Marie-France Jaskula se bat pour l’église de l’Alma à Roubaix par Bernard Joustrate 2020-01-20 08:09:14 |
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Lu dans Nord Eclair :
Marie-France Jaskula se bat pour l’église de l’Alma à Roubaix
L’église Saint-Joseph, seul édifice classé aux monuments historiques de la ville, va rouvrir en 2020 après six ans de fermeture. Présidente des Compagnons de Saint-Joseph, Marie-France Jaskula se bat depuis 30 ans pour la restauration de l’église de l’Alma.
Charles-Olivier Bourgeot | 20/01/2020
La période des travaux a été longue mais vous en voyez le bout.
On commence à en voir le bout, mais ce ne sera pas fini pour autant. La première tranche qui a été faite est assez importante. Il reste encore des choses à faire comme trouver des mécénats pour l’orgue, pour la restauration des retables, le chemin de croix… Il est actuellement recouvert d’une peinture grise et en nettoyant on s’est aperçu qu’il était polychrome. Il y en a qu’une station qui l’était. On ne s’imaginait pas que les autres l’étaient aussi.
Il reste donc des choses à faire mais l’église va bien rouvrir ?
Oui, on repart vers une réouverture du lieu. On a mis une date en juillet, on espère qu’on y arrivera. Il faut que les personnes qui doivent être là pour l’inauguration soient libres. On ne peut pas retrouver l’église sans inauguration parce qu’on a enlevé le Saint-Sacrement de l’église. Elle est toujours sacrée mais il faut le faire revenir et le faire officiellement. Il y a tout un cérémonial.
Cette église a aussi une dimension culturelle, qu’est-ce que cela signifie pour un lieu de culte ?
On sait très bien que l’église, on doit la faire vivre autrement. Il ne peut pas y avoir que le culte. Il faut donc travailler sur le culturel avec l’association. Il y a des concerts, des expositions, des visites guidées… On essaie d’ouvrir ce lieu le plus souvent possible.
Qu’est-ce qui vous avait incité à créer cette association ?
Le départ, ça a été quand M. Boudailliez avec l’association Art Action a réussi à faire classer l’église en 1993. Puis en 2003, ils ont souhaité qu’on crée une association pour s’occuper de ce lieu parce que les prêtres, ça n’était pas leur rôle. Notre but a été de sauver ce lieu.
La mairie a toujours fait les travaux qu’un propriétaire doit faire mais dans la mesure de ses possibilités. Actuellement, le coût des travaux tourne autour de 7 millions. Il fallait notamment les trouver avec le mécénat. Il fallait faire connaître ce lieu plus largement qu’il ne l’était.
Pourquoi ce lieu classé n’était pas si connu ?
Parce qu’il est dans un quartier assez triste. Ça vivait bien avant parce qu’il y avait beaucoup de patronat textile, des entreprises, mais petit à petit, tout ça a disparu. Le quartier de l’Alma a beaucoup bougé. Et il faut dire aussi qu’à une époque, on avait tous la même religion. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas. La population a changé. Les gens s’y intéressaient moins. Le lieu a commencé à s’abîmer beaucoup. Je suis arrivé ici dans les années 80. Il y avait 14 personnes à la messe… Pendant des années, on a ouvert le plus possible. Mais on a eu bien des péripéties. Pendant les concerts, il faisait très froid.
Qu’est-ce qui a permis de faire avancer le dossier de restauration ?
Un jour, on a eu la chance d’avoir Lady Michelham, une lady anglaise qui a une fondation. Elle cherchait un endroit pour aller à la messe, elle a vu le clocher et elle a atterri ici. C’était en 2007, au moment où les vitraux ont éclaté dans l’église. Lady Michelham a été touchée par ce lieu. Elle a voulu nous donner un coup de main. Elle nous a aussi mis en lien avec la Sauvegarde de l’Art français. À partir de 2009, la mairie a décidé de lancer un premier marché sur les vitraux. Puis en 2013-2014, on a pu envisager de faire ces travaux.
Sentez-vous une impatience, une attente particulière ?
Nous, ça fait 30 ans qu’on attend que ça bouge ! À un moment donné, elle était sur la tangente, ou on démolissait Saint-Joseph, ou on démolissait Saint-Antoine dans le quartier du Fresnoy… Saint-Joseph, c’est une aventure extraordinaire, avec ses hauts et ses bas.
C’est une aventure dans la foi et c’est aussi une aventure humaine. Quand on rencontre les compagnons qui font ce travail dans l’église, c’est magnifique. Si on s’appelle les compagnons de l’église Saint-Joseph, c’est aussi parce que les compagnons, ce sont des gens avec qui on fait un bout de chemin et ce chemin, on le fait avec des gens différents à chaque fois. On est aussi des passeurs de patrimoine. Après, quand je partirai, quelqu’un d’autre prendra la relève.
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