Et qu'on ne vienne pas me parler, comme cela a été fait ici, des cercueils de Bergame ou des vieux-prêtres-qui-ne-peuvent-de-toute-façon-pas-célébrer-la-messe.

Il n'y avait aucune nécessité vitale et impérieuse de rouvrir les écoles, surtout les écoles primaires pour lesquelles il n'y a pas d'enjeu important à court terme (diplômes qualifiants, etc) et pour lesquels les mesures d'hygiène et de distanciation physique seront bien plus difficiles à appliquer, cinq jours par semaine, 6 à 8 heures par jour, que les messes dominicales du dimanche matin.

Il faut être cohérent: les catholiques n'auraient rien trouvé à redire si les mesures de confinement avaient été totalement maintenues au delà du 11 mai, pour tout le monde et pour toutes les activités. Mais on voit bien que ce n'est pas le cas. Demain les Français pourront acheter du muguet mais dimanche ils ne pourront pas communier. Cherchez l'erreur.

La réalité, c'est que le gouvernement considère la pratique religieuse comme quelque chose qui a le même niveau d'importance que le cinéma ou les parcs d'attractions. Une sorte de divertissement parfaitement superflu, en somme. Du jamais vu en 20 siècles, excepté sous les périodes de persécution.

Ou pire, il refuse de rendre leur liberté religieuse aux catholiques par peur d'avoir à l'accorder aussi aux musulmans. Ce qui signifierait qu'une fois de plus, la laïcité est une farce dont seuls les catholiques sont les dindons.

Les évêques ne peuvent évidemment que condamner une telle logique. L'accès aux sacrements n'est pas un luxe. C'est une nécessité vitale. On ne peut pas suspendre le culte public à la légère: il faut d'impérieuses et de très graves raisons. Si ces raisons existes, alors il ne fallait pas non plus rouvrir les écoles. Si elles n'existent plus, alors il faut autoriser l'assistance au culte, quitte à appliquer les mesures d'hygiènes nécessaires dont les catholiques sont tout à fait prêts à respecter.

Si les catholiques ne protestent pas collectivement et énergiquement sur ce coup là, nos gouvernants prendront acte de leur mollesse et de leur passivité et se permettront à l'avenir de suspendre le culte, pour un oui ou pour un non.

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