du cardinal Sarah, qui fut aussi bon à son poste que Benoît XVI...

J'ai écrit récemment que ce ne sont pas avec des moeurs de Chartreux qu'on gouverne l'Eglise ou un dicastère.

Je suis un inconditionnel du cardinal, comme je pouvais l'être du cardinal Gantin ou d'autres encore, mais sa méthode par la douceur et les bons sentiments ont apporté peu de choses.

Je crois quand certains milieux tradis, la pétition et le clash soient des méthodes empruntées à la gauche sans le savoir. Internet et les blogs les soulagent aussi, mais ce ne sont pas des méthodes. Et ce n'est pas du tout tactique, si on devait être bassement trivial (parfois, il le faut). Dans l'Eglise, surtout au niveau des évêchés, il ne faut jamais y aller frontalement ou en prétendant établir un rapport de force. Les maires communistes le savaient, comme les Edouard Herriot, et c'est encore le cas de la plupart des élus, même quand l'Eglise n'a plus de bataillons derrière elle...

Le cardinal pouvait apaiser le curé de St-Eugène par un coup de téléphone, mais un évêque n'aime pas recevoir de leçons au sujet d'un prêtre qui est sous sa juridiction. Cela marche dans les deux sens. Imagine-t-on le cardinal de Vienne soutenir publiquement un prêtre sur lequel un évêque "conservateur" aurait tapé sur les doigts ? Non.

On en a connu des bons prêtres persécutés par des évêques sans charité. Et cela continue. La méthode ne consiste pas à incendier l'évêque dans la presse ou par un courrier qui sera classé dans le dossier du prêtre, sans arranger en quoi que ce soit son sort.

Je ne doute pas que les pratiquants qui ont poussé à la faute le curé ont rédigé une lettre de leur plus belle plume pour lui demander pardon.

Pour revenir au bon cardinal, ses voyages en France le classaient dans un courant très particulier et inconnu de 98 % des pratiquants français. Quand on est préfet, on doit être à Rome et essayer de faire changer les choses, même si la tache est complexe et que l'Eglise est un gros paquebot. J'ai demandé ici qu'on me fasse un bilan de son passage à Rome. Sans doute son livre avec Benoît XVI, et puis ? Ses passages en Chartreuse, à Lagrasse et à Versailles durent faire un grand plaisir aux fidèles et aux clercs, je n'en doute pas. Pendant ce temps, le culte divin continuait d'aller à hue et à dia.

Un évêque français à qui on demandait de l'inviter pour une grande cérémonie, a répondu à son presbyterium que le cardinal était trop clivant.
Quelle honte ! Mais il a pu le dire et il n'y a pas une bronca de l'assemblée.
Si un évêque disait que le pape était trop clivant ?

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