DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE IV
Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE
Salut des infirmes
Elle guérit de la concupiscence ou de la convoitise, qui est dans la sensibilité, en assoupissant l'ardeur des passions, en brisant les habitudes criminelles; elle fait que l'homme commence à vouloir assez fortement le bien pour repousser les mauvais désirs, et aussi pour rester insensible à la griserie des honneurs ou à l'attrait des richesses. Elle guérit ainsi de « la concupiscence de la chair et de celle des yeux ».
Elle porte remède aussi à la blessure d'infirmité, qui est la faiblesse pour le bien, la paresse spirituelle; elle donne à la volonté de la constance pour s'appliquer à la vertu, et mépriser les attraits du monde en se jetant dans les bras de Dieu. Elle affermit ceux qui chancellent, relève ceux qui sont tombés.
Elle dissipe les ténèbres de l'ignorance, fournit les moyens pour abandonner l'erreur; elle rappelle les vérités religieuses à la fois très simples et très profondes, exprimées dans le Pater.
Elle éclaire par là l'intelligence et l'élève vers Dieu. Saint Albert le Grand, qui avait reçu d'elle la lumière pour persévérer dans sa vocation et surmonter les tromperies du démon, dit souvent qu'elle nous préserve des déviations qui enlèvent la rectitude et la fermeté du jugement, qu'elle nous guérit de la lassitude dans la recherche de la vérité, et qu'elle nous fait parvenir à une connaissance savoureuse des choses divines. Lui-même, dans son Mariale, parle de Marie avec une spontanéité, une admiration, une fraîcheur, une abondance, qu'on trouve rarement chez les hommes d'étude.
Enfin elle guérit de la blessure spirituelle de malice, en poussant vers Dieu les volontés rebelles, tantôt par de tendres avertissements, tantôt par des reproches sévères. Par sa douceur, elle arrête les emportements de la colère, par son humilité elle étouffe l'orgueil, et écarte les tentations du démon.
Elle inspire à celui-ci de renoncer à la vengeance, de se réconcilier avec ses frères, elle lui fait entrevoir la paix qui se trouve dans la maison de Dieu.
En un mot elle guérit l'homme des blessures du péché originel, aggravées par nos péchés personnels.
Quelquefois même cette guérison spirituelle est miraculeuse par son instantanéité, comme il arriva dans la conversion du jeune Alphonse Ratisbonne, israélite fort éloigné de la foi catholique, qui visitait en curieux l'église de Sant Andrea delle Frate à Rome, et à qui la Sainte Vierge apparut comme elle est représentée sur la médaille miraculeuse, avec des rayons de lumière qui sortaient de ses mains.
Avec bonté elle lui fit signe de s'agenouiller. Il s'agenouilla, perdit l'usage de ses sens, et quand il le retrouva, il exprima le vif désir qu'il éprouvait de recevoir le baptême au plus tôt. Il fonda plus tard, avec son frère converti avant lui, les Pères de Sion et les Religieuses de Sion pour prier; souffrir et travailler pour la conversion des Juifs, en disant tous les jours à la messe : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. »
En cela Marie s'est splendidement montré le salut des infirmes.
Refuge des pécheurs
Elle est le refuge des pécheurs précisément parce qu'elle est leur mère et qu'elle est très sainte. Justement parce qu'elle déteste le péché qui ravage les âmes, loin d'abhorrer les pécheurs eux-mêmes, elle les accueille, les invite au repentir; elle les délivre des chaînes des mauvaises habitudes par la puissance de son intercession; elle leur obtient la réconciliation avec Dieu, par les mérites de son Fils, qu'elle rappelle à leur souvenir.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde