En arrivant à la question "Pensez-vous l’homme et la femme sont égaux dans la communauté chrétienne ?" j'ai renoncé à répondre.
Candidus vous l'a dit à sa manière : l'égalité n'est pas définie, ce concept est trop flou pour qu'on puisse répondre.
Voyez-vous, quand un enfant français entend le mot "égal" pour la première fois, c'est en général lors d'une leçon de calcul.
Ainsi on lui explique que deux plus deux égalent deux fois deux : l'égalité dont parlent spontanément les gens est une rigoureuse identité.
Par manque de critique du langage, on bâtit sur la notion d'égalité des monstruosités, et cela va jusqu'à la théorie du gender.
Alors entendons-nous bien : les femmes ne sont pas égales aux hommes. Par exemple elles sont de bien meilleures combattantes que les hommes. Voyez les armées françaises : elles sont féminisées dans une très grande part (plus ou moins selon terre, air ou marine...) Or jamais on n'entend parler d'une femme morte en OPEX. Les soldats tués au combat sont toujours des hommes, jamais des femmes.
Donc pour faire une guerre sans avoir jamais un tué, il suffirait que le gouvernement français décide de féminiser à cent pour cent les armes de mêlée (infanterie, cavalerie et train).
Simple, non ?
Bon, vous avez compris que je plaisante dans ce paragraphe.
Je veux seulement montrer qu'il est faux, archi-faux, de parler d'égalité entre l'homme et la femme au sens d'une identité rigoureuse.
Ainsi tout le monde admet que les tâches soient inégalement réparties entre les hommes et les femmes, selon les métiers.
Alors vous comprenez que plusieurs, dans ce fil que vous avez initié, soient irrités de ce qu'on veuille parler d'égalité entre les hommes et les femmes au niveau des fonctions dans l'Eglise : il n'est que trop clair qu'on attaque là la volonté expresse de Notre Seigneur de n'avoir choisi que des hommes pour être Apôtres, et la volonté expresse de l'Eglise catholique de suivre l'exemple de son Fondateur.
Maintenant si vous voulez avoir une bonne note, et que cette note soit méritée, je crois important
1) que vous définissiez un certain nombre de termes.
Notamment :
- égalité
- administratif (notamment s'agit-il d'une question de pouvoir ?)
2) que vous remarquiez que la question de la représentation de la femme dans la Bible est bien trop vaste pour qu'on y réponde par une phrase (parle-t-on d'Eve, d'Esther, de Judith, d'Athalie, etc... pour l'Ancien Testament, ou de la Samaritaine, de Marthe et Marie, de la Vierge Marie, de la prophétesse Anne, etc... pour le Nouveau).
3) que vous fassiez remarquer que pour être probante (ou avoir du sens, comme vous voudrez), votre étude devrait être complétée par des études semblables sur le judaïsme, l'islam, etc.
4) qu'on précise de quelle société on parle quand on se demande si elle est influencée par la Bible quant à sa façon de concevoir la place de la femme en son sein : la société actuelle, dans quel pays - ou toute société, dans l'absolu.
Enfin, il faut interpréter les réponses aux questions en ayant en tête certaines réalités :
- on vous l'a dit, l'énorme majorité des secrétaires paroissiales et autres personnes préposées à l'accueil dans les presbytères sont des femmes, ce qui leur donne un pouvoir énorme .
- la quasi-totalité des catéchistes, en France, sont des femmes, et qui tient la transmission du savoir tient la société où ce savoir est utilisé.
- les congrégations religieuses féminines sont à cent pour cent féminisées, et n'allez pas croire que leurs aumôniers puissent y "faire la loi"...
Espérant vous avoir été utile, je vous souhaite bonne chance dans vos études.
Un dernier conseil : demandez-vous si votre professeur connaît votre appartenance religieuse.
VdP
PS. Ne vous paraît-il pas plus utile, vu ce qui précède, de faire de la philosophie, plutôt que de la sociologie ?
Car il n'y a pas de science sans soubassement philosophique, et c'est particulièrement vrai dans les sciences "humaines".