Bonjour JVJ,
Je me permets de vous citer : "Onfray n'a pas de mal à parler de suicide de l'Eglise avec ce pontificat, après deux papes restaurationnistes".
Jean-Paul II et Benoît XVI ont été deux papes "restaurationnistes" ? J'espère que vous plaisantez !
A la vérité, certes, Jean-Paul II a promu une consolidation du christianisme catholique ad intra, dans les domaines de la foi, des moeurs, de la liturgie, de la piété et des sacrements.
Mais le même Jean-Paul II a également promu la poursuite de la dénaturation du regard et du discours catholiques sur les confessions chrétiennes non catholiques, et surtout sur les religions non chrétiennes, en allant beaucoup plus loin que Paul VI, dans le domaine du dialogue interconfessionnel oecuméniste, et allant infiniment plus loin que le même Paul VI, dans le domaine du dialogue interreligieux, ou plutôt du concordisme interreligieux.
Si Jean-Paul II avait tenté d'être restaurationniste, dans tous les domaines, dès le début de son pontificat, nous aurions eu droit à l'équivalent de la Déclaration de Cologne dès janvier 1979, et non en janvier 1989, et il aurait été dans l'obligation de "se passer des services" de dizaines de théologiens et de dizaines d'évêques, dès le début des années 1980, après avoir constaté qu'ils résistaient à sa volonté de restauration, au lieu d'y souscrire en pensée et en action.
Quant à Benoît XVI, je sais bien, nous savons tous, dans quel domaine il a effectivement oeuvré en vue d'une restauration, ad intra, mais je sais aussi et nous savons également dans quels autres domaines il s'est bien gardé de le faire, ad extra, car cela l'aurait amené à contredire son prédécesseur, ou parce que cela l'aurait obligé à se démarquer du même prédécesseur.
Ainsi, ce n'est certes pas parce que ces deux papes ont été à la fois conservateurs ad intra et réformateurs ad extra qu'il ont été partisans et promoteurs d'une véritable restauration, en plénitude, du christianisme catholique ante-conciliaire...
Je dirais même qu'en un sens le "recentrage" wojtylien puis ratzingérien, au demeurant plus officiel qu'effectif, a différé ou a retardé la prise en charge de la question cruciale à laquelle nous sommes confrontés encore plus 2012-2013 que depuis 1962-1963.
En l'occurrence, cette question cruciale est celle de savoir pourquoi tant de clercs catholiques (dont bien des clercs non anti-libéraux ad extra, dans le domaine de la religion, ni philo-libéraux ad intra, dans celui de la morale) ne veulent pas, ou ne veulent plus, que la réception, le respect, le souci et la transmission des fondamentaux du chrisitianisme catholique, en ce qu'ils sont contrapositionnels ad extra, non seulement dans le domaine des moeurs, mais aussi dans celui de la foi, aient encore "droit de cité", en plénitude, au sein-même de l'Eglise catholique.
Bonne journée.
Scrutator.