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NOTRE DAME DE GRÂCE A COTIGNAC (suite) et conclusions
par Diafoirus 2020-08-18 10:37:28
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NOTRE DAME DE GRÂCE A COTIGNAC (suite)
DE 1638 A NOS JOURS

Après la mort de Richelieu (1642) et de Louis XIII (1643) Anne d'Autriche, régente du royaume et tutrice de Louis XIV, âgé de cinq ans, manda au Louvre le petit frère Fiacre, dont la réputation de sainteté ne cessait justement de grandir et lui fit part de sa volonté de le députer de nouveau auprès de Notre-Dame de Grâces à Cotignac, pour lui porter un grand tableau où le jeune roi était représenté à genoux devant la sainte Vierge et lui offrant sa couronne et son sceptre. Parti de Paris le 5 mai 1644, le frère Fiacre, distribuant en aumônes tout au long de la route l'argent que lui avait compté le trésorier de la régente, parvint le 31 juillet sur le mont Verdaille à Cotignac. Il déposa le tableau au milieu de la nef, du côté de l'évangile, et commença une neuvaine d'action de grâces aux intentions de la reine.

En 1660, le 21 février, après la signature de la paix des Pyrénées, Louis XIV vint en personne remercier Notre-Dame de Grâces de ses faveurs. La reine mère, le frère du roi, Mazarin, Mademoiselle, fille aînée de Gaston, duc d'Orléans, un détachement de mousquetaires et quarante gendarmes l'accompagnaient. Le souverain entendit la messe, célébrée par l'Evêque de Fréjus, Joseph Zongo Ondelei. En souvenir de ce pèlerinage, Anne d'Autriche laissa des messes de fondation pour être dites à perpétuité dans la chapelle et Louis son grand cordon bleu, ainsi que le brillant qu'il avait au doigt.

Le 7 juin 1660, sur le territoire de Cotignac, à trois kilomètres au plus de la chapelle de Notre-Dame de Grâces, une autre apparition surnaturelle se produisit : celle du bon saint Joseph. Un jeune berger, un peu simplet, extrêmement assoiffé, soupirait en plein champ après une eau vive. Un vieillard surgit brusquement à ses yeux et lui indiqua un endroit où il en trouverait s'il déplaçait un rocher. Il disparut ensuite, ayant dit en toute simplicité que son nom était Joseph. Ce berger, Gaspard Ricard d'Estienne, étancha sa soif et publia, émerveillé, son aventure. La population se portant à la source, put constater qu'il avait dit vrai. Des guérisons miraculeuses s'opérèrent aussitôt. Deux mois après l'invention de la fontaine, le 9 août, les consuls creusaient les fondations d'un oratoire en ce lieu. Une ordonnance de Zongo Ondelei, du 31 janvier 1661, ne croit « pouvoir mieux confier l'administration de la chapelle de l'époux qu'à ceux qui s'acquittent si bien de celle de l'épouse » et, vu l'insuffisance de l'édifice où affluaient les pèlerins, un autre plus spacieux, fut mis en chantier. Ainsi par l'entremise du Patriarche, la légende mariale du mont Verdaille se complétait-elle du symbole biblique de la source.
Cette même année le petit frère augustin Fiacre de Sainte-Marguerite prit une troisième et dernière fois le chemin de Notre-Dame de Grâces. De concert avec la nouvelle reine, Marie-Thérèse, fille de Philippe IV roi d'Espagne, la reine mère Anne d'Autriche l'avait chargé d'aller porter là-bas et de déposer sur l'autel de la Vierge un exemplaire infolio du Traité des Pyrénées, relié magnifiquement, avec le contrat de mariage des jeunes et glorieux époux, d'un maroquin rouge aux armes de France et d'Espagne. Pareille offrande fut remise, au cours de son voyage, par le dévoué et déchaux courrier, à Notre-Dame de Lorette et Notre-Dame de Chartres. Partout les populations massées sur le passage de ce saint serviteur de Dieu, non moins réputé comme prophète de bonheur que par l'éminence de ses vertus, l'acclamèrent, lui firent fête et se recommandèrent à ses prières. Il en éprouva quelque frayeur et demanda en grâce à son retour de ne plus sortir de son couvent pour se préparer à bien mourir.

