Le problème avec Maurras, ou plutôt avec ses disciples ou ses lecteurs, c'est que l'on se contente de citer une formule qui sonne bien, une boutade, mais qu'on se garde bien de développer dans un raisonnement digne de ce nom...

Non au mondialisme, certes, mais pourquoi? On ne peut pas mettre en parallèle la tentative de gouvernement mondial actuel avec un pouvoir ecclésial, l'auctoritas chère au pape Gélase, qui n'est plus ce qu'il a pu être. L'Eglise est universelle ou catholique non pas parce qu'elle constituerait un empire ou viendrait concurrencer on ne sait quel empire (Empire Romain ou Saint Empire Romain Germanique). Quand bien même les prétentions des Grégoriens étaient exhorbitantes sur le plan politique, l'aire géographique qu'ils revendiquaient sortaient difficilement des limites de l'Europe occidentale actuelle. Or, l'Eglise est désormais présente sur tous les continents, avec tous les problèmes d'incarnation du pouvoir que cela peut comporter, sans considérer les formes culturelles dont se revêtent certaines églises bien éloignées de Rome sur le plan géographiques. On peut déplorer cette diversité, mais c'est un fait. Une Eglise, ça c'est la théorie; en pratique,en ce XXIe siècle, il faut prendre en compte pour raisonner des églises aux formes d'expression multiples. Le fossé entre l'Orient et l'Occident s'est manifesté dès les premiers siècles de la Chrétienté. Cessons de raisonner en Romain...

En bref, cela mériterait une réflexion poussée sur les notions de chrétienté, d'universalité et d'empire.

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