Inexact par N.M. 2021-01-14 21:46:10 |
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C'est à l'occasion de la campagne des législatives 1967 que VGE, président de la Fédération nationale des républicains indépendants depuis juin 1966, a publiquement commencé à prendre ses distances avec De Gaulle. C'est le fameux "oui mais" exprimé lors de la conférence de presse du 10 janvier 1967.
Or, contrairement à ce que vous dites, VGE n'était plus ministre des Finances depuis la constitution du gouvernement Pompidou III, le 8 janvier 1966. Ceci est sans doute l'explication de cela...
La prise de distance ira crescendo :
- Le 20 mai 1967, à l'Assemblée nationale, il proteste contre le recours du gouvernement aux ordonnances.
- En juillet 1967, il signe l'appel du Comité français de solidarité avec Israël... alors que De Gaulle avait condamné l'ouverture du conflit (la guerre des Six jours) par Israël (communiqué du conseil des ministres du 15 juin 1967).
- Dans sa déclaration du 17 août 1967, suite au discours du président de la République à Montréal ("Vive le Québec libre !", 24 juillet 1967) il fustige "l'exercice solitaire du pouvoir"...
... pour aboutir à la conférence de presse du 14 avril 1969, en la mairie de Chamalières, au cours de laquelle VGE déclare, au sujet du référendum du 27 avril 1969 (sur "le projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat") : "Je ne l'approuverai pas".
Bien sûr, l'animal politique VGE se rallie à la candidature Pompidou aux élections présidentielles de 1969, après avoir tenté de lancer une candidature Pinay, et après être entré en contact avec Poher. Ce ralliement lui vaut de retrouver le portefeuille des Finances dans tous les gouvernements de la présidence Pompidou... et de rallier potentiellement les pompidoliens, une fois la rupture consommée entre Pompidou et Chaban en 1972, dans la perspective d'une présidentielle anticipée en raison de l'issue prévisible de la maladie du président. C'est ce qui explique le ralliement (intéressé) de Chirac (téléguidé par Garaud et Juillet) à la candidature Giscard en 1974.
Candidature de 1974 également soutenue par le CNIP, c'est-à-dire par les frères ennemis "indépendants" : le CNIP qui avait progressivement rompu les amarres avec la majorité lorsque De Gaulle avait fait volte-face sur la politique algérienne, alors que VGE, secrétaire d’État puis ministre des Finances avait préféré, de conserve avec d'autres indépendants, prendre ses distances avec le CNIP, puis rompre carrément au moment du référendum sur l'élection du président de la république au suffrage universel (automne 1962) et demeurer non seulement dans la majorité mais surtout... au pouvoir.
Pour autant, on a pu soutenir, avec une certaine vraisemblance, qu'au temps de l'OAS VGE avait plusieurs fers au feu... du moins si l'on en croit les documents produits par Me Isorni en 1964 devant la XVIIe chambre correctionnelle et qui sont censés émaner des archives de l'OAS :
"Vous [c'est-à-dire Salan] m'aviez demandé des renseignements sur l'équipe 12. Je vous l'ai déjà écrit : 12A est excellent et c'est lui qui fait par la filière 9 [Sergent] et 10 [Godard] des documents assez intéressants, l'un des derniers consistant dans l'intervention de 12B à une récente réunion ministérielle.
"En ce qui concerne 12B, sympathisant sans plus, opportuniste qui joue son avenir d'homme politique en ménageant tout le monde, il laisse faire 12A en feignant de l'ignorer. Ne sera plus sûr s'il atteint son but : remplacement du ministre des Finances.
"Avec 12A nous sommes en contact permanent, confiant et amical."
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