DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE IV
Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE
Consolatrice des affligés
Elle a consolé combien de chrétiens dans les persécutions, délivré combien de possédés ou d'âmes tentées, sauvé de l'angoisse combien de naufragés; elle a assisté et fortifié combien de mourants en leur rappelant les mérites infinis de son Fils.
Elle vient aussi au devant des âmes après la mort. Saint Jean Damascène dit dans son sermon sur l'Assomption : « Ce n'est pas la mort, ô Marie, qui vous a rendue bienheureuse, c'est vous qui l'avez embellie et rendue toute gracieuse, en la débarrassant de ce qu'elle avait de lugubre.
Elle adoucit les rigueurs du purgatoire, et procure à ceux qui y souffrent les prières des fidèles, auxquels elle inspire de faire célébrer des messes pour les défunts.
Enfin, comme consolatrice des affligés, Marie, souveraine sans restriction, fait sentir en un sens sa Miséricorde jusqu'en enfer. Saint Thomas dit que les damnés sont punis moins qu'ils ne l'ont mérité, « puniuntur citra condignum », car la Miséricorde Divine s'unit toujours à la justice même dans les rigueurs de celle-ci. Et cet adoucissement provient des mérites du Sauveur et de ceux de sa sainte Mère. Selon saint Odilon de Cluny, le jour de l'Assomption est en enfer moins pénible que les autres.
Consolatrice des affligés, elle l'est au cours des siècles dans les formes les plus variées selon l'étendue de la connaissance qu'elle a de l'affliction des âmes humaines dans leurs divers états de vie.
Secours des chrétiens
Elle est enfin le secours des chrétiens, parce que le secours est l'effet de l'amour, et que Marie a la plénitude consommée de la charité, qui dépasse celle de tous les saints et anges réunis.
Elle aime les âmes rachetées par le sang de son Fils plus qu'on ne saurait le dire, elle les assiste dans leurs peines et les aide pour la pratique de toutes les vertus.
D'où l'exhortation de saint Bernard dans sa deuxième homélie sur le Missus est : « Si le vent de la tentation s'élève contre toi, si le torrent des tribulations cherche à t'emporter, regarde l'étoile, invoque Marie. Si les flots de l'orgueil et de l'ambition, de la médisance et de la jalousie te ballottent pour t'engloutir dans leurs tourbillons, regarde l'étoile, invoque la Mère de Dieu. Si la colère, l'avarice ou les fureurs de la concupiscence se jouent du frêle navire de ton esprit et menacent de le briser, tourne tes regards vers Marie. Que son souvenir ne s'éloigne jamais de ton cœur et que son nom se trouve toujours sur ta bouche... Mais pour profiter du bénéfice de sa prière, n'oublie pas que tu dois marcher sur ses traces. »
Elle a été souvent le secours, non seulement des âmes individuelles, mais des peuples chrétiens. Au témoignage de Baronius, Narsès, le chef des armées de l'empereur Justinien, avec l'aide de la Mère de Dieu, délivra l'Italie, en 553, de l'asservissement des Goths de Totila. Selon le même témoignage, en 718, la ville de Constantinople fut débarrassée de la même manière des Sarrasins, qui, en plusieurs occasions semblables, furent mis en déroute par le secours de Marie.
De même encore, au XIII° siècle, Simon, comte de Montfort, battit près de Toulouse une armée considérable d'Albigeois pendant que saint Dominique priait la Mère de Dieu.
La ville de Dijon, en 1513, fut de même miraculeusement délivrée.
En 1571, le 7 octobre, à Lépante, à l'entrée du golfe de Corinthe, par le secours de Marie obtenu par le Rosaire, une flotte turque bien plus nombreuse et plus puissante que celle des chrétiens fut complètement détruite.
Le titre de Notre-Dame des Victoires nous rappelle que souvent son intervention a été décisive sur les champs de bataille pour délivrer des peuples chrétiens opprimés.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde