Lyon Mag 2/11/2020

La piste du règlement de comptes n’est clairement pas exclue par les enquêteurs concernant la fusillade de ce samedi après-midi à Lyon.

Le parquet national anti-terroriste ne s’est pas saisi de l’affaire alors qu’un prêtre orthodoxe avait été blessé par balles devant son église du 7e arrondissement. La piste terroriste n’est pas écartée par les policiers, mais elle n’est pas non plus privilégiée.

La victime Nikolaos Kakavelakis, 51 ans, a un profil sulfureux. L’homme de nationalité grecque est arrivé à Lyon en 2010. Et il accumulerait depuis les affaires. Un paroissien, qui avait été condamné en 2018 pour dénonciations calomnieuses, a confié à LyonMag dès samedi que le prêtre touché par balles avait été suspendu par sa hiérarchie il y a un mois. Il évoque également sur son blog des affaires de mœurs et de fraudes fiscale sans que ces informations ne soient vérifiées. La version officielle, c’est que Nikolaos Kakavelakis a démissionné. Et sa hiérarchie reconnaît des prises de becs avec d'autres membres de la communauté grecque orthodoxe lyonnaise.

Après une passation compliquée avec son remplaçant, Nikolaos Kakavelakis devait prochainement quitter son logement, situé au 20 rue Saint-Lazare. C’est justement devant sa porte qu’il a été attaqué ce samedi et blessé à l'abdomen et à la fesse par deux tirs de fusil à canon scié. Il était même prévu que le prêtre, père de deux enfants, retourne en Grèce. La DIPJ de Lyon doit donc déterminer si le prêtre suspendu n’a pas été la victime des tensions qu’il suscitait.

Quelques heures après les tirs, une personne avait été interpellée par les forces de l’ordre dans le 3e arrondissement de Lyon. Mais dimanche après-midi, le parquet de Lyon informait que la garde à vue de l’individu avait été levée, à cause de son état de santé. "Le médecin ayant examiné l’intéressé a en effet jugé que son état de santé n’était pas compatible avec une mesure de garde à vue et qu’il relevait d’une hospitalisation sous contrainte" expliquait le parquet. "En l’état des investigations conduites par les enquêteurs, aucun élément ne permet cependant de l’impliquer dans la commission des faits", concluait-il. Il ne s’agissait pas du paroissien qui a eu des altercations par le passé avec Nikolaos Kakavelakis. Il dit avoir un alibi et être à la disposition des enquêteurs.

Le tireur pourrait ainsi être dans la nature. L’enquête, menée par la police judiciaire, se poursuit.

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