CHAPITRE III - ÉLECTION DE SAINT JOSEPH A LA DIGNITÉ D'ÉPOUX DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE
Hypothèse de la verge fleurie
D'ailleurs, la source d'où cette pieuse légende est tirée, n'a rien qui la recommande à notre croyance. Ces récits apocryphes, composés par de simples fidèles pour donner libre cours à leur imagination, ne laissent pas sans doute d'avoir quelque valeur comme témoignages de la ferveur populaire des temps où ils furent écrits, mais ils n'en sont pas moins dépouillés de toute autorité historique; encore leur arrive-t-il, par surcroît, d'être directement en opposition avec les données de la théologie. D'ailleurs, les Pères de l'Eglise latine sont tous muets sur ce sujet.
Que si, parmi les Pères grecs, quelques-uns, comme saint Epiphane, font mention d'une pareille légende, il est évident qu'ils l'ont empruntée aux sources apocryphes, auxquelles ils donnaient peut-être plus de poids qu'elles ne méritent en réalité.
Mais, demandera-t-on, si l'histoire du bâton fleuri n'est pas authentique, pourquoi l'Eglise permet-elle qu'on représente, par la peinture, et qu'on vénère, sur les autels, l'image du saint Patriarche tenant en sa main un rameau couvert de feurs ?
On peut dire que l'esprit de l'Eglise, en tolérant, ou en permettant cette sorte de représentation, n'est pas de donner corps soit au récit des apocryphes soit aux pieuses imaginations des peintres et des poètes, mais plutôt de rappeler aux fidèles, sous ce symbole, le trésor de vertus dont était ornée l'âme du saint Patriarche et surtout son insigne virginité, et de proposer ces mêmes vertus à leur admiration aussi bien qu'à leur imitation.
D'un autre côté, nous ne pouvons qu'adorer les voies mystérieuses de la Providence, qui a permis les inventions hardies des écrivains apocryphes pour que, sous une représentation symbolique, la sainteté virginale du père putatif de Jésus-Christ, reçût de la part des fidèles, dans un siècle matérialiste comme le nôtre, les hommages qu'elle mérite.
La parenté de saint Joseph avec Marie, véritable motif qui détermina son élection à la dignité d'Epoux de cette Vierge toute sainte
Venons maintenant au véritable motif qui détermina le choix de saint Joseph à l'insigne dignité d'Epoux de la Mère de Dieu.
Ce motif, disons-nous, est le fait de sa propre parenté avec Marie, parenté qui, selon la loi de Moïse, l'obligeait à s'unir à elle par les liens du mariage.
Deux choses sont ici à démontrer; la première, le fait de la relation de proche consanguinité de Joseph avec Marie; la seconde. l'existence d'une loi, dans le code mosaïque, prescrivant l'union matrimoniale entre personnes se trouvant dans ce cas.
De cette manière. le choix de saint Joseph à cette insigne dignité se trouvait tout indiqué : il était dû non à une intervention divine immédiate, mais aux règles tracées jadis par Dieu lui-même, et promulguées par Moïse, en vue surtout, disons-le avec confiance, de cette sublime union matrimoniale qui devait unir les deux plus saintes personnes que, après Jésus, notre terre ait jamais portées.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde