Article V - LES SUITES DE LA PLÉNITUDE INITIALE DE GRÂCE
Ce privilège en Marie de l'usage de la raison, et du libre arbitre dès le sein maternel a-t-il été seulement transitoire et interrompu ?
On a objecté que saint Thomas paraît nier ce privilège, en disant qu'il est propre au Christ.
Il est certain que l'exercice permanent de l'intelligence et de la volonté est dans le Christ seul comme un « droit propre » et comme suite de la vision béatifique; c'est à ce titre, son apanage exclusif. Pour Marie, il n'est pas dû au même titre, mais de hautes convenance et la seule dignité de future Mère de Dieu paraissent le demander et inclinent sérieusement à l'admettre.
De plus, comme à l'époque de saint Thomas, le privilège de l'Immaculée Conception n'était pas encore mis en pleine lumière, on n'avait pas encore approfondi les raisons qui viennent d'étre invoquées en faveur de l'usage, dès le sein maternel, du libre arbitre.
Aujourd'hui, après la bulle Ineffabilis Deus, nous voyons mieux que Marie, dès le premier instant, a été plus comblée de grâces que tous les saints réunis ; aussi presque tous les théologiens admettent en elle dès ce moment l'usage au moins transitoire du libre arbitre, et, après l'avoir admis, il est bien difficile de dire, qu'elle en a été ensuite privée, car elle serait devenue moins parfaite et non seulement elle n'aurait pas en cette période progressé dans le mérite, mais celui-ci aurait été interrompu et la plénitude initiale de grâce serait restée pendant un temps assez long improductive et comme stérile, ce qui paraît contraire à la Providence spéciale qui a veillé fortiter et suaviter sur Marie plus que sur toute autre créature.
Telle a été en elle la plénitude initiale de grâce, unie au privilège de l'Immaculée Conception, et telles ont été les premières conséquences de cette plénitude.
Nous voyons ainsi de mieux en mieux le sens de la salutation de l'ange : « Je vous salue, pleine de grâce. »
CHAPITRE III
- La plénitude de grâce à l'instant de l'Incarnation et après
Dans ce chapitre nous parlerons du progrès spirituel en Marie jusqu'à l'Annonciation, de l'augmentation considérable de la grâce en elle à l'instant de l'Incarnation, de sa virginité perpétuelle, puis de l'accroissement de la charité en elle dans la suite, à certaines heures plus importantes, surtout au Calvaire ; enfin de l'intelligence de Marie, de sa sagesse, de ses principales vertus et de ses charismes ou grâces dites gratuitement données et en quelque sorte extérieures comme la prophétie et le discernement des esprits.
Article I - LE PROGRÈS SPIRITUEL EN MARIE JUSQU'A L'ANNONCIATION
La méthode que nous suivons nous oblige à insister sur les principes pour rappeler leur certitude et leur élévation, de façon à les appliquer sûrement ensuite à la vie spirituelle de la Mère de Dieu.
Le progrès spirituel est avant tout celui de la charité, qui inspire, anime les autres vertus et rend leurs actes méritoires, si bien que toutes les autres vertus infuses, étant connexes avec elle, se développent proportionnellement, comme chez l'enfant, dit saint Thomas, grandissent ensemble les cinq doigts de la main.
Il convient donc de voir pourquoi et comment la charité s'est constamment développée ici-bas en Marie, et quel a été le rythme de ce progrès.
Source : Livres-mystiques.com
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