Personne ne conteste que le renoncement fasse partie du chemin de la vie spirituelle, mais encore faut-il savoir le situer et le mesurer. Le renoncement n'est jamais premier. On ne renonce à un bien que pour un bien plus grand, ainsi l'attachement doit-il toujours précéder le détachement, c'est d'ailleurs la grande différence entre un détachement chrétien et un détachement bouddhiste.
Lorsque le soleil se lève les étoiles disparaissent. Cette disparition ne fait pas apparaître le soleil, les étoiles ne le cachaient pas, et elles n'ont d'ailleurs disparu qu'à nos yeux, car elles sont toujours bien présentes mais invisibles pour nous parce que le soleil a rendu tout le ciel plus lumineux qu'elles.
Lorsqu'on avance dans la découverte de Dieu, les petites étoiles du monde s'effacent et perdent progressivement leur pouvoir d'attraction, recouvertes par la lumière du soleil divin. Face à l'immensité de l'amour de Dieu, les biens terrestres semblent trop petits et perdent leur pouvoir de fascination. C'est le soleil qui fait disparaître les étoiles. Cette simultanéité, quand elle est mal comprise conduit parfois à penser qu'il suffit d'éteindre toutes les étoiles pour que le soleil apparaisse, autrement dit qu'il suffit de se séparer de toutes les affections des créatures pour que Dieu remplisse tout, or cela n'a rien d'automatique. Éteindre les étoiles, si c'était possible, avant l'arrivée de l'aurore ne conduirait qu'à la nuit totale.
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