un petit loupé de la part de la Pénit', comme on dit, rectifié avec élégance



Nantes. Un prêtre laissé à la porte de la maison d’arrêt à cause de sa soutane

Désagréable surprise pour un abbé, vendredi 25 juin. Il était attendu pour un parloir à la maison d’arrêt de Nantes. Habillé en soutane, le religieux n’a pas pu rentrer. La direction plaide l’erreur et s’excuse.

Après des excuses de la direction de la maison d’arrêt, le prêtre sait qu’il pourra à nouveau visiter des détenus nantais.
Après des excuses de la direction de la maison d’arrêt, le prêtre sait qu’il pourra à nouveau visiter des détenus nantais. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Kevin GRETHEN.
Modifié le 01/07/2021

Il est resté à la porte, avec son incompréhension et ses questions. Un prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X s’est fait refouler de la maison d’arrêt de Nantes, vendredi 25 juin. L’abbé qui porte la soutane avait rendez-vous pour un parloir à 14 h 45. Ce n’était pas la première fois qu’il rendait visite à un détenu. Cette fois, pourtant, son habit cultuel a provoqué certains doutes chez un surveillant. Il en a référé à sa hiérarchie. Et le visiteur a été prié de repartir.

Des agents de la pénitentiaire ont senti l’homme de culte « complètement désemparé. Mais pour nous aussi, c’était un moment désagréable : on est un certain nombre à ne pas avoir compris cette discrimination, raconte un fonctionnaire. Ce ne sont pas des choses que l’on pratique. » L’abbé a immédiatement cherché à avoir des explications.

« On ne peut pas refuser quelqu’un pour son habit »

La direction interrégionale des services pénitentiaires Grand-Ouest reconnaît aujourd’hui « un dysfonctionnement et une erreur. Nous comprenons que le prêtre ait mal vécu ce moment, indique-t-on depuis Rennes. Il y a une mauvaise appréciation d’un surveillant qui a demandé à sa hiérarchie. Peut-être que le message passé n’était pas le bon. Cette décision de refus de parloir ne s’appuie sur rien, aucun cadre légal. Et ce n’était pas une position de principe. »

Les seules exceptions qui peuvent entraîner un refus de parloir, « c’est un retard conséquent. Ou pour des raisons liées à la sécurité. Mais on ne peut pas refuser quelqu’un pour son habit. On peut prendre l’exemple du voile : les agents doivent seulement vérifier que la personne est celle qui a le droit au parloir. On vérifie l’identité et c’est tout. Il ne doit pas y avoir de discrimination par rapport à la tenue ».

« Satisfait de savoir que je vais pouvoir retourner voir des détenus »

La direction de la maison d’arrêt a présenté ses excuses ce mercredi 30 juillet au prêtre. « J’ai été choqué. Et je suis satisfait de savoir que je vais pouvoir retourner visiter des détenus, réagit ce dernier. Parce que nous sommes une bouée de sauvetage pour quelques-uns. »

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