Il semblerait qu'il existe un lien indissoluble entre l'homme et la souffrance. Quand une société parvient à éliminer en grande partie la souffrance, celle-ci réapparaît sous la forme d'un mal être, de névroses et de dépressions.

La société occidentale a en grande partie écarté de nos vies de nombreuses souffrances. Les souffrances physiques grâce au progrès des antalgiques, la faim grâce à l'abondance matérielle, la souffrance du froid et du chaud grâce au chauffage et à la climatisation, etc. Or, c'est dans cette société qu'il existe le plus de problèmes d'ordre psychologique.

Les médecins ont remarqué que lorsque une grave crise survient, telle une guerre, une catastrophe naturelle, brusquement le nombre de cas de dépressions s'effondre. Comme si les préoccupations vitales mettaient entre parenthèses le mal être psychique.

On remarque aussi que les société les plus pauvres, où la vie est la plus dure, sont celles qui ont le moins de cas de névroses et de dépressions.

On peut se demander si le lien entre l'homme et la souffrance ne serait pas une conséquence du péché originel. L'homme aussi longtemps qu'il est sur terre est marié avec la souffrance ; la souffrance lui colle à la peau et c'est lorsqu'il pense l'avoir évacuée de sa vie que celle-ci revient sous une forme encore plus douloureuse, celle de la souffrance psychologique.

Ces réflexions m'ont été suggérées par cette citation de Scott Peck, psychologue américain : “la plupart des problèmes psychologiques viennent du refus d’accepter une certaine souffrance nécessaire, ce qui finalement par des chemins détournés aboutit à une souffrance encore plus grande, crée des névroses. Cela touche à un aspect important de l’éducation ; s’éduquer demande un effort, souvent douloureux, et dans une société à la recherche du plaisir, de la facilité, ce n’est pas facile.”

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