du moindre degré dans les orientations de 90 à 99 % de l'Eglise ?

Il peut trouver un excellent refuge chez des chanoines réguliers traditionnels ou à Kergonan, dans des paroisses chics et obéissantes pour donner des conférences, écrire des livres avec un journaliste intéressant, se promener en Chartreuse... Ce tropisme signifiait que le cardinal n'était pas heureux dans le siècle, et encore moins à Rome.
On aurait voulu le voir à St-Merry, dans quelques cathédrales, dans les séminaires où l'on interdit de communier sur la langue ou de porter le col romain...

Plutôt que de voyager dans des cercles minuscules tout acquis à lui, le préfet aurait dû tenir les manettes de son administration à Rome et éventuellement en remontrer aux évêques qui sont les maîtres de la liturgie dans leur diocèse, n'est-ce pas.

Luc Perrin nous avait déjà prévenu au sujet des nominations calamiteuses et timorées de Benoît XVI. Ce sont certainement de saintes et profondes personnes, mais pas assez fermes et pressées par le temps. Il faut savoir être aussi retors et habile qu'un jésuite ! Si on atteint ces fonctions, c'est pour user de l'Auctoritas, sinon il faut se faire chartreux. Ne mettons pas le Saint-Esprit à toutes les sauces en adoptant une politique attentiste digne de la dernière guerre...
Benoît XVI et le cardinal Sarah étaient aussi un peu seuls, et ce ne sont pas les livres de Mgr Bux (que j'ai lus...) et les manifestes mensuels vinaigrés de l'archevêque in partibus de la steppe ou de l'ancien nonce qui vont attraper les mouches.

Nous connaissons le cardinal dans nos milieux, mais faites un sondage auprès des têtes blanches dans les paroisses ou des sémaphores à guitare, vous verrez s'ils ont lu le cardinal, s'ils ont apprécié le coup bas de Vigano... Demandez à La Croix ou à, disons, la moitié des évêques français républicains ! Ils auront un sourire de commisération avant d'entonner la célèbre chanson de Pierre Vassiliu lors de la procession des offrandes, en souvenir du cardinal.

Je puis vous dire, de source sûre, qu'en réunion de prêtres, un évêque qui cherchait un hôte de marque, s'est vu proposé le nom du cardinal. Eh bien l'évêque, qui n'est pas à une indignité près, a répondu devant tout le monde que le cardinal était trop "clivant" (sic dixit). En principe, j'ai un mot en cinq lettres pour qualifier ce genre de propos. Quand un évêque en vient à ne pas vouloir d'un préfet, cela en dit très long sur ce que pèse un dicastère.

A la veille de la renonciation de Benoît XVI fut publié un directoire sur la vie des prêtres, avec ce me semble un passage sur leurs habits. Cela fait certainement plaisir aux historiens de demain et aux maniaques présents de la paramentique, mais de là à imaginer que cela fut lu dans les diocèses et les séminaires...

Le cardinal Gantin et Jean-Paul II avaient osé débarquer le Langrois Gaillot de son siège ébroïcien.

J'ai un profond respect pour le cardinal Sarah, qui est par ailleurs la gloire de son pays natal, si pauvre et islamisé au possible. Cela montre aussi que l'Eglise sait tirer le meilleur du fin fond des diocèses.
Son éloge du silence devrait être médité dans les églises des deux formes du rite... Il m'est arrivé de le citer en classe laïque et publique.

Nous avons eu un saint préfet dans les intentions et sa tenue personnelle, c'est certain. On va se sentir encore un peu plus seul, question d'habitude. Le pape va nommer une femme ou un prêtre col pelle à tarte sorti tout droit des années 70.

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