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La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou-Lagrange
par ami de la Miséricorde 2020-09-20 22:16:07
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CHAPITRE VI

Article I - LE CULTE D'HYPERDULIE ET SES BIENFAITS

Quels sont les fruits de ce culte ?


Il attire sur ceux qui le rendent à la Mère de Dieu une plus grande bienveillance de sa part, il les porte à imiter ses vertus; il les conduit ainsi efficacement au salut, car Marie peut obtenir à ceux qui l'implorent fidèlement la grâce de la persévérance finale.

C'est pourquoi la vraie dévotion à la Sainte Vierge est comptée communément parmi les signes de la prédestination. Bien qu'elle ne donne pas une certitude absolue et infaillible d'être sauvé (ce que réprouve le Concile de Trente, Denz., n° 805), elle nous donne le ferme espoir d'obtenir le salut. Cette ferme espérance repose sur la grande puissance d'intercession de Marie et sur sa grande bienveillance pour ceux qui l'invoquent.

En ce sens saint Alphonse affirme (Gloires de Marie, Ire p., c. VIII), qu'il est moralement impossible que ceux-là se perdent qui, avec le désir de s'amender, sont fidèles à honorer la Mère de Dieu et à se recommander à sa protection. S'il n'y avait seulement que velléité de rompre avec le péché, il n'y aurait pas encore un signe probable de prédestination. Mais si les pécheurs s'efforcent de sortir du péché, où ils sont encore, et s'ils cherchent pour cela l'aide de Marie, elle ne manquera pas de les secourir et de les ramener en grâce avec Dieu. Ainsi parle avec saint Alphonse (ibid., Ire p., c. I, 4) la généralité des théologiens plus récents.

D'une manière générale, dans l'Eglise, ce culte rendu à Marie confirme les fondements de la foi, du fait qu'il dérive de la foi à l'Incarnation rédemptrice; il écarte par là les hérésies; aussi est-il dit de Marie : « Cunctas haereses interemisti in mundo. » Il porté à la sainteté par l'imitation des vertus de la Sainte Vierge, et il glorifie Notre-­Seigneur en honorant sa Mère.

Objections

Des rationalistes ont objecté que la première origine du culte religieux envers Marie parait devoir être attri­buée à l'influence des conceptions semi-païennes appor­tées dans l'Eglise par les conversions en masse opérées au IV° siècle.

Cette théorie était déjà mentionnée et combattue par saint Pierre Canisius, De Maria Deipara virgine. l. V, c. XV, Lyon, 1584, pp. 519 sq. Elle a été examinée ré­cemment dans le Dict. apologétique, art. Mariolâtrie, col. 319 sq., Dict. théol. cath., art. Marie, col. 2445 ss. par le P. Merkelbach, op. cit., pp. 408 ss., et les auteurs, par lui cités, ibid.

Bien certainement au point de vue dogmatique le culte de la Sainte Vierge n'est pas venu au IV° siècle du paga­nisme, mais il est fondé sur l'excellence même du Christ.

Au moins, dès le IIe siècle en Occident les paroles natus ex Maria Virgine sont insérées dans le symbole qui est expliqué au catéchumène. Dès l'époque de saint Justin, saint Irénée, Tertullien, Marie, Mère du Sauveur, est appelée la nouvelle Eve, la Mère spirituelle des chrétiens. Ce culte est né spontanément chez les fidèles à raison de leur foi au mystère de l'Incarnation rédemptrice.

Au point de vue historique il faut ajouter que la pre­mière représentation de la Vierge tenant l'Enfant Jésus sur sa poitrine que l'on trouve à Rome au cimetière de Priscille, ainsi qu'une peinture de l'Annonciation au même endroit, selon les juges les plus compétents, remon­tent au II° siècle; d'autres sont du III°, avant les conver­sions en masse des païens opérées au IV°.

De plus le culte de Marie est tout différent de celui d'Isis en Egypte, d'Artémis à Ephèse, d'Istar en Babylo­nie; ces déesses représentaient en effet la vie et la fécon­dité naturelle de la terre, et à leur culte se mêlaient des rites et pratiques immorales, non pas l'amour de la chas­teté et de la virginité.

En outre, les païens considéraient l'objet de ces cultes comme des déesses, tandis que Marie a toujours été regar­dée comme une pure créature qui a donné au Verbe fait chair sa nature humaine.

S'il y a quelques analogies elles sont purement exté­rieures du fait que tout culte vrai ou faux a quelque con­formité avec certaines aspirations du cœur et s'exprime par des images; mais il n'y a pas pour cela imitation. Enfin toute l'Eglise étant opposée à la religion païenne, n'a pu lui faire un tel emprunt.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

     

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