les campagnes…
Le regroupement des prêtres en presbytère éloigne encore plus les curés, au sens ancien du terme, des fidèles.
Des diocèse avec 20 prêtres doivent faire des choix par ailleurs.
Des cités épiscopales sont au main parfois d'un seul curé, aidé d'un africain ou d'un prêtre retiré, et plusieurs clochers dans l'arrière-pays.
Je ne cesse de dire ici qu'il faut penser aux gens modestes, très fidèles, qui n'ont ni internet et parfois ni voiture, qui n'ont la messe NOM qu'une fois par an dans leur village. Qui vont se faire enterrer par des laïcs, etc.
Dès lors, la messe anticipée du samedi est une bénédiction.
Je ne suis pas certain que les rats des villes en soient conscients ou y soient sensibles.
En ville, chacun a le choix et fait son marché.
Le curé de grosses villes a aussi son lieu unique et ses habitudes.
Le curé de campagne a 60 clochers parfois, et tourne, ne peut connaître les familles en profondeur comme la vie des gens, même éloignés de l'église. Son presbytère est parfois peu soigné, les mairies ou les diocèses s'en moquant un peu et ne voulant pas investir pour si peu.
Le desservant tradi a, de nos jours, le confort d'avoir ses habitués bien dociles et une messe réglée comme du papier à musique. Tant mieux pour lui. Mais il n'a pas à jongler avec le tout-venant, à négocier, à essayer de parler de Dieu à des enfants et des couples très éloignés de tout cela, les chorales qui exigent de prendre telle église, de multiples maires de plus en plus hostiles, des églises qui se cassent la figure, les mauvais repas pris sur le pouce, des messes sans servant et des chants indigents.
Un jeune homme qui voit ce genre de vie, soumise à une hiérarchie parfois distante et à la clique locale des laïcs en mission, préfèrera un lieu de formation solide et vivant, avec la garantie d'être épaulé par une communauté solide et soudée.
Les vocations pour un clergé diocésain me paraissent relever de l'héroïsme autant que de l'inconscience. A Bayonne, chacun peut s'engager derrière Mgr Aillet et son séminaire, mais il suffit que Mgr quitte son siège pour x raisons, et que son successeur change de cap pour tout mettre en l'air. La nomination du nouvel évêque du Puy est un exemple parmi d'autres.
Il y a encore de solides curés de campagne, très jeunes, formés à Rome. Je pense à l'un d'eux avec un compte tweeter très agréable dans le diocèse du Mans. Mais ses amis qui reçoivent sa lettre annuelle sentent le découragement, ce qui a le mérite de la franchise. Un de mes amis a 65 clochers, tout seul, et il fait tous les enterrements. Il est l'un des rares du diocèse à porter le col romain, avec l'évêque. Quand je vais à ses messes, l'homélie rachète les chants lamentables et le bruit permanent de la chorale. Dans le meilleur des cas, il a un seul servant. Gloire à ce curé qui y laisse sa santé !
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