CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH
Espérance de saint Joseph
Si la foi de saint Joseph fut si grande, son espérance ne le fut pas moins, et c'est cette vertu qui le mit en garde contre deux extrêmes diamétralement opposés, la présomption et le désespoir : la présomption qui aurait pu le tenter en raison des faveurs dont le ciel le comblait ; le désespoir qui aurait pu le terrasser à la vue des tribulations qui ne cessaient de l'affliger.
Mais, si sa confiance en Dieu l'empêchait de tomber dans un état de pusillanimité qui aurait pu lui nuire, elle lui faisait entrevoir en même temps la promptitude du divin qui ne devait jamais l'abandonner. Il s'écriait donc avec David «J'ai espéré en vous, ô Seigneur : je ne serai pas confondu à jamais... Car vous êtes ma force et mon refuge, et à cause de votre nom, vous me conduirez et vous me nourrirez... Ayez pitié de moi, ô Seigneur, parce que je suis dans la tribulation. »
Et c'est dans cette vertu de l'espérance, que saint Joseph trouvait toujours une nouvelle vigueur, pour accomplir avec force et constance la tâche difficile que le Ciel lui avait confiée. Le mot du Prophète se vérifiait pleinement à son égard : « Agissez avec courage, et que votre cœur soit réconforté, vous tous qui espérez dans le Seigneur. »
Charité de saint Joseph
Si la foi et l'espérance de saint Joseph méritent d'être louées, bien plus remarquable encore fut la charité qui régna dans son cœur et qui lui a assuré une place si distinguée dans le ciel.
La charité, la plus noble des vertus théologales, naît de l'espérance, en tant que nous nous sentons portés à aimer Dieu et à observer ses commandements par l'espoir que nous avons d'être récompensés par Dieu.
Toutefois, cette vertu est bien plus excellente que celles de foi et d'espérance, qui n'atteignent Dieu qu'en tant que c'est de lui que nous vient la connaissance du vrai ou l'obtention du bien ; tandis que la charité va directement à lui pour se reposer dans son cœur paternel ; c'est pourquoi saint Paul l'exalte au-dessus des deux autres vertus, l'appelant la fin de tout précepte.
En outre, à l'encontre de la foi et de l'espérance, qui ne subsisteront pas en nous après cette vie, la charité nous accompagnera dans la patrie, où elle aura son couronnement final.
Tel un beau manteau tout resplendissant d'or et de pierreries, la charité rendait le saint Patriarche tout particulièrement aimable aux yeux de Dieu et aux yeux des hommes. Il n'avait ni pensées ni désirs qui ne fussent conformes à l'amour de Dieu ; sa préoccupation constante était de servir le Seigneur et d'aimer son prochain, et ainsi la charité allait toujours en augmentant dans son âme.
Comment, d'ailleurs, aurait-il pu en être autrement ? Vivant dans le contact immédiat avec le Christ et sa Mère, il fut seul, pendant bien des années, à bénéficier de leurs exemples de vertus et de leur sainte conversation. Qui pourra dire l'impression que laissaient dans son âme les paroles de vie éternelle qui tombaient de la bouche de la Sagesse incarnée ? Qui pourra dire les élans de sa charité quand il contemplait, d'un côté, Celui qui l'appelait du doux nom de Père, et de l'autre Celle qui était heureuse de se dire son Epouse ? L'un et l'autre lui mettaient constamment sous les yeux les plus éclatants exemples de charité et de paix.
Or, comment se manifestait en saint Joseph cette charité surnaturelle ? Cette charité se partageait entre les quatre objets qu'énumère saint Augustin. C'était d'abord Dieu lui-même, qu'il aimait de tout son cœur, de tout son esprit, de toutes ses forces ; c'était en second lieu, son âme, qu'il cherchait sans cesse à rendre toujours plus semblable à son divin auteur ; c'était, en troisième lieu, son prochain, qu'il aimait comme lui-même ; c'était enfin son propre corps, qu'il regardait comme l'instrument des bonnes œuvres qu'il accomplissait.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde