisme n'est pas acceptable non plus, où tout est affaire de majorités, où les particularités et les divers services (différentes vocations) sont dilués, où l'imposition idéologique est combattue et vise à annuler non seulement toute divergence, mais même toute différence. Ces modèles, considérant comme essentiel ce qui est accessoire et secondaire, sont fermés à un enrichissement fructueux. Nous avons tous la même dignité que les baptisés, mais chacun de nous est différent, unique, et nous suivons une vocation particulière et personnelle au service de l'Église, en tant que témoin de l'Évangile. Unité dans la pluralité, pluralité dans l'unité. et nous suivons une vocation particulière et personnelle au service de l'Église, comme témoin de l'Évangile. Unité dans la pluralité, pluralité dans l'unité. et nous suivons une vocation particulière et personnelle au service de l'Église, comme témoin de l'Évangile. Unité dans la pluralité, pluralité dans l'unité.

2. Écouter, être disponible pour se laisser guider par l'Esprit.En ces temps de matérialisme, nous ne pouvons pas perdre de vue que tout processus d'approfondissement et de renouveau ecclésial n'est possible qu'à partir de l'Esprit Saint. Dans un événement spirituel, non politique ou administratif. C'est pourquoi la conversion fondamentale et indispensable est l'ouverture à l'Esprit. Deux attitudes essentielles : le silence et l'écoute. En effet, la relation avec Dieu, clé de notre vie, « nous la découvrons dans le silence de l'âme, dans ce silence intérieur où la Parole de Dieu se fait d'abord entendre, puis se formule en thèmes fondamentaux qui nous font douter. les lieux communs de notre mentalité superficielle ; elle provoque l'autocritique, que l'on peut appeler l'éveil des consciences ; et en même temps il infiltre une nouvelle certitude dominante sur l'existence, la présence et l'action de Dieu dans notre esprit »[9].

3. Promouvoir la coresponsabilité de tous les chrétiens. Partant du Baptême comme sacrement premier et fondamental, nous sommes appelés à faciliter et à favoriser l'implication du Peuple de Dieu dans la vie de l'Église : dans les processus d'écoute, de dialogue, de discernement, de décision et d'action. Et pas comme quelque chose qui est toléré ou accordé, mais comme la responsabilité de chaque chrétien. En tant que baptisés, nous sommes l'Église et nous avons le sensus fidei , le sens de la foi qu'a le peuple chrétien. De là, nous pouvons tirer deux conséquences. Une dogmatique : le Peuple de Dieu a l'infaillibilité en credendo , c'est-à-dire lorsqu'il croit. Et une autre pratique, qui vient de la tradition canonique médiévale : ce qui touche tout le monde, doit être abordé par tout le monde [10].

3. Le prochain Synode
« Pour une Église synodale : communion, participation et mission » , tel est le thème de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques. La synodalité ne s'arrête pas à l'Assemblée du Synode des évêques, elle est beaucoup plus large. Ce n'est pas un événement, mais un processus qui implique tout le Peuple de Dieu. Cette participation, ce « cheminer ensemble » ne doit pas non plus se limiter à la phase de concertation ; c'est la coresponsabilité comme style d'être et de vivre l'ecclésialité. Et cela doit aussi se refléter dans le discernement et l'action. Chacun selon son charisme et en réponse à la vocation à laquelle il a été appelé. Le Saint-Père a approuvé le processus synodal, proposé par le Secrétariat général du Synode, articulé dans les étapes suivantes.

Le Secrétariat Général du Synode envoie le Document Préparatoire + Vademecum (septembre 2021).
Ouverture du Synode : inauguration présidée par le Saint-Père à Rome les 9-10 octobre 2021 et par chaque évêque de son diocèse le dimanche 17 octobre.
Phase diocésaine : travail dans les Églises particulières et autres réalités ecclésiales. Synthèse dans les Conférences épiscopales (octobre 2021-avril 2022), qui envoient leurs conclusions.
Le Secrétariat général du Synode, avec ce matériel, rédige et envoie le Premier Instrumentum Laboris (septembre 2022 ).
Phase continentale : travail dans les Rencontres Internationales des Conférences Episcopales ou organisations similaires (septembre 2022-mars 2023), qui envoient leurs conclusions.
Le Secrétariat général du Synode, avec ce matériel, rédige et envoie le Deuxième Instrumentum Laboris (juin 2023).
XVIe Assemblée du Synode des évêques à Rome (octobre 2023)
Nous pouvons souligner plusieurs aspects :

