En raison de la pandémie de coronavirus, la question se pose. Alors qu'il est possible d'utiliser un instrument pour administrer l'extrême-onction, ou encore d'utiliser un récipient pour verser l'eau du baptême, est-il possible d'utiliser une ''boule de coton'' pour administrer le sacrement de confirmation? La réponse est non.

Un ami me confiait, aujourd'hui, qu'un prêtre qu'il connaît avait récemment confirmé en utilisant ces ''boules de coton''. Il était bien intentionné mais, lorsqu'il a pris connaissance de l'article suivant, ce prêtre a informé son évêque afin de régler la situation.

Traduction d'un article de Zenit:

Utilisation de boules de coton à la confirmation

Instrument non autorisé pour l'onction

21/04/2020

Réponse du père Edward McNamara, Légionnaire du Christ, professeur de liturgie et de théologie sacramentelle et directeur du Sacerdos Institute de l'université Regina Apostolorum.

Q: ''Récemment, un ancien élève de notre séminaire m'a demandé s'il pouvait célébrer la confirmation en utilisant une boule de coton pour l'onction, compte tenu du coronavirus. Ma première pensée a été affirmative car les rubriques permettent à un prêtre d'utiliser un instrument (par exemple une boule de coton, ou un gant) pour l'onction des malades. Cependant, j'ai parlé à un liturgiste et à un théologien sacramentel et tous deux ont dit qu'un instrument n'est pas autorisé et que l'utilisation d'une boule de coton (par exemple) invaliderait la sacrement. Un prêtre-professeur dominicain m'a envoyé un long argument expliquant pourquoi ce serait le cas. Son argument est assez convaincant. Parce que c'est la «saison de la confirmation» aux États-Unis, et avec le virus toujours présent, cette question sera de plus en plus posée. Je voulais juste vous donner un résumé de ce qui est discuté autour de ce sujet.''

R: ''C'est aussi la confirmation et la première saison de communion en Italie et dans de nombreux autres endroits, bien que la plupart de ces célébrations aient été reportées au plus tôt en septembre.
La question des raisons pour lesquelles un instrument pour la confirmation n'est pas considéré comme faisable implique des arguments historiques et théologiques souvent complexes. Ce qui est certain, c'est que les documents officiels de l'Église excluent clairement cette possibilité. La raison fondamentale pour laquelle il en est ainsi est, je crois, que l'onction de confirmation est inextricablement liée à une imposition des mains basée sur l'Écriture Sainte.
Les rubriques du Rituel romain de la forme extraordinaire, utilisées depuis peu de temps après le Concile de Trente mais reflétant une pratique beaucoup plus ancienne, excluent positivement un instrument:

''L'huile de chrême utilisée pour administrer ce sacrement, même lorsque le ministre est un prêtre ordinaire, doit avoir été consacrée par un évêque en communion avec le Saint-Siège le jeudi saint précédent; et on ne peut utiliser l'ancienne huile qu'en cas d'urgence. Dès que l'huile consacrée a diminuée à une petite quantité, l'huile d'olive non consacrée doit y être ajoutée, mais en quantité moindre que celle consacrée chaque fois que cela se produit. Il n'est jamais permis d'administrer une confirmation sans chrisme, ni de la recevoir d'un évêque hérétique ou schismatique. L'onction ne doit pas être effectuée avec une sorte d'instrument mais par la main du ministre, correctement placée sur la tête du sujet.''

Le rite est décrit ainsi:

''Ensuite, le célébrant les confirme (l'évêque porte la mitre à ce moment-là, tout comme un prélat supérieur, comme un protonotaire apostolique), alors qu'ils s'agenouillent en ligne, d'abord les hommes puis les femmes. Quand une rangée est terminée, tous se lèvent et d'autres s'agenouillent en place, et ainsi de suite jusqu'à la fin. Le célébrant demande le nom de chacun tel qu'il est présenté par le parrain ou la marraine; et en plongeant le bout de son pouce dans le chrisme, il confirme de la manière suivante: en posant sa main droite sur la tête du destinataire, il marque avec son pouce le signe de la croix sur le front de la personne, tout en disant la première partie du formulaire au mot ''croix'' inclus, et continue avec le reste de la forme, faisant un triple signe de la croix sur lui aux endroits indiqués:

''N., Je te marque du signe de la croix, et je te confirme par le chrême du salut; au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Tous: Amen.''

Le pape saint Paul VI a profondément modifié le rite de confirmation, notamment en changeant la formule. Afin d'expliquer et de donner toute sa force doctrinale à sa décision, le Saint-Père a promulgué une constitution apostolique, «Divinae Consortium Naturae», le 15 août 1971. Ce bref document résume les éléments essentiels de la doctrine de la confirmation à travers les âges.

(…)

Il convient de noter que le nouveau rite, tout en unissant l'onction avec l'imposition des mains, ne prescrit plus que le célébrant place sa main droite sur la tête du candidat comme dans la forme extraordinaire. Cette différence a conduit certains théologiens sacramentels à remettre en question la clarté du rite actuel concernant l'imposition des mains et à recommander sa restauration. En fait, de nombreux évêques continuent d'imposer les mains à l'ancienne. Si, cependant, il n'utilisait que son pouce sur le front, ce serait aussi l'imposition des mains.

Ce sont, je crois, les raisons théologiques fondamentales pour lesquelles un instrument ne peut pas être utilisé pour la confirmation.
Il y a aussi des théologiens, utilisant des arguments historiques et liturgiques, qui prétendent que, au moins en théorie, il pourrait être possible d'utiliser un instrument. Cependant, comme nous abordons des questions de validité du sacrement, cette question ne peut être résolue pour des raisons pastorales. Elle ne peut être décidée que par l'autorité suprême de l'Église et nécessiterait probablement un document au niveau d'une constitution apostolique pour effectuer un changement, et seulement si ce changement était jugé possible et dans le cadre du pouvoir de l'Église sur les sacrements.''

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