Bonjour Yves Daoudal,
Je me permets ces deux remarques.
Oui, "l'Eglise doit sortir dans la rue", mais si c'est pour continuer à ne pas dire, et donc à taire, ce que les hommes d'Eglise prennent bien soin de taire, qui est à la fois contrariant et convaincant, dans le domaine de la religion, ou dans l'ordre de la foi, face aux diverses religions non chrétiennes, ou face aux diverses traditions croyantes non chrétiennes, ou encore face à l'hégémonie, culturellement et sociétalement correcte, du relativisme, du sentimentalisme, du subjectivisme et du transcendantalisme, dans le domaine de la religion, à quoi bon sortir dans la rue ?
Par ailleurs, le pape François a déclaré : "Je n'apprécie pas les jeunes qui ne protestent pas."
Je ne dis pas qu'il a tort, je ne dis pas qu'il a raison, en outre les jeunes n'ont évidemment pas le monopole de la protestation légitime et pertinente, et puis, par exemple, je connais peu de jeunes qui protestent, en tant que jeunes, contre tout ce qui est fait, ou plutôt défait, pour que les jeunes se résignent ou se soumettent, au contact de la conception de la culture destinée aux jeunes à laquelle nous avons droit depuis le début des années 1960.
Mais le pape François apprécie-t-il les jeunes, les jeunes catholiques, qui protestent, en assez bonne connaissance de cause, contre son pontificat, c'est-à-dire contre son Magistère, contre son gouvernement de l'Eglise, ou, surtout, contre sa pastorale ?
Evidemment non, et d'ailleurs ces jeunes existent-ils à ses yeux ?
Or, ces jeunes existent bel et bien, et certains d'entre eux protestent de plus en plus contre certaines composantes du pontificat de François.
Aussi, quand un pape dit : "Je n'apprécie pas les jeunes qui ne protestent pas" (on se croirait dans les années 1960-1970...), ce pape devrait se méfier sur certains chocs en retour, à son détriment, et dans sa direction, qui proviennent de certains jeunes qui protestent...
Bonne journée.
Scrutator.