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La Providence et la confiance en Dieu par Fr.Garrigou-Lagrange
par ami de la Miséricorde 2020-03-21 08:18:44
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CINQUIÈME PARTIE
PROVIDENCE, JUSTICE ET MISÉRICORDE
CHAPITRE PREMIER - PROVIDENCE ET JUSTICE DIVINE

La Providence et la justice au moment de la mort


Généralement ceux qui dans le cours de leur vie ont été attentifs aux avertissements de la justice de Dieu et aux imprescriptibles droits du souverain Bien à être aimé par-dessus tout, ne sont pas surpris par la mort, et trouvent la paix à ce moment suprême.Mais d'ordinaire il en est tout autrement de ceux qui n'ont pas voulu entendre les avertissements divins, et qui dans le cours de la vie ont confondu l'espérance avec la présomption.

S'il est une chose qui dépend de la Providence, c'est l'heure de notre mort. « Tenez-vous prêts, dit Notre-Seigneur, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas » Luc, XII, 40. De même la manière dont nous mourrons, les circonstances de notre mort, tout cela est profondément inconnu pour nous, et relève de la divine Providence à laquelle nous devons nous confier, en nous préparant par une vie meilleure à bien mourir.
Et combien sont différentes, au point de vue de la Justice divine, la mort du juste et celle du pécheur impénitent.

La mort du pécheur impénitent est appelée dans l'Apocalypse, XX, 6, 14, une « seconde mort » ; car le pécheur était déjà mort spirituellement à la vie de la grâce, et si son âme se sépare du corps en cet état, elle sera pour toujours privée de cette vie surnaturelle. Daigne le Seigneur nous préserver de cette « seconde mort ».
Le pécheur, qui ne se repent pas, dit sainte Catherine de Sienne, « est au dernier moment avec son injustice, avec la lumière de la foi éteinte, cette lumière qu'il avait reçue vive au baptême, et qui a été étouffée par le vent de l'orgueil et de la vanité du cœur. Son cœur, il l'a tendu comme une voile à tous les souffles contraires au salut : la voile de l'amour-propre, largement ouverte à tous les vents de la flatterie, en descendant le fleuve des délices et des grandeurs du monde, en s'abandonnant aux séductions de la chair fragile, aux artifices et aux pièges du démon ».

« Le remords de la conscience (qu'il ne faut pas confondre avec le repentir) se réveille alors avec une telle vivacité, dit la sainte, qu'il ronge le pécheur au plus intime de lui-même. Il reconnaît à cette heure la vérité de ce qu'il méconnaissait auparavant. Le sentiment de son erreur le jette dans une grande confusion, et le démon est là... pour le pousser au désespoir ». Que dire, lisons-nous en ce Dialogue, de cette lutte, qui trouve le pécheur, désarmé, privé de la foi vive, qui est comme éteinte en lui, privé de l'espérance ferme, qu'il n'a pas nourrie, en se confiant au jour le jour au Seigneur et en travaillant pour lui ?

Le malheureux a placé son espoir en lui-même, sans voir que tout ce qu'il avait lui était prêté et qu'il faudrait en rendre compte un jour. Il est privé aussi de la flamme de la charité, de l'amour de Dieu qu'il a complètement perdu. Il se trouve seul dans sa nudité spirituelle, sans aucune vertu, et après avoir refusé d'entendre tant d'avertissements donnés au cours de la vie, de quelque côté qu'il se tourne, il ne voit que sujet de confusion. La justice divine n'a pas été assez considérée dans le cours de la vie. C'est son poids qui se fait sentir maintenant, et l'ennemi du bien cherche à faire croire au pécheur qu'il n'y a pas de Miséricorde pour lui. Combien il faut prier pour les agonisants ! Si nous le faisons, d'autres prieront pour nous au moment de notre mort.

A ces derniers instants la Miséricorde se penche encore sur le pécheur, comme elle se pencha sur Judas, lorsque Notre-Seigneur dit à la Cène (Matth., XXVI, 24) : « Malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme sera trahi ! Mieux vaudrait pour lui que cet homme-là ne fût pas né ». Notre-Seigneur n'a pas dit encore quel est celui qui va le trahir, il est trop bon pour le révéler. Alors dit l'Évangile : « Judas qui le trahissait, prit la parole et dit : Est-ce moi, Maître ? » - « Tu l'as dit, répondit Jésus ». - Quand Judas après les autres apôtres dit le dernier : « Est-ce moi, Maître ? » il cherche à dissimuler, comme si l'on pouvait dissimuler devant Celui qui dès ici-bas voyait les secrets des cœurs.

Il faut remarquer, note saint Thomas dans son Commentaire sur ces mots, la mansuétude avec laquelle Jésus l'appelle encore ami et lui répond : Tu l'as dit, comme pour dire : « Ce n'est pas moi qui l'affirme, qui le révèle, mais c'est toi qui l'as dit ». Notre-Seigneur se montre là encore plein de longanimité et de Miséricorde, fermant les yeux sur les péchés des hommes pour leur donner encore un avertissement salutaire et les amener à la pénitence. C'est ce que nous dit l'Écriture dans ces paroles si touchantes : Longanimis (est Dominus) et multum misericors (Ps. 102, Cool ; dissimulans peccata hominum propter pœnitentiam (Sagesse, XI, 24). Que les doux écoutent et ils se réjouiront : Audiant mansueti et lœtentur.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

     

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