Le Synode est renforcé comme un processus en plusieurs phases. La XVI Assemblée est le point culminant de ce processus.
Deux outils sont présentés pour aider à la consultation effective du Peuple de Dieu : chaque diocèse, Conférence épiscopale et Rencontre internationale des Conférences épiscopales sont invités à désigner un responsable ou référent pour la synodalité (et, si possible, une équipe) ; la tenue d'une assemblée pré-synodale est établie dans chacun de ces domaines.
Le Premier Instrumentum Laboris sera rédigé avec les synthèses envoyées par toutes les Conférences épiscopales. Le Second Instrumentum Laboris , avec les documents envoyés par les Rencontres Internationales des Conférences Episcopales, au niveau continental.
Quatre Commissions sont créées pour aider le Secrétariat Général du Synode : Communications, Méthodologie, Spiritualité, Théologie. Tous de caractère international et intégrant des cultures différentes.
4. Synode et réforme de l'Église
La synodalité s'inscrit dans la perennis reformatio de l'Église, qui naît de l'exigence continue, du besoin incessant de s'identifier au modèle qu'est le Christ. La reformatio ecclesiae doit alors être comprise comme un retour à la pureté originelle, à l' Ecclesia primitivae formae . Par conséquent, les processus de renouvellement ne sont viables qu'à partir de la référence à l'Évangile, c'est-à-dire s'ils nous unissent davantage au Christ, s'ils nous aident à nous identifier à lui pour le communiquer au monde à partir de l'expérience du Ressuscité dans la propre vie de l'Église. Cette reformation :

C'est radical . La réforme ne doit pas être périphérique, mais fondamentale, à la racine. Elle part du renouveau personnel (conversion du cœur) et conduit à la revitalisation de l'Église à partir du primat de la charité.
C'est un processus communautaire , non individualiste ou solitaire. L'être humain est « être en relation » et le chrétien s'unit aux autres et au Christ lui-même au point de constituer un « nous ». Nous faisons le voyage ensemble, dans une harmonie multiforme.
Elle nous amène à « sortir » et à « témoigner » . Le Pape parle de réforme de l'Église en sortie missionnaire : chaque chrétien et chaque communauté, tout ce qui est Église, doit nécessairement discerner comment atteindre les périphéries qui ont besoin de la lumière de l'Évangile »[11].
Ainsi, le cheminement synodal nous place dans une perspective dynamique : fidélité à sa vocation (identité) et élan évangélisateur (mission). Le Pape utilise fréquemment [12] le terme polysémique de parrhesia , qui est difficile à traduire. Cela peut signifier franchise, sincérité, parler librement, mais aussi audace, ferveur, dynamisme, courage. Que ce processus synodal suscite en nous tous l'enthousiasme de la rencontre avec le Seigneur Jésus. C'est pourquoi nous demandons humblement : « Viens, Esprit Saint, et allume en nous le feu de ton amour . »



+ Luis Marín de San Martín, OSA

Évêque titulaire de Suliana

Sous-secrétaire du Synode des évêques

[1] Cf. Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium , 4

[2] Cf. Saint Jean Chrysostome, Commentaire des Psaumes , 149,1.

[3] Cf. Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium, 3.

[4] Benoît XVI, Lettre encyclique Deus caritas est , 1.

[5] Cf. Saint Augustin, Sermon 341.

[6] Cf. Commission théologique internationale, Synodalité dans la vie et la mission de l'Église , Rome 2018.

[7] Francisco , Discours à l'ouverture des travaux de la 70e Assemblée générale de la Conférence épiscopale italienne , 22 mai 2017.

[8] Cf. Francisco, Exhortation apostolique Evangelii gaudium , 236.

[9] Saint Paul VI, Audience générale , 14 juin 1978.

[10] Cf. Francisco, Discours en commémoration du 50e anniversaire de l'institution du Synode des évêques , 17 octobre 2015.

[11] Cf. Francisco, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium , 17.20.

[12] Cf. Francisco, Exhortation apostolique Gaudete et exsultate .



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