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Voyage dans la France occupée
par baudelairec2000 2020-05-09 12:20:03
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Au théâtre ce soir

En 1644 Corneille fait jouer le Menteur ; 2020, c'est à Macron et à sa troupe de jouer une farce tragique intitulée Coronavirus ou les bonimenteurs. Résumé : les autorités ont décrété le confinement général du pays. Le théâtre est vide : personne dans la salle, pas d'acteur sur scène, mais on s'agite en coulisses. A la technique : Manu dit le manipulateur, Edouard, technicien chargé des derniers détails, Olivier le véreux, Agnès la vaccineuse, Sybeth chargée des relations avec la presse; Christophe C. chargé de l'accueil du public et de la sécurité de la salle. A la billeterie, Bruno Le Maire. Responsable des services de secours : Jérôme Salomon. C'est ce dernier que les Ehpad doivent contacter pour obtenir un tarif préférentiel. Le public des Ehpad est en effet chouchouté par la direction : les personnes âgées ont beaucoup apprécié qu'on leur réserve des places pour une nouvelle réalisation, Les séquestrés, pièce qui se veut une suite de Huis Clos de Sartre.

La mascarade continue … Jupiter, masque noir, se met en scène dans une école à Poissy ; bateleur exalté, excité (c'est comme on voudra), le lendemain, les manches retroussées, devant les sinistrés de la culture et reléguant le ministre de tutelle au rang des figurants, C'est qu'il a plus d'un tour dans son sac notre Manu, Deus ex machina. Promesse, promesse ! L'argent va couler à flot sur un « été apprenant et culturel » - mais quel jargon ! Il a l'audace de nous dire comment nous devrons aborder la culture cet été. Pas plus de 10 personnes dans la salle et interdiction de se racler la gorge. Des masques évidemment pour tout le monde, surtout pour les acteurs : cela s'impose sur le plan étymologique... Nous devions, nous avait-il dit en annonçant à demi -mot le confinement, retrouver l'essentiel : la survie alimentaire, faire la queue quelquefois pendant plus d'une heure, nous abrutir pour la plupart devant des programmes TV plus débiles que jamais et nous contenter de notre sort, être désinformé par les différents rouages du ministère de la propagande officielle . On finirait presque par envier les Coréens du Nord, heureux sujets de Kim Jong-un . Français, heureux sommes-nous d'avoir un Président qui, chaque année, réinvente le Grand Débat, montant sur l'estrade, devant des enfants pris en otages ou en présence de professionnels de la culture venus lui demander l'aumône.


Le grand con-finement

Souvenons-nous, le matin même du premier jour du confinement, Castaner, le ministre de la Police et des cultes, poursuivait, amplifiant, sur le thème de l'essentiel ; sauf que lui son rôle , c'est de nous mettre en garde : « Tout ce qui est anodin est interdit ». Les apéros à plusieurs, les soirées conviviales, terminé ! Les promenades en forêt, dans la campagne, à la montagne, au bord de la mer, trop dangereux ! Les achats de fleurs ou de livres, les visites en bibliothèque, autant d'occasions de véhiculer le Covid ! Vous croyez en Dieu, vous êtes pratiquants - il en reste, monsieur le ministre des cultes et garant de la Séparation de l'Eglise et de l'Etat – vous ne pouvez pas vous rassembler dans les lieux de cultes, sauf pour enterrer vos morts, et encore !

Nous voici donc contraint de nous contenter de ce à quoi le sinistre Castaner nous autorise : remplir des dérogations à n'en plus finir pour pouvoir sortir de chez nous. Par dessus le marché, il nous faut subir des humiliations sans nombre, entre les contrôles de la Feldgendarmerie et l'infantilisation permanente des médias à la botte (pas de relâchement, les gestes barrière, lavez-vous les mains, éternuez dans votre coude, utilisez un mouchoir...). Et je n'aborde pas le point de vue économique, qui fait que, pour beaucoup, la fin de chaque mois coïncide, désormais, tragiquement avec la fin du monde. Mais de tout cela, nos comiques n'en ont cure.


L'impossible déconfinement

Vous pensiez en avoir fini avec le confinement  et sa mise en scène savamment orchestrée; détrompez-vous, avec le déconfinement, le con-finement con-tinue, C'est l'acte II d'une farce tragique. Reprendre le travail, on nous prévient : en Ile-de-France, il n' y aura pas de place pour tout le monde dans les transports en commun ; si vous désirez prendre votre voiture, madame Hidalgo s'y opposera et vous proposera un vélo. Facile, quand on habite Mantes-la-Jolie, Creil ou Fontainebleau. Il faut dire que le gouvernement fait tout pour la reprise progressive des transports :

"En Ile-de-France, la RATP assurera dès lundi 75% du trafic (contre 30% actuellement), mais avec l'objectif d'une fréquentation limitée à 15% par rapport à la normale." Va comprendre. 60 stations de métro fermées, dont République (5 lignes s'y croisent), voilà qui devrait contribuer à décourager un grand nombre de voyageurs inconscients... A quinze par bus, la propagation du virus devrait ralentir. Et, pendant ce temps, la ligne 13 est toujours bondée, confinement ou non. Pour ceux qui ne pourront pas se rendre à leur travail, faute de transports et de masques, Anne Hidalgo a tiré un lapin de son chapeau : réouverture, malgré le drapeau rouge hissé au-dessus de la capitale, des bois de Boulogne et de Vincennes.


L'ordre règne: une crapule à Beauvau.

Les collaborateurs de Castaner et du Gauleiter Lallemant seront partout pour veiller au port du masque, pour contrôler, aux heures de pointe, que chaque usager dispose bien de l'attestation de son employeur l'autorisant à prendre les transports en commun. Je ne sais pas si le locataire de Beauvau prévoit de mettre un policier derrière chaque arbre des espaces verts parisiens, je crains en revanche que ses agents ne viennent accroître la pagaille dans les transports. Le principal n'est-il pas en réalité de dissuader les gens de sortir de chez eux.

Sur les routes, ce ne sera pas mieux, vu qu'il faudra aux forces de l'Ordre républicain vérifier qu'on ne dépasse pas la limite des 100 km à vol d'oiseau. On ne sait jamais, des inconscients en passant d'une région à une autre pourraient bien contribuer à la propagation du virus, à l'apparition d'une seconde vague.



La seconde vague, parlons-en. Il faudrait peut-être que la première soit terminée – que la pandémie ait seulement eu lieu – que les autorités aient l'intention de prendre et de mettre en œuvres les mesures destinées à endiguer le fléau. Les masques, les tests de dépistage, on nous les promet par dizaines de millions, mais les professionnels de la santé en manquent cruellement ; ainsi les dentistes doivent bientôt rouvrir, ils attendent que les masques arrivent. « Pas d'inquiétude, proclament les autorités, relayées par BFM et les merdias de complaisance, les masques et les tests seront bientôt là. » Les masques, au gouvernement, vous n'en avez pas besoin, vu que vous nous jouez la comédie en permanence.

Ainsi le ministre Castaner déclare  le 8 mai "10 millions de masques ont été mis à disposition des prestataires de transports en commun pour être distribués aux usagers à partir de lundi". Il parle en tant que ministre de la Santé, des Transports ? Castaner, l'ancien joueur de poker, devrait sûrement la mettre en veilleuse ; lui, qui se targue de contrôler les déplacements quotidiens des Français, de les harceler en Ile-de-France, est incapable de contrôler les frontières. On apprend qu'un « camion acheminant 500 000 masques en tissu, dont 50 000 étaient destinés à être distribués aux habitants de Montreuil ce week-end en vue du déconfinement, avait été victime d’une attaque à la frontière espagnole ». Tu ne peux pas te rendre de Dijon à Rouen, En revanche, à la frontière espagnole, c'est du délire. En tout cas, il continue à se la jouer :

«  Lors d'une conférence de presse ce vendredi, le ministre de l'Intérieur a salué l'effort fourni par les services de gendarmerie et de police pour lutter contre les trafics de masques, des actes "odieux" qu'il a déplorés.
Depuis la crise du Covid-19, "les masques sont devenus un produit recherché, volé, recelé, vendu par escroquerie". Ces détournements sont "inacceptables", a condamné ce vendredi Christophe Castaner, soulignant que le ministère de l’Intérieur avait adapté "son devoir traditionnel de lutte contre la délinquance à cette réalité" pour "lutter contre ce trafic odieux".



Toujours ce 8 mai, La secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher prend la parole:

"Un logo, qui est un gage de qualité" sera apposé sur les masques en textile.

Avant de décrire l'approvisionnement en masques à partir du 11 mai prochain, et notamment que 200 millions de masques par semaine viendront approvisionner la France, dont 100 millions de masques sanitaires à usage unique, 20 millions de masques grand public, lavables, mis à disposition par l'Etat.

"Depuis fin mars, 120 millions de masques grand public ont été produits, soit l'équivalent d'1 milliard de masques à usage unique" .
Il n'y a pas que les amendes qui tombent, les masques pleuvent aussi. On ne demande qu'à la croire. Mais où sont donc tous ces masques ?


Le bal des menteurs


« La France est prête pour tester massivement » a, pour sa part, déclaré fièrement Olivier Véran, le ministre de la pandémie. Il a d'ailleurs présenté une nouvelle carte entièrement verte, celle de la capacité de tests ou de dépistages sur le territoire. Cette affirmation n'engage que son auteur ; il vaut mieux, c'est l'expérience qui parle, se méfier dés le départ de ce genre de propos. Les appareils destinés à la réanimation que devait fabriquer Air Liquide ? On en est où ? On apprend de source sûre - c'est BFM qui le dit – que « sur les 10.000 respirateurs artificiels commandés par l'Etat à Air Liquide Medical Systems, 8500 ne seraient pas adaptés pour ventiler les personnes admises dans les services de réanimation ». Inutile de vous dire combien nous devons nous montrer méfiants devant de telles affirmations ; des tests massifs, peut-être, mais uniquement sur les personnes présentant des symptômes.

