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L'éternelle vie et la profondeur de l'âme par Fr. Garrigou-Lagrange
par ami de la Miséricorde 2020-11-10 08:03:59
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A LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE MÈRE DE DIEU
patronne de la bonne mort en signe de profonde gratitude et d'humble obéissance.

CHAPITRE III
LA PROFONDEUR DE NOTRE VOLONTÉ EST SANS MESURE,
DIEU SEUL VU FACE A FACE PEUT LA COMBLER

Si saint Thomas dit qu'en certains hommes, comme l'avare, la concupiscence des richesses est infinie (Ia,IIae,q.30,a.4), que faut-il dire alors du désir de la volonté spirituelle ? Plus la connaissance spirituelle des biens supérieurs et du bien suprême s'élève, plus ce désir spirituel grandit ; et la foi chrétienne nous dit que Dieu seul vu face à face peut le combler. C'est donc que notre volonté est vraiment, en un sens, d'une profondeur sans mesure.

C'est pourquoi la béatitude ou le vrai bonheur, que l'homme désire déjà naturellement, ne peut se trouver dans aucun bien limité ou restreint, mais seulement en Dieu connu au moins de façon naturelle et aimé efficacement par-dessus tout. Saint Thomas (Ia,IIae,q.2,a.8) démontre que la béatitude de l'homme, du fait qu'il conçoit le bien universel, ne peut être ni dans les richesses, ni dans les honneurs, ni dans la gloire, ni dans le pouvoir, ni dans aucun bien du corps, ni dans un bien fini de l'âme, comme la vertu, ni dans aucun bien limité. Et la démonstration qu'il en donne tient à la nature même de notre intelligence et de notre volonté.

Ia,IIae,q.2,a.8 : « Impossibile est beatitudinem hominis esse in aliquo bono creato. Beatitudo enim est bonum perfectum, quod totaliter quietat appetitum, alioquin non esset ultimus finis, si adhuc restaret aliquid appetendum. Objectum auteum voluntatis, quae est appetitus humanus, est universale bonum, sicut objectum intellectus est universale verum. Ex quo patet, quod nihil potest quietare voluntatem hominis, nisi bonum universale : quod non invenitur in aliquo creato, sed solum in Deo, quia omnis creatura habet bonitatem participatam. Unde solus Deus voluntatem hominis implere potest. »

Lorsque nous avons cru trouver le bonheur dans la connaissance d'une science ou dans une amitié très noble, nous ne tardons pas à nous apercevoir que c'est un bien limité, ce qui faisait dire à sainte Catherine de Sienne : « Si vous voulez qu'une amitié dure, si vous voulez vous désaltérer longtemps à cette coupe, laissez-la toujours se remplir à la source d'eau vive, autrement elle ne pourra plus répondre à votre soif ».

Il est impossible en effet que l'homme trouve le vrai bonheur, qu'il désire naturellement, en aucun bien limité, car son intelligence constatant aussitôt la limite, conçoit un bien supérieur et naturellement la volonté le désire.

Même s'il nous était donné de voir un ange, de le voir immédiatement dans sa beauté suprasensible, purement spirituelle, nous serions d'abord émerveillés ; mais notre intelligence qui conçoit le bien universel, ne tarderait pas à nous dire : ce n'est là encore qu'un bien fini, et par là même très pauvre en comparaison du Bien même, sans limite et sans, mélange d'imperfection.

La collection même simultanée de tous les biens finis et mêlés d'imperfection ne peut pas plus constituer le Bien même, conçu et désiré par nous, qu'une multitude innombrable d'idiots ne saurait valoir un homme de génie.

A la suite de saint Grégoire le Grand, saint Thomas a noté à ce sujet : les biens temporels paraissent désirables quand on ne les a pas ; mais quand on les possède, on voit leur pauvreté qui ne peut répondre à notre désir, et qui produit la désillusion, la lassitude et parfois le dégoût. Pour les biens spirituels c'est l'inverse : ils ne paraissent pas désirables à ceux qui ne les ont pas et qui désirent surtout les biens sensibles ; mais plus on les possède, plus on connaît leur valeur, plus on les aime Ia,IIae,q.31,a.5,q.32,a.2,q.33,a.2.

Pour la même raison, tandis que les mêmes biens matériels (la même maison, le même champ) ne peuvent appartenir simultanément et intégralement à plusieurs personnes, les mêmes biens spirituels (la même vérité, la même vertu) peuvent appartenir simultanément et pleinement à tous, et chacun les possède d'autant mieux qu'il les communique aux autres Ia,IIae,q.28,a.4,2;IIIa,q. 23,a .1,ad.3. Cela est vrai surtout du Souverain Bien.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

     

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