En 1667, après la mort d'Anne d'Autriche, de par le roi, fut apposé dans la chapelle de Notre-Dame de Grâces une plaque de marbre noir, sur laquelle on lisait :

Louis XIV roy de France et de Navarre
Donné à son peuple par le vœu
Qu'Anne d'Autriche, reyne de France, sa mère,
a fait dans cette église
a voulu que cette pierre fust icy posée
pour servir de monument à la postérité
et de sa recognoissance
et des messes que sa libéralité y a fondées
pour l'âme de sa dite mère
le XXIII d'avril MDCLXVII

Le petit frère Fiacre mourut le mercredi des Cendres, 16 février 1684, en parfait renom et même en odeur de sainteté. La nouvelle de sa fin se propagea dans la ville et à la cour comme le feu d'une traînée de poudre et la consternation se lisait sur tous les visages. Par deux fois, durant les dernières années de sa vie, il avait exprimé le désir que son cœur fut « tiré par le côté de son cadavre, mis et enseveli dans un pot d'étain, transporté à Notre ¬Dame de Grâces, et déposé sous le marchepied du grand autel de la sainte Vierge ». Louis le Grand déféra à cette volonté suprême. Il expédia une lettre de cachet à l 'Oratoire du mont Verdaille pour prier les religieux de « recevoir le cœur du frère Fiacre et de le mettre dans l'endroit où il a désiré ». Puis « considérant que les deux religieux qui porteront cet holocauste feront quelques dépenses, il a eu bien agréable de donner trente pistoles d'or pour y subvenir ». Le 7 mai le précieux fardeau arrivait à destination. L'image du frère Fiacre, scel¬lée sur les voitures de place comme un préservatif de malheur, fit donner à celles-ci le nom de fiacres, qu'elles portaient encore avant leur remplacement par les taxis.

Jusqu'à la Révolution, le pèlerinage de Notre-Dame de Grâces ne connut aucun déclin. En 1792, les oratoriens quittèrent le sanctuaire et le culte divin, qui n ' avait jamais été interrompu pendant trois siècles, n 'y fut plus célébré. Le couvent fut transformé en mai¬son d'arrêt pour recevoir cent cinquante à deux cent personnes « suspects » ou « ci-devants » et trente-cinq gardes. La chute de Robespierre ouvrit les portes de cette prison mais n'empêcha pas les démolitions. Trois pieuses sœurs, Rose, Euphrasine et Thérèse Girard, de Cotignac, réussirent nuitamment l'enlèvement de la statue, du tableau miraculeux, de la plaque de Louis XIV et du cœur du frère Fiacre qui échappèrent au vandalisme et à la profanation. Le reste : boiseries, tuiles, poutres, fenêtres, pierres, tout fut pillé ou vendu aux enchères. Le superbe bénitier en marbre ne dut sa conservation qu'à l'office qu'il rendit de servir de piédestal à une statue « républicaine ». Un grand feu de joie consuma le portrait de Louis XIV ; toutes les toiles des ex-voto et quantité d'autres objets.

A la signature du concordat entre Pie VII et le Premier Consul, l'ancien curé de Cotignac, messire Gal, revint au milieu de ses ouailles. Il fit donner une mission, en janvier 1809 au cours de laquelle il fut décidé de « relever Notre-Dame ». Quelques jours plus tard les biens qui avaient appartenu à la chapelle étaient restitués. Tout le monde se mit à l’ouvrage, hommes, femmes et enfants, riches et pauvres. On déblaya, creusa et construisit. La nouvelle chapelle fut inaugurée le 8 septembre 1811 et la statue miraculeuse reprit sa place sur le Mont Verdaille. Les pèlerinages recommencèrent et Cotignac fut épargné du choléra en 1832 et 1849.

