à bois des campagnes, qui chauffaient très bien.

En principe, c'est interdit et il faut deux issues de secours (pas encore de détecteurs de fumée).

Le chauffage au sol va faire grossir les jambes de certaines dames... et cela détruit souvent les bancs d'époque moderne ou du XIXe s.
Les mairies réfléchissent aussi, surtout quand il n'y a la messe qu'une fois par an ! Et pas forcément en hiver.
Dans les Vosges, le Jura ou les Hautes-Alpes, il vaut mieux avoir du chauffage...

L'église de mon village natal garde son unique sortie et son poêle à bois ! Il chauffe très bien et même trop ! Des âmes dévouées allument toujours le feu la veille de la messe, pour sécher l'humidité du sol et de l'église, donner du réconfort aux rares personnes qui font un peu de ménage et posent les fleurs.

Le servant de messe ou le voisin, pas forcément pratiquant, venait une demi-heure avant la messe pour allumer le chauffage à gaz de la sacristie pour Monsieur le curé et mettre une dernière buche dans le poêle. Je l'ai fait (et je sonnais les cloches vingt minutes avant, pas une minute avant comme on fait si bien aujourd'hui, quand on veut bien sonner !...). C'était le même système de chauffage dans la petite salle de classe durant tout mon primaire, et je n'en suis pas mort. Des camarades venus des hameaux faisaient chauffer dessus leur repas avant midi... Ecole publique, laïque très heureuse, qui allait au chemin de croix le Vendredi Saint et qui autorisait les garçons à servir les enterrements. Heureux temps.

Le bois était fourni gratuitement par la mairie au titre des affouages, un stère était bien suffisant par an à raison d'une messe en semaine et une toutes les trois semaines le dimanche ou samedi soir.

Il y avait une église plus grande d'un village voisin qui avait sa soufflerie. On l'éteignait à l'homélie, véridique ! Mais on n'entendait souvent rien avant. Fou et tellement bête. Le bon sens aurait voulu qu'on ne l'allume pas au début de la messe, mais que voulez-vous... La plupart des pratiquants était des gens durs à la peine, qui se levaient à 5 h pour traire (au chaud) les vaches et sortaient ensuite le fumier à la brouette, avec le nez gelé et sans foin dans les bottes, sans gants (je dis cela pour les gens des villes qui n'ont jamais connu la vraie campagne, comme tout écolo des villes).

Les Bénédictins de St-Benoît-sur-Loire ont froid l'hiver et vont dans les cryptes à 13 degrés, mais les moines âgés ne peuvent s'y rendre, hélas.

Au Moyen Age, il y avait des boules à charbon sur les autels pour réchauffer les mains du célébrant, de la paille dans les stalles qu'il fallait de temps en temps vider, et des tentures, comme vous savez, pour éviter les courants d'air. L'aumusse sur la tête servait à chauffer le crâne, c'est dire s'il ne serait pas choquant que je mette mon chapeau durant la messe, en dehors peut-être de l'Elévation...

Les maires scrupuleux interdisent gaz et bois dans les églises de campagne pour se couvrir, ce qui est lamentable. Aux enterrements, cela "tique" (mais les gens se moquent d'avoir des laïcs pour présider...).

J'avais dit pouvoir m'endetter pour financer le chauffage électrique ou au gaz dans une église traditionnelle, à raison de 100 euros par an pendant dix ans, avec une cinquantaine de familles, cela valait la peine d'être étudié. On m'a envoyé balader, sans même essayer un devis. J'ai même eu des leçons de chauffage des espaces voûtés, comme si je n'étais pas en mesure de le comprendre (je connais quelqu'un qui sait chauffer des cathédrales, alors...). Heureusement que je sais rester poli et ne pas me battre avec des sourds.

Je ne vais pas là où on prend froid par les pieds pour avoir le rhume toute la semaine. Mes enfants ne portent pas le bermuda quand il gèle, comme j'en vois...

Si ceux qui se moquent de mon "confort" étaient conséquents, ils resteraient debout comme chez les orthodoxes et parce que les chaises sont arrivées fort récemment dans l'histoire des églises...

Je ne souhaite me retrouver dans une étuve, et je viens du plateau de Langres qui forme des hommes "forts" et habitués au vent froid. Mais il y a une marge entre avoir zéro sciemment alors que des moyens existent et 20 ! Ma maison n'a que du simple vitrage...

J'ai déjà entendu dire qu'il fallait offrir cette souffrance (toute relative) etc
Franchement !
En ce cas, coupons les micros, scions les bancs et les prie-Dieu pour un sol bien dur (ce qui ne me gênerait pas, moi qui ne porte pas de collant), ouvrons les vitraux, coupons l'électricité...

Les gens ont bien le droit de moduler leur générosité. Si on me dit "CCFD" ou "missions de Lyon", je fais une différence... Nemo vient de retirer son denier à Dijon, Orléans n'a jamais été prêt de voir le mien même si cela pénalise de facto mon excellent curé... Je soutiens d'autres oeuvres, et pour beaucoup sans demander un reçu fiscal. Voilà une question morale ! Le catholique est-il bien inspiré de profiter d'un don pour recevoir, s'il paie l'impôt, une déduction en échange ?! On me dira que cela permet de "voler" la république. Certes, certes...

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