Penchons-nous sur les cartes, On vient de le voir, une nouvelle carte entièrement verte, la carte idéale pour le pouvoir, mais une carte rêvée par le ministre Véran. L'autre carte, celle de la circulation[active] du virus : du vert pratiquement partout, sauf pour le Val d 'Oise et Paris, même la Seine-Saint-Denis, échappe au rouge. Il est précisé dans la légende de la carte: « proportion de passages aux urgences pour suspicion de Covid 19 ». La précision est importante : on ne prend pas soin de distinguer les urgences habituelles des cas liés au Coronavirus. Si ce n'est pas de la désinformation, j'aimerais savoir de quoi il s'agit.

Troisième carte, celle des capacités d'accueil des services de réanimation : c'est les résultats enregistrés les plus mauvais. Les mauvais élèves : le Grand Est, L'ile-de-France, les Hauts de France et Bourgogne-Franche-Comté ; mauvais élèves, peut-être, mais à qui la faute si les services hospitaliers de ces régions ne sont pas en mesure d'assurer des soins dignes de ce nom aux patients atteints du coronavirus ? Les autorités bottent en touche et sortent le carton rouge pour ces 4 régions. Irresponsables, les autorités, donc pas coupables... Leur foutue synthèse des trois cartes est une punition pour un bon quart de la France et plane comme une menace pour le reste du territoire, terrorisé à l'idée d'une nouvelle vague. Quand on sait que le 15 mars dernier, l'incompétent ministre de l'Education annonçait que le Covid 19 toucherait plus de la moitié de la population française, on peut se dire que, deux mois après, on a échappé au pire. Sûrement grâce au confinement qui a sauvé la vie de centaines de milliers de Français, mais compromet désormais la survie économique et matérielle de plusieurs millons d'entre eux. Quelques point de croissance moins, c'est tout ce que cela représente pour nous économistes chevronnés qui parlent de « croissance négative ».

En définitive, si l'on prend le temps de réfléchir, malgré le vacarme médiatique qui amplifie les messages des autorités, l'état sanitaire du pays nécessitait-il un tel déploiement de forces, une telle dépense d'énergie de la part de nos dirigeants et, a contrario, une mise à l'arrêt de l'économie et la mise en parenthèses d'un certain nombre de droits et libertés fondamentales par l'instauration d'un état d'exception ?
Le pays était-il à la mi-mars en danger ? S'il avait été sérieusement menacé par le Covid 19, comment se fait-il que les Parisiens et les Franciliens n'aient pas contaminé les habitants des régions dans lesquelles ils ont fui pour vivre plus sereinement – et on les comprend – le confinement ? La situation était, paraît-il, désespérée dans l'Est, dans le Nord et en région parisienne : rouge vif. Il y aurait donc dû y avoir une contamination des autres régions lors de cet exode inédit. Il n'en a rien été. A la vérité, ils nous mentent depuis le début : c'est uniquement la surchauffe des services de réanimation qui inquiétait nos dirigeants. Ils voulaient éviter que se reproduise le drame de la canicule de l'été 2003 sous Raffarin : une surmortalité de 15000 à 20 000 morts . Que le gouvernement se rassure : il a peut-être réussi son confinement, mais la séquestration des personnages âgées dans leur maison de retraite a eu pour conséquence la mort de plus de 9000 de leurs pensionnaires, dans des conditions indignes …
600 000 morts sont enregistrées, en moyenne, chaque année en France : le Covid a causé officiellement le décès de 26 000 patients sur un total approchant les 100 000; on pourrait à la fin de l'épisode atteindre les 30 000 ; je sais, c'est 30 000 décès de trop, mais cela ne justifie pas que l'on foute un pays en l'air ! De plus, la carte de France du taux de saturation des services de réanimation, comme le faisait remarquer Martin Blachier, expert en modélisation des maladies, indique une situation révolue : « la carte de France, déclarait-il hier soir, vendredi 8 mai, sur BFM, est verte. On peut déconfiner. Il n'y aura pas de seconde vague. » Le professeur Raoult a fait des émules ; même l'infectiologue, Karine Lacombe, présente sur le plateau, n'a rien trouvé à redire.

Et pourtant. L'Assemblée nationale a voté en première lecture, dans la nuit du vendredi 8 mai au samedi 9 mai, le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire. Malgré le timide déconfinement concédé par les autorités, on le voit l'état d'exception est prolongé : toujours plus de forces de l'odre veilleront au maintien de cet état et à la protection de nos dirigeants, menacés par de possibles procès et par la reprise des manifestations dans la rue. Les vacances ? « on verra » Les plages ? « voyez avec les préfets ». La réouverture des églises au culte ? « pas avant le mois de juin ».

L'ordre républicain règne sur le pays.

     

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