Le Père Eugène de Villeurbanne était un saint homme et un saint religieux. La biographie d'Yves Chiron le montre fidèlement et je vous engage vraiment à la lire si vous arrivez à la trouver. Essayez sur le site des éditions Clovis.

Les capucins de Morgon ne mendient plus car cela est interdit. En revanche, ils acceptent avec joie tous les dons en nature et une association de laïcs s'occupe de la gestion matérielle des biens qu'ils utilisent.

Ils n'ont ni internet, ni téléphone et c'est très bien ainsi. On respire dans leurs trois couvents le parfum de la vie capucine traditionnelle, dans les observances des constitutions telles qu'elles étaient avant le chapitre général de 68 qui, je le répète, fut un brigandage. Yves Chiron l'explique très bien, en s'appuyant sur les notes abondantes prises pendant ledit chapitre par le Père Philibert de Saint-Didier, grande figure de l'ordre capucin en France au XXe siècle, ancien provincial et jusqu'à la fin de sa vie ami proche du Père Eugène. Ce témoignage mériterait à lui seul d'être publié.

Je précise que, si le Père Philibert n'a pas rejoint Morgon, il en est demeuré jusqu'à sa mort un fidèle soutien. Quand il est mort, en 1988, ses frères (mon premier mouvement serait de mettre des guillemets) du couvent de Besançon, où il était de résidence, lui ont refusé la messe traditionnelle pour ses obsèques, en contradiction formelle avec ses dernières volontés.

Ce que vous dites sur le Tiers Ordre recoupe souvent les critiques qui en sont faites. Si vous souhaitez être pleinement rassuré, je vous invite à lire les textes suivants, outre l'avertissement du pape Grégoire IX, qui menace de la malédiction divine ceux qui critiquent le Tiers Ordre () :

- Pie IX dans les brefs Exponendum curavit du 4 août 1857 et Plurimi ex fidelibus du 8 octobre 1871.

- Léon XIII dans les encycliques Auspicato concessum du 17 septembre 1882 et Quod auctoritate du 22 décembre 1886. Dans l'encyclique Humanum genus du 30 mai 1884, il présente le TOF comme le meilleur antidote à la F.:M.:

- Pie X dans sa lettre apostolique du 25 avril 1909.

- Benoît XV dans l'encyclique Sacra propediem (écrite pour les 700 ans de l'Ordre) du 6 janvier 1921.

- Pie XI dans l'encyclique Rite expiatis (écrite pour les 700 ans de la mort de saint François) du 30 avril 1926.

- Pie XII dans sa lettre apostolique du 20 janvier 1951 et dans son magnifique discours aux tertiaires du 1er juillet 1956.

Tous ces papes étaient eux-mêmes tertiaires, et Jean XXIII également.

En 1960, on comptait plus de 2 millions de tertiaires dans le monde.

Aujourd'hui, l'OFS compte moins de 450 000 membres... Ici comme dans le reste, on juge l'arbre à ses fruits.

Concernant les Dominicains que vous appréciez, je ne vous ferai pas l'affront de vous orienter vers le Tiers Ordre d'Avrillé, mais vous gagneriez peut-être à regarder du côté de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, qui a elle aussi un Tiers Ordre.

Pour ce qui est de "choisir son camp", enfin, il n'est pas question de cela.

Les tertiaires vivent dans le monde, avec tout ce que cela comporte, tout en essayant de ne pas être du monde. La Règle est adaptée à l'état de vie des laïcs et ne fait pas des tertiaires des religieux dans le monde, même si le Tiers Ordre dépend de l'Ordre. Il en reçoit néanmoins les grâces, et, dans le monde actuel, ce n'est pas une mince aide.

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