DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III
Article I - LA PUISSANCE D'INTERCESSION DE MARIE
On voit par ces explications que la toute-puissance d'intercession de Marie, reposant sur les mérites du Sauveur et sur son amour pour sa Mère, loin de porter atteinte à sa médiation universelle, en est le rayonnement splendide, et manifeste la rédemption souveraine accomplie par le Rédempteur parfait en celle qui lui est le plus intimement associée dans l'œuvre du salut de l'humanité.
Article II - LA DISTRIBUTRICE DE TOUTES LES GRACES, SON MODE D'INFLUENCE
La Sainte Vierge est-elle la distributrice de toutes les grâces par cela seul qu'elle intercède pour chacun de nous, afin que les mérites passés du Sauveur et les siens nous soient appliqués au moment opportun, ou bien nous transmet-elle aussi les grâces que nous recevons à la manière dont le fait l'humanité de Jésus, qui est selon saint Thomas et beaucoup de théologiens « cause instrumentale physique de ces grâces » ou l'instrument toujours uni à la divinité, supérieur aux sacrements qui sont des instruments séparés ?
Par rapport au Christ Jésus lui-même, tête de l'Eglise, cette doctrine a été souvent exposée par saint Thomas; on se demande s'il faut l'admettre aussi pour Marie en tant qu'elle est, selon la Tradition, dans le Corps mystique du Christ comme le cou qui réunit la tête aux membres et leur transmet l'influx vital.
La causalité morale de Marie par la satisfaction, le mérite passés, et par l'intercession toujours actuelle, est communément admise.
Mais plusieurs théologiens s'en tiennent là et refusent d'admettre que Marie transmette les grâces par une causalité physique instrumentale, analogue dans l'ordre spirituel à ce qu'est dans l'ordre sensible l'action de la harpe qui, touchée par l'artiste, produit des sons harmonieux
.
D'autres théologiens lui attribuent aussi cette seconde influence d'une façon subordonnée à l'humanité du Christ, en insistant sur ceci que, d'après la Tradition, Marie est vraiment dans le corps mystique comme le cou, qui, en, réunissant la tête aux membres, leur transmet l'influx vital.
Il est certain que saint Thomas a enseigné explicitement que l'humanité du Sauveur et les sacrements de la loi nouvelle sont cause physique instrumentale de la grâce, dont Dieu seul peut être la cause principale, puisqu'elle est une participation de sa vie intime.
Mais nous ne voyons pas que le saint Docteur ait positivement rien affirmé de semblable pour Marie. Au dire de certains auteurs, il l'exclurait même dans un texte, où nous ne pensons pas qu'il y ait cette exclusion.
Dans son Explication de l'Ave Maria, il attribue à la Sainte Vierge une plénitude de grâce qui déborde sur les hommes pour les sanctifier, mais il ne dit pas explicitement si cette influence contient quelque chose de plus que la causalité morale du mérite et de la satisfaction passés et de l'intercession actuelle.
La causalité instrumentale physique pour la production de la grâce n'étant pas, au jugement de saint Thomas et de ses commentateurs, impossible en l'humanité du Christ, ni dans les sacrements, par exemple dans les paroles du prêtre pour la consécration et l'absolution sacramentelle, elle n'est pas non plus impossible en Marie.
Le saint Docteur admet même que le thaumaturge est aussi parfois cause instrumentale du miracle, qui s'opère par exemple par sa bénédictio. Non seulement il l'obtient par sa prière, mais parfois il le fait comme instrument de Dieu.
Source : Livres-mystiques.com
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