Une dernière restauration eut lieu en 1938 pour le 3° centenaire du vœu de Louis XIII et la Vierge fut solennellement couronnée le 10 août 1938 par Mgr Siméone. On peut dire que le couronnement de Notre-Dame de Grâce a consacré la résurrection du pèlerinage en ce lieu qui a été à l'origine de la consécration du Royaume de France à la Très Sainte Vierge Marie.
D'après « L'itinéraire de la Vierge Marie » par Pierre MOLAINE


Paru dans le bulletin trimestriel Le Lien, Croisade du Rosaire, n°72 et 73, avril mai juin et juillet aout septembre 2004


Conclusions utiles pour notre temps



30 ans après sa naissance miraculeuse, Louis XIV comblé des interventions et des dons du ciel, comblé des dons de la nature qui firent de lui un des monarques les plus illustres de l'histoire de France, ce roi n'écouta pas le Sacré Cœur qui lui décernait le titre de son "fils ainé", qui lui rappelait "les mérites de la Sainte Enfance Divine" qui lui avaient étés prodigués par la Sainte Vierge, Saint Joseph, Saint Fiacre et de saintes religieuses.

Ceci avec les conséquence que l'on sait comme le déplorera Notre-Dame à Fatima.

Notre Dame de Fatima avait demandé la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé. Non écoutée, malgré son appel plein de maternelle miséricorde, elle dira en 1929 à Sœur Lucie :

"On n'a pas voulu écouter ma demande...
Comme le roi de France.
On s'en s'en repentira et on le fera mais ce sera trop tard.
La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde,
provocant des guerres, des persécutions contre l'Eglise
Le Saint Père aura beaucoup à souffrir"

Comme le roi de France ?


240 ans plus tôt le 17 juin 1689, le roi Louis XIV, par l'intermédiaire de sainte Marguerite-Marie recevait une communication surnaturelle qui lui était dédiée :
Notre Seigneur Jésus-Christ, débordant des ardeurs enflammées de son Cœur Miséricordieux, faisait demander :

"Fait savoir au fils aîné de mon Sacré-Cœur
Comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion
aux mérites de ma Sainte Enfance
De même, il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle
par la consécration qu'il fera de lui-même à mon Cœur Adorable
qui veux triompher du sien
et par son entremise de tous ses ennemis
en les abattant à ses pieds
pour le rendre triomphant de tous les ennemis de la Saint Eglise"

Malheureusement le roi ne fit rien.
100 ans plus tard exactement, le 17 juin 1789, les tiers états généraux insurgés se proclamaient assemblée nationale ...
Les ennemis du roi et de la Sainte Église auront alors la triste postérité que l'on sait et que l'on peut, plus que jamais, voir encore de nos jours ...

La nature des institutions joue un rôle primordial dans la sanctification des citoyens. Ce sont des saints, parce qu’étant saints ils sont plus ardemment que d’autres épris du salut des âmes qui nous l’enseignent.
Saint Jean Eudes écrivait à la reine Anne d’Autriche :

"Nous nous tuons, Madame,
à force de crier contre quantité de désordres qui sont dans la France
et Dieu nous fait la grâce de remédier à quelques-uns.
Mais je suis certains, Madame, que,
si Votre Majesté voulait employer le pouvoir que Dieu lui a donné,
elle pourrait plus faire, à elle seule,
pour la destruction de la tyrannie du diable
et pour l'établissement du règne de Jésus-Christ,
que tous les missionnaires et prédicateurs ensembles"


Et saint Alphonse de Liguori docteur de l’Église :

"Si je parviens à gagner un roi,
j'aurais plus fait, pour la cause de Dieu,
que si j'avais prêché des centaines et des milliers de missions.
Ce qu'un souverain, touché par la la grâce de Dieu,
peut faire , dans l'intérêt de l’Église et des âmes,
mille missions ne le feront jamais."

Alors que par Sainte Jeanne d'Arc, alors que par les faits rapportés dans cet article on est bien obligé de se rendre compte que Dieu, les saints et les anges font de la politique, alors que par la situation actuelle il apparaît que les démons et les ennemis de Dieu font aussi de la politique, il apparaît que les seuls êtres doués de raisons créés et incréés dans l'univers à ne pas faire de politique sont les catholiques !
Si une simple jeune fille a sauvé la France en prenant les armes que ne peuvent pas faire des milliers de catholiques armés de leur foi et se lançant dans le combat pour le règne social du Christ ?

« En nom Dieu, les hommes d’armes batailleront et Dieu donnera la victoire ».






     

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