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merci qui ? Merci Libération, si si !
par Cristo 2020-03-12 19:04:15
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"Libé" comme on l'aime … (euh, Tonton, pourquoi tu tousses ?)


Comment ça va le commerce ?
A Paris, la boutique des produits sain(t)s diversifie sa clientèle
Par Guillaume Lecaplain — 12 mars 2020 à 16:34

A l’occasion des élections municipales, «Libération» retourne ausculter les réalités de la vie commerçante. Cette semaine, visite dans un magasin de produits fabriqués par des moines ou religieuses.

Comme en 2017 à l’approche de la présidentielle, Libération retourne ausculter les réalités de la vie commerçante à l’occasion des élections municipales.
L’astuce est facile : pour trouver la boutique des moines, rendez-vous à Denfert. A deux pas du gigantesque lion de bronze, qui marque surtout pour les touristes l’entrée des catacombes, se trouve une enseigne à peine visible depuis l’avenue. Au rez-de-chaussée, on peut trouver de la bière, des chocolats, des miels, des crèmes de jour, des «tisanes de la joie». Cette épicerie n’est que la partie émergée de l’iceberg. En sous-sol, dans des pièces en enfilade d’où l’on entend à intervalles réguliers le passage du RER B, sont disposés des bougies, des statues religieuses, des vêtements, de la vaisselle et même une brocante. Le coin coloriage pour enfants propose des titres comme Bien / Mal ou encore Dieu est amour. Mais la star de la boutique, c’est un breuvage noir réputé fortifiant et baptisé l’Alexion. La chose est fabriquée à partir de 52 plantes et selon une recette secrète, transmise de moine en moine depuis des générations. Un peu comme la Chartreuse, évidemment bien en vue aussi dans les rayons, mais sans alcool.


Ici, on est chez les moines. Au sens propre : les propriétaires des murs sont les sœurs de la Visitation qui vivent dans le couvent voisin. Le magasin «l’Artisanat monastique» a ouvert ses portes en 1951, autant dire que c’est un dinosaure parmi les commerces parisiens. Son principe est simple, et il n’a pas bougé depuis soixante-dix ans : il propose uniquement des produits fabriqués par des religieux cloîtrés. Le but annoncé n’est pas de faire des bénéfices, mais de soutenir quelque 150 communautés de moines et de moniales en offrant un débouché et une visibilité à leurs produits. L’association qui gère les lieux, dont le conseil d’administration est quasiment intégralement composé de religieux, aide aussi les couvents à s’adapter aux normes, à acheter de nouvelles machines.

Quatre salariés
«L’Artisanat monastique» évolue dans une économie spécifique, mais c’est quand même un vrai magasin, avec quatre salariés. Clémence Constant est de ceux-là. A 25 ans, elle est assistante de direction. Celle qui n’avait jamais croisé de moine ou de moniale avant son arrivée en 2016 est entrée dans ce monde à la faveur d’un stage alors qu’elle était en école de commerce. «Je n’ai jamais été attirée par les grosses entreprises», commente la jeune femme. Son stage s’est transformé en CDD puis en CDI.
Dans les sous-sols du magasin de Denfert, on croise deux sortes de public. Il y a d’abord les habitués, catholiques du coin, paroissiens retraités ou familles nombreuses à pull en cachemire et serre-tête. Et puis il y a les autres, bobos du XVIe arrondissement et d’ailleurs, pas forcément croyants, qui viennent chercher ici des produits sains dont ils peuvent facilement connaître la traçabilité. Pour s’adapter à ce nouveau marché, l’offre du magasin évolue : outre les boissons aux vertus diverses et les miels toujours excellents pour passer l’hiver, «l’Artisanat monastique» s’est mis aux huiles essentielles, à l’ail noir – un ingrédient très à la mode – ou aux graines de chia. Les clients viennent aussi chercher jusqu’à Denfert une rareté qu’on ne trouve quasiment qu’ici : la Saint-Wandrille, la seule bière brassée par des moines en France (alors qu’en Belgique, la chose est encore courante).

Bien sûr, la première diversification de la boutique passe par la vente en ligne : le site web de «l’Artisanat monastique» connaît un grand succès, assure Clémence Constant, et ses produits phares sont envoyés partout en France. En 2016, l’enseigne a par ailleurs connu une pas si petite révolution : le mur d’enceinte du monastère derrière lequel elle se niche a été percé. Les travaux ont permis de créer une nouvelle entrée et surtout une vitrine. Oui, une vitrine transparente, comme un magasin ordinaire, qui casse au moins symboliquement la frontière entre la ville et le couvent.

D’ailleurs, l’environnement immédiat du magasin septuagénaire est aussi en grand chambardement. L’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, qui jouxte immédiatement «l’Artisanat monastique», est désaffecté depuis 2011. Ses murs abritent aujourd’hui une friche associative, les Grands voisins, en attendant la construction au même endroit d’un tout nouveau quartier qui comprendra une école, une crèche, des commerces et 43 000 m² de logements dont la moitié seront sociaux. Un (immense) pas de plus vers la sécularisation du quartier, vu plutôt d’un bon œil par la boutique des moines. Car ses gérants espèrent bien que ces nouveaux voisins pourront à leur tour découvrir les pâtes de fruit et autres herbes en sachet. Denfert est bien parti pour être pavé de bonnes infusions.

Guillaume Lecaplain

https://www.liberation.fr/france/2020/03/12/a-paris-la-boutique-des-produits-saints-diversifie-sa-clientele_1780792

     

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