CHAPITRE VI
Article I - LE CULTE D'HYPERDULIE ET SES BIENFAITS
Objections
L'objection des protestants, selon laquelle le culte de Marie nuit au culte divin, n'est pas plus fondée. L'Eglise catholique maintient en effet que le culte de latrie ou d'adoration ne peut être rendu qu'à Dieu seul, et la dévolion à la Sainte Vierge, loin de s'opposer au culte divin, le favorise, car elle reconnaît que Dieu est l'auteur de tous les dons que nous vénérons en Marie ; l'honneur rendu à la Mère remonte à son Fils et la Médiatrice universelle nous fait mieux connaître que Dieu est l'auteur de toutes les grâces.
L'expérience montre du reste que la foi en la divinité du Christ se conserve chez les catholiques qui ont le culte de Marie, tandis qu'elle dépérit chez les protestants. Tous les saints enfin ont uni le culte de Notre-Seigneur et celui de sa Mère.
La dévotion à Marie, étant plus sensible, est chez certaines personnes plus intense que celle envers Dieu, mais le culte divin lui est supérieur, puisque Dieu est aimé par-dessus tout d'un amour d'estime, qui tend à devenir plus intense et qui le devient au fur et à mesure que l'âme vit davantage d'une vie spirituelle plus dégagée des sens.
La confiance en Marie, Mère de Miséricorde, et en la puissance de son intercession, loin de diminuer la confiance en Dieu, l'augmente. Si la confiance que les pèlerins d'Ars avaient dans le Curé d'Ars, au lieu de diminuer leur confiance en Dieu, l'augmentait, à plus forte raison celle, que les fidèles ont en Marie.
Ces objections n'ont donc absolument aucun fondement.
Le culte d'hyperdulie repose au contraire sur la foi en la divinité du Christ, laquelle s'exprime dans le titre le plus glorieux de Marie, celui de Mère de Dieu.
Ce serait un manque d'humilité, comme le dit le Bx de Montfort, de négliger les médiateurs que Dieu nous a donnés à cause de notre faiblesse. Bien loin de nuire à notre intimité avec Dieu, ils nous y disposent.
Comme Jésus ne fait rien dans les âmes que pour les conduire à son Père, Marie n'exerce son influence sur les intelligences et les cœurs que pour les conduire à l'intimité de son Fils. Dieu a voulu se servir d'elle constamment pour la sanctification des âmes.
Article II - LE ROSAIRE
Ecole de contemplation
Parmi les formes habituelles de la dévotion mariale, comme le sont l'Angelus, l'office de la Sainte Vierge, le Rosaire, nous parlerons spécialement de ce dernier, en tant qu'il nous dispose et nous conduit à la contemplalion des grands mystères du salut.
C'est, après le sacrifice de la messe, une des plus belles prières et des plus efficaces, à condition de la bien entendre et d'en vivre véritablement.
Il arrive souvent que le chapelet, qui est un reste amoindri du Rosaire, devient une prière machinale, pendant laquelle l'esprit, n'étant pas assez occupé des choses divines, est la proie des distractions, prière parfois précipitée et sans âme, ou par laquelle on demande les biens temporels sans voir assez leur rapport avec les biens spirituels, la sanctification et le salut.
Alors, en entendant réciter ainsi d'une façon trop mécanique et négligente le chapelet, on se demande : que reste-t-il en cette prière ainsi faite de l'enseignement contenu dans les grandes et nombreuses encycliques de Léon XIII sur le Rosaire, encycliques que rappelait Pie XI dans une de ses dernières lettres apostoliques avant de mourir.
On peut sans doute faire déjà une bonne prière, en pensant confusément à la bonté de Dieu et à la grâce demandée, mais pour rendre au chapelet son âme et sa vie, il faut se rappeler qu'il n'est qu'une des trois parties du Rosaire, et qu'il doit s'accompagner de la méditation, facile du reste, des mystères joyeux, douloureux et glorieux, qui nous rappellent toute la vie de Notre-Seigneur, celle de sa sainte Mère et leur élévation au ciel.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde