Vous êtes un témoin direct, je n'ai eu que des témoignages de seconde main.
Il ne reste donc de mon argumentation que ceci : après le communiqué de 15 heures, on ne pouvait plus dire purement et simplement que l'évêque de Belfort interdisait les messes.
Mais en effet on est en droit de soupçonner, au vu des faits qui ont suivi, que l'intention du communiqué de 9 heures était bien qu'il n' ait pas de messe publique avant celle du samedi soir 30 mai. Et cela, c'est intolérable.
Pour le reste, il faut bien clarifier le langage : par messe "privée" on entend en fait messe célébrée privatim (de manière privée), c'est à dire avec seulement une personne qui y assiste en plus du prêtre (ou même personne du tout). Toutes les autres messes sont dites "publiques", indépendamment de la façon dont elles sont annoncées.
La messe célébrée hier à Notre-Dame de Brasse a-t-elle été "privée" dans ce sens ? J'avais cru comprendre que mon interlocuteur y était présent avec son épouse, mais peut-être me suis-je trompé. Et quand il m'a dit que l'abbé a dit plusieurs messes, il a peut-être extrapolé d'après des possibilités qui auraient été envisagées avant.
Qu'il y ait eu peu de monde aux messes qui ont été quand même finalement dites s'explique en effet, comme vous le dites, par un défaut de communication qui s'enracine dans les tergiversations de l'évêché. Mais il y a sans doute d'autres causes. Il y a des gens qui sont encore apeurés et ne reviendront à l'église que quand tout danger leur paraîtra disparu. Et je crains qu'un certain nombre de gens, ayant pris leurs habitudes devant les écrans, s'y tiennent désormais, car pratiquement personne n'a rappelé la nécessité de la présence physique aux sacrements pour en profiter.
Quae cum ita sint, je vais raconter quelques souvenirs sur l'histoire de la confirmation donnée à l'adolescence plutôt qu'à l'enfance dans ce diocèse. Il y eut dans les années 1970 un prêtre, l'abbé Gressot, curé de Bourguignon, qui, désobéissant à Mgr Lallier (le diocèse de Belfort n'avait pas encore été érigé), a décidé de ne pas présenter les enfants du catéchisme à la confirmation : il a attendu quelques années, et bien entendu entre temps les effectifs avaient fondu et l'archevêque de Besançon lui en a fait le reproche.
Mais il se croyait prophète, et déclarait à qui l'interpellait : "Vatican II a parlé !" Ce faisant il manifestait soit son ignorance, soit sa mauvaise foi, car Vatican II ne parle pratiquement pas de la confirmation (juste mentionnée dans la liste des sacrements pour qu'elle soit complète) et en tout cas absolument pas de l'âge où la donner.
Après la partition du diocèse, il a poussé ses pions. l'évêque fondateur du diocèse de Belfort, Mgr Lecrosnier, a annoncé la création d'une commission pour étudier la possibilité de reporter l'âge de la confirmation. Je ne sais si elle s'est réunie, en tout cas je n'ai jamais vu de compte-rendu de ses travaux. Et puis on a convoqué tous les prêtres pour en débattre. La Providence a fait que j'ai pu intervenir en séance plénière. J'ai terminé en posant la question : "Il faudrait savoir si les sacrements causent la grâce, oui ou non." J'attends toujours la réponse. Elle ne pouvait pas venir, car l'intention de reporter la confirmation était nettement arrêtée, la réunion n'avait lieu que pour la forme ; la réponse de l'Eglise étant que les sacrements causent la grâce, cela condamnait le report en question.
Pourquoi rappeler cela ? Parce qu'apparemment le diocèse de Belfort-Montbéliard continue d'ignorer la réponse, sinon il n'aurait pas pu imaginer de ne pas reprendre les messes publiques immédiatement.
VdP
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