Merci beaucoup tout d'abord pour votre message, auquel je souscris entièrement.
On en vient chez certains à dogmatiser à propos des attitudes pratiques (face aux sacres, par exemple). Le résultat en est un double dévoiement de la doctrine qu'on croit défendre, sincèrement sans doute, et qu'on invoque à tout propos.
Le premier dévoiement est celui du contenu de la doctrine lui-même : ce n'est pas sans péril que l'on transforme en points de doctrine intangible de simples opinions dans une controverse particulière, et de surcroît dans une controverse qui initialement porte non pas sur la doctrine, mais sur un choix déchirant fait à un moment donné. L'enfermement dans ces controverses particulières met en danger l'équilibre interne de la doctrine, il aboutit à des priorités aberrantes dans son enseignement aux fidèles, et parfois, purement et simplement, à des erreurs caractérisées, voire à des hérésies sur la constitution de l'Église, la nature de sa juridiction, etc.
Le second dévoiement est celui de l'usage dont on fait de la doctrine, qui n'est plus principe de vie et de piété, appel à la contemplation du mystère qui nous a été révélé en Jésus-Christ, mais bien souvent le masque de l'esprit de parti. On parle sans arrêt de la doctrine, ce qui dispense de la connaître, parce qu'elle permet de se distinguer de la chapelle voisine.
C'est ainsi qu'à force de prétendre sauver la doctrine, on la compromet, voire on la ruine de toutes les manières.
Mgr Ducaud-Bourget a dit quelque part qu'on a toujours un motif surnaturel pour faire une saleté ; on pourrait ajouter aujourd'hui qu'on a toujours un motif doctrinal pour se comporter en schismatique.
Car le péché de schisme, il faudrait un jour s'en aviser dans certains milieux, commence bien en-deçà de la séparation complète avec l'Église.
Peregrinus
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