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Notre-Dame de Paris. Les apôtres restaurés de la flèche réunis à la cité de l’Architecture
Les sculptures métalliques avaient été déposées quatre jours avant l’incendie du printemps 2019, pour une grande restauration. Un long travail réalisé dans les ateliers de la société spécialisée Socra, basée près de Périgueux (Dordogne). Les dernières statues ont rejoint celles déjà présentées à la Cité de l’Architecture et du patrimoine, au Trocadéro.
Les statues restaurées des apôtres de la flèche de Notre-Dame de Paris sont réunies à la cité de l'Architecture à Paris.
Ouest-France Philippe MIRKOVIC. Publié le 29/06/2021
Les « miraculées » de Notre-Dame sont de nouveau réunies à Paris. Les statues des douze apôtres et des quatre symboles des évangélistes (le lion, l’aigle, le taureau et l’ange) sont présentées à la Cité de l’Architecture et du patrimoine, où les dernières sont arrivées ce mardi matin. Visibles de près avant qu’elles n’ornent de nouveau la flèche de la cathédrale. Celle qui sera reconstruite à l’identique de l’œuvre de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, inaugurée en 1859 et disparue dans l’incendie du 15 avril 2019.
Les seize sculptures hautes de 3,40 mètres et pesant chacune 150 kg, qui ornaient sa base ont échappé au sinistre. Elles avaient été retirées par hélitreuillage quatre jours avant puis transportés par camion à la Socra, implantée à Marsac-sur-l’Isle, près de Périgueux (Dordogne). Ce célèbre atelier spécialisé a eu en charge la restauration complète de ces statues réalisées en utilisant la technique du cuivre repoussé.
Jamais restaurées avant
De fines feuilles de ce métal, appliquées sur une matrice, ont été martelées pour en épouser la forme, puis assemblées entre elles et fixées à une armature en fer. Pour une « sculpture solide et légère, parfaitement exécutée », explique-t-on à la Socra. Les statues, difficilement accessibles depuis leur arrimage sur le joyau gothique au XIXe siècle, n’avaient jamais été restaurées auparavant. N’ayant seulement reçu qu’un coup de peinture.
[En août 2020, à la Socra, Thomas ressoude des feuilles de cuivre martelé composant la peau de Saint-Simon. Il recouvre peu à peu l’armature en fer, qui a été restaurée et couverte de téflon pour l’isoler de tout contact avec le cuivre.]
En août 2020, à la Socra, Thomas ressoude des feuilles de cuivre martelé composant la peau de Saint-Simon. Il recouvre peu à peu l’armature en fer, qui a été restaurée et couverte de téflon pour l’isoler de tout contact avec le cuivre. |
Mais des fissures et éclatements de métal observés sur certaines avaient finalement motivé cette cure de jouvence. Le « seul problème » de conception, relève des artisans de la Socra, « c’est le contact du cuivre et du fer. Ce dernier se détruit par un phénomène électrolytique. Ce qui fragilise les statues ». C’est pourquoi elles ont été ouvertes « pour vérifier l’armature », dont les parties abîmées ont « été remplacées ». Puis l’ensemble « recouvert d’une peinture spéciale » et « de téflon pour éviter la corrosion ».
Patine brune, la couleur d’origine
Ces statues aux formes volontairement allongées, mais qui paraissent équilibrées quand on les regarde du sol aux abords de la cathédrale, ont reçu « ensuite une patine brune, comme à leur construction ». Il faudra plusieurs années pour que le cuivre s’oxyde et retrouve sa célèbre teinte vert-de-gris sur la flèche de Notre-Dame.
Dans l’atelier de la Socra, en août 2020, la sculpture de Saint-Barthélémy, la première rénovée avec sa patine brune, la couleur d’origine. Il faudra attendre plusieurs années pour que le cuivre s’oxyde et retrouve la célèbre teinte vert-de-gris. |
Avant de retrouver leur place sur la toiture du monument, c’est en intérieur, dans une galerie de la Cité de l’Architecture que restent présentées les statues, au milieu de moulages de sculptures monumentales et de maquettes retraçant l’histoire de depuis sa construction au XIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle.
Les statues rénovées sont présentées à la Cité de l’Architecture, au milieu de moulages de sculptures monumentales et de maquettes retraçant la vie de la cathédrale Notre-Dame depuis sa construction au XIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle. | OUEST-FRANCE
On peut y voir aussi le coq de la flèche, retrouvé dans les décombres au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019.
Le coq de la flèche, retrouvé dans les décombres au lendemain de l’incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame est exposé à la Cité de l’architecture. | OUEST-FRANCE
Cité de l’Architecture et du patrimoine, 1, place du Trocadéro, à Paris. Ouvert de 11 h à 19 h tous les jours sauf le mardi. Tarifs : 9 € plein, 6 € réduit.
https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/notre-dame-de-paris/notre-dame-de-paris-les-apotres-restaures-de-la-fleche-reunis-a-la-cite-de-l-architecture-574b47fa-d814-11eb-a140-db026a1a9fd9