Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

Mgr Viganò explique la Passion de l'Église
par Chicoutimi 2021-07-19 05:23:03
Imprimer Imprimer

Traduction d'un article publié sur le site d'Aldo Maria Valli:


Chers amis de Duc in altum, Mgr Carlo Maria Viganò, s'inspirant de mon article Tandis que le Pape est à l'hôpital (ICI), a envoyé cette contribution que je partage avec vous ici. Nous remercions l'archevêque et, selon ses mots, "nous prions avec humilité, demandant au Saint-Esprit de nous donner la force au moment de l'épreuve".



Mgr Carlo Maria Viganò: «Se tenir au pied de la Croix, alors que nous assistons à la Passion de l'Église» – Le devoir des catholiques aujourd'hui

14/07/2021

In hac lacrimarum valle

''Cher Dr Valli,

J'ai été ému quand j'ai lu vos réflexions sur l'état de l'Église et sur la «migration» des catholiques d'une réalité mourante vers une nouvelle dimension plus combative et de guérilla, comme vous l'avez écrit, à partir d'une image tirée d'une méditation bien-connue donnée par le jeune Joseph Ratzinger.

Cette «migration» n'est pas une migration hors du Corps mystique vers une réalité humaine et utopique créée dans l'esprit de ceux qui déplorent la perte du passé et sont dégoûtés du présent. Car si telle était notre tentation, nous commettrions une trahison de l'Église elle-même, nous séparant d'elle et excluant ainsi notre salut, qu'Elle seule assure à ses membres. Réfléchissez à ce paradoxe, cher Aldo Maria: précisément ceux qui se proclament fièrement fidèles à l'immuable Magistère catholique seraient ainsi en train de construire une [fausse] oasis, sans rappeler que nous sommes tous des exsules filii Evae, et que nous nous frayons un chemin à travers cette vallée de larmes gementes et flentes.

L'Église n'est pas finie et ne finira pas. Nous savons que cette crise terrible, dans laquelle nous assistons à la démolition obstinée du peu qui survit encore de catholique par ceux que le Seigneur a établis comme pasteurs de son troupeau, marque la douloureuse Passion et la descente au tombeau du Corps mystique à qui la Providence a ordonné d'imiter en tout son Chef divin.

C'est ce qui s'est passé aussi sous le ciel sombre de Jérusalem, sur le Golgotha, quand, voyant le Fils de Dieu élevé sur la Croix, certains ont cru que la brève parenthèse du Nazaréen était terminée. Mais à côté de ceux qui – par pessimisme, peur, opportunisme ou hostilité ouverte – observent cyniquement le râle de l'Église, il y a aussi ceux qui gémissent et ont le cœur ouvert devant cette agonie, alors même qu'ils savent que c'est la prémisse nécessaire et indispensable de la résurrection qui l'attend, elle et tous ses membres. Le râle est terrible, tout comme le cri du Seigneur qui a percé le silence incrédule du Parasceve, et avec lui la domination de Satan sur le monde. Eli, Eli, lamà sabactani! Nous entendons le Christ crier, tandis que l'Église gémit. On voit les lances, les massues, le roseau avec l'éponge imbibée de vinaigre; on entend les injures vulgaires de la foule, les provocations du sanhédrin, les ordres donnés aux gardes, les sanglots des pieuses femmes.

Voici, cher Dr Valli, aujourd'hui, nous devons nous tenir au pied de la Croix alors que nous assistons à la Passion de l'Église. Se tenir debout signifie rester debout, immobile et fidèle. Avec la Très Sainte Vierge Marie, la Mère Douloureuse – stabat Mater dolorosa – que le Seigneur nous a donnée comme Mère au pied de la Croix en la personne de saint Jean, faisant de nous, avec le même Disciple bien-aimé, des enfants de Sa mère. Même dans l'agonie de voir les douleurs de la Passion renouvelées dans le Corps mystique du Christ, nous savons qu'avec cette dernière cérémonie solennelle du temps, la Rédemption est portée à son terme: accomplie par le Fils de Dieu incarné, elle doit trouver sa mystique correspondance dans les rachetés. Et de même que le Père s'est plu à accepter le Sacrifice de son Fils unique pour nous racheter, misérables pécheurs, de même il daigne voir les souffrances de la Passion se refléter dans l'Église et dans les croyants individuels. Ce n'est qu'ainsi que l'œuvre de la Rédemption, accomplie par Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, au nom de l'humanité, fera de nous des coopérateurs et des participants. Nous ne sommes pas les sujets passifs d'un plan que nous ignorons, mais nous sommes plutôt les protagonistes actifs de notre salut et du salut de nos frères, à l'exemple de notre Divin Chef. C'est en cela que nous pouvons dire que nous sommes effectivement un peuple sacerdotal.

Face à la désolation de ces temps terribles, face à l'apostasie de la Hiérarchie et à l'agonie du corps ecclésial, nous ne pouvons être vraiment pessimistes ou céder au désespoir ou à la résignation.

Nous sommes avec saint Jean et la Vierge Douloureuse au pied d'une Croix sur laquelle crachent les nouveaux Grands Prêtres, contre laquelle un nouveau Sanhédrin maudit et jure. D'autre part, nous rappelons que les chefs de la classe sacerdotale ont été les premiers à vouloir mettre à mort Notre-Seigneur, et il n'est donc pas surprenant qu'au moment de la Passion de l'Église ce soient eux précisément qui se moquent de ce que l'aveuglement de leur âme ne comprend plus.

Prions. Prions avec humilité, demandant à l'Esprit Saint de nous donner la force au moment de l'épreuve. Multiplions nos prières, nos pénitences et nos jeûnes pour ceux qui, aujourd'hui, sont parmi ceux qui brandissent le fouet, pressent la couronne d'épines sur la tête, enfoncent les clous et blessent le côté de l'Église, comme ils l'ont fait autrefois avec le Christ. Prions aussi pour ceux qui regardent impassiblement ou détournent le regard.

Prions pour ceux qui pleurent, pour ceux qui tendent un mouchoir pour essuyer le visage défiguré, pour ceux qui portent la Croix un temps, pour ceux qui préparent un tombeau, des enveloppes pour le corps et un baume précieux. Exspectantes beatam spem, et adventum gloriae magni Dei, et Salvatoris nostri Jesu Christi – attendant que se réalise la bienheureuse espérance: la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus-Christ (Tite 2, 13).''

Mgr Carlo Maria Viganò, Archevêque
14 juillet 2021
S. Bonaventuræ, Episcopi et Ecclesiæ Doctoris

Source

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 Mgr Viganò explique la Passion de l'Église par Chicoutimi  (2021-07-19 05:23:03)
      Merci pour cet envoi.... par Pol  (2021-07-19 19:46:22)


167 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]