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Le miracle de Saint-Jean d'Illac
par Ewondo 2020-07-07 04:03:06
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Une histoire tragi-comique, se passant à la fin des années 1950.

À l'époque volaient les derniers longs courriers à piston, pouvant traverser l'Atlantique dans les deux sens et, plus extraordinaire encore, se rendre d'Europe au Japon en passant par le Pôle et avec une seule escale à Anchorage (Alaska).

En effet, la route directe était interdite par l'URSS et ne fut ouverte que bien plus tard.

Seuls deux avions étaient capables de cette performance :

Le Lockheed 1649 "Super Starliner", utilisé par Air France et le DC7 C "Seven Seas" qu'exploitait la compagnie privée française TAI (Transports Aériens Intercontinentaux).

Voici une photo d'un Super Starliner d' Air France sur la "Route Polaire :



L'intérieur était très luxueux comme par exemple ce bar de première :



C'est là que j'ai pour la première fois eu droit à une gorgée de champagne. La cuisine était délicieuse (aujourd'hui encore je suis un goinfre en avion ;-) et les stewards découpaient les rôtis devant vous ... ce qui est strictement interdit aujourd'hui !

Mais revenons au DC7C de la TAI qui fut détruit à Bordeaux Saint-Jean d'Illac. En voici la photo :

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Les deux avions étaient du reste en concurrence sur beaucoup de lignes de notre Empire Colonial dont le Cameroun et c'est pour cela que je les ai pris tous les deux..

Catastrophe aérienne de Saint-Jean-d'Illac : le crash au décollage du vol TAI 307 en 1959

Il est 22h18 (23h18 heure locale) le jeudi 24 septembre 1959. À l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, un avion à hélice Douglas DC-7C (celui visible ci-dessus, immatriculé F-BIAP) se prépare au décollage pour la seconde étape du vol TAI 307, la liaison régulière opérée par la compagnie française des Transports Aériens Intercontinentaux (TAI) entre Paris et Abidjan, capitale de la Côte d'Ivoire, via Bordeaux et Bamako au Mali.

L’escale à Mérignac a duré deux heures et tout le monde à bord - les neuf membres de l’équipage et les 56 passagers - est serein alors que l’appareil prend place sur la piste 23, principale piste de décollage et d'atterrissage de l’aéroport. Il y a un vent modéré et une bruine légère, mais la visibilité est bonne. Le pilote en chef Maurice Verges et le copilote Jean Bouchot obtiennent le feu vert pour décoller de la part de la tour de contrôle. À 22h23, le DC-7 met les gaz et s'apprête à entamer son vol de huit heures à destination de Bamako.

Après avoir quitté le sol de façon normale, l’appareil monte à une altitude de 30 mètres mais pas plus, et commence même à redescendre. À guère un kilomètre de l'extrémité de la piste, ou 2 950 mètres du point de mise du gaz, l'avion heurte des pins (22,5 mètres de haut) de la forêt des Landes de Boulac sur la commune de Saint-Jean-d'Illac. Suite à ces impacts, l’aile droite de l'avion est endommagée et l’appareil tombe au sol, le fuselage se fend en plusieurs morceaux et des débris s'étalent sur une distance de plusieurs centaines de mètres. Plusieurs explosions se produisent, provoquant un certain nombre d'incendies qui se propagent rapidement aux arbres, bien que le sol humide empêche l'incendie de s'étendre au-delà de la zone de l'accident.

Immédiatement après, l'obscurité et l'inaccessibilité totale de la région entravent les efforts de secours; la structure routière rudimentaire empêche les véhicules d'urgence de s'approcher à moins de 800 mètres du lieu de l'impact. Miraculeusement, douze passagers ont survécu après avoir été éjectés de l'avion. Ils sont transportés à l'hôpital à Bordeaux où l'un d'eux décède peu de temps après. L'accident du vol TAI 307 entraîne ainsi la mort de 54 personnes, y compris tous les membres de l'équipage.

Parmi les douze survivants se trouvait un Ivoirien que mon père a connu, un homme très estimé et également connu pour son extrême phobie de l'avion en dépit de sa profonde foi catholique !

Il était très croyant, avait été plusieurs fois à Lourdes, à Rome (audience pontificale privée par le Saint Père Pie XII) et visité bien des lieux attachés à toute nos convictions tels que le Mont Cassin, Assise etc.

Au départ d'Orly il avait pris tout un tube de somnifères avec un grand scotch pur et s'était endormi si profondément qu'il n'avait même pas ressenti l'atterrissage à Bordeaux-Mérignac ...

Ce n'est qu'avec le "crash" qu'il a pris conscience que son fauteuil s'était miraculeusement détachée de la carlingue pour rester accrochée à mi-hauteur d'un grand pin de la forêt landaise ...

Un groupe de pompiers passe alors au-dessous de lui, lances en mains pour éteindre les dernières braises et l'un d'eux l'aperçoit, le signale à son chef qui crie à ses hommes : "On laisse tomber, pas la peine de gaspiller l'eau, il est complètement cramé !".

Et L'Ivoirien de crier a son tour : "Mais je ne suis pas cramé, je suis noir !" ...

Et l'Ivoirien fut descendu en douceur de son arbre perché ;-) ...

Conduit à l'hôpital il n'avait que quelques égratignures, le moins blessé des douze rescapés ! Vous parlez d'un prodige ... mais il était Catholique fervent et très pratiquant.

En Afrique subsaharienne, tout le monde a crié au miracle, non seulement les Chrétiens, catholiques et protestants mai aussi musulmans !

Cette histoire a fait le tour de l'Afrique et pas uniquement francaise ... britannique, belge, portugaise et espagnole également ! Il est vrai que de plus crier aux pompiers qu'il n'était pas cramé mais noir ajoutait un faible sourire dans le pire accident (resté inexpliqué) que l'aéroport de Bordeaux Mérignac ait connu ...

Pierre


     

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