"Le processus synodal" allemand est lancé ; c'est expliqué dans la Croix : "Allemagne : les évêques réexaminent l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité".

"Mgr Heiner Koch, archevêque de Berlin, avait souligné que le chemin synodal devait travailler « sans préjugés ni positions déjà établies », mais en aucun cas « sans connaissance des données actuelles des sciences »." "Autrement dit à l'autorité de la Parole de Dieu et l'enseignement pérenne de l'Eglise, assimilés à des "positions déjà établies" ou "préjugés" se substitue la seule autorité intangible de la science.


La première supposée donnée de la science est : « la préférence sexuelle s’exprime à la puberté et prend une orientation hétéro ou homosexuelle ». « Les deux sont des formes normales de prédisposition sexuelle, prédisposition qui n’est pas modifiable à travers une socialisation spécifique et ne devrait pas l’être ». La catégorie du "normal", établi par la science, se substitue à la catégorie philosophique et théologique du "naturel" correspondant à la volonté de Dieu. Avec un tel point de départ, c'est l'abolition programmée de l'enseignement moral de l'Eglise. C'est la reddition au protestantisme.
L'article de la Croix reconnaît d'ailleurs : " Cette formulation, qui entend s’appuyer sur des données scientifiques, apparaît fort éloignée de la formule traditionnelle - devenue inaudible pour beaucoup - du Catéchisme de l’Église catholique qui parle d’homosexualité comme d’« actes intrinsèquement désordonnés »." Et "Mgr Philippe Bordeyne, théologien moraliste et recteur de l’Institut catholique de Paris" surenchérit sur les "préjugés" de l'enseignement de l'Eglise : "On essaie de sortir des préjugés pour regarder la réalité des personnes, de comprendre les pratiques sexuelles des personnes reliées à un contexte culturel ». Il s'agit d'un des "grands" moralistes français actuels.

Tout cela est bien sûr dans le dynamisme du "processus" lancé par le pape dans Amoris leatitia : "Pour ce qui est des conséquences à tirer de ce présupposé de départ, le communiqué du forum souligne que « toute forme de discrimination à l’encontre des personnes homosexuelles doit être rejetée », et rappelle à ce sujet les déclarations du pape François dans la lettre post-synodale Amoris laetitia."

Ensuite : "« la question de savoir si l’interdiction de pratiquer l’homosexualité contenue dans l’enseignement de l’Église est encore opportune », a suscité un vif débat au sein du groupe de travail." Tiens, il y en a encore quelques uns qui ont des scrupules à jeter aux orties la doctrine morale de l'Eglise, alors qu'ils ont tous concédé que l'orientation homosexuelle était "normale", et la substitution de fait à l'autorité d'un enseignement venant de Dieu d'une pseudo-science (qu'est-ce que le concept de "normal" a de scientifique ?) ; sur quelles bases défendront-ils la doctrine ? D'ailleurs elle n'est plus, dans l'ère bergoglienne, qu'un idéal sans rapport immédiat avec la réalité (voir Amoris laetitia), anachronique eu égard "au changement d'époque", aux nécessaires nouvelles façons de penser et d'agir qui s'imposent à l'Eglise (voir récent discours à la Curie).
Rien à attendre de Rome pour s'opposer réellement à la dérive de l'Eglise allemande, qui est regardée avec fascination par des têtes pensantes et des faiseurs d'opinion de l'Eglise en France.

On s'enfonce dans le mystère d'iniquité qui doit certainement s'accomplir pour l'Eglise, comme a dû s'accomplir la mise à mort du Fils de Dieu sauveur, avant la victoire de sa Résurrection.

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