Lu dans le Républicain Lorrain :

Orgue connecté : une première mondiale !

Voici un concept révolutionnaire et annonciateur, ce dimanche 1er décembre, d’un concert baroque divin. La résurrection de l’orgue de l’église Saint-Maximin de Jarny est terminée. L’instrument jouit d’une technologie contemporaine en étant… connecté. Une première mondiale.


Jacky Zanardo, entouré de son responsable des services techniques et de la conceptrice d’une technologie révolutionnaire pour remettre l’orgue au goût du jour.

L’odeur de peinture fraîche supplante les habituels effluves d’encens exhumés par ce type de bâtisse. Baignée d’une lumière filtrée par ses vitraux colorés, l’église Saint-Maximin renaît encore de ses cendres. Plus qu’un lieu commun, l’expression a, hélas, pris tout son sens dans un passé décomposé… « Trois sérieux incendies, en 1561, 1803 et 1914, ont touché l’église, susurre Jacky Zanardo, respectueux de la quiétude du lieu saint. C’est un patrimoine culturel important de la ville que l’on se doit de choyer ».

Le maire tourne la tête et fixe le tubage monumental de l’orgue. Dimanche, l’élu tendra l’oreille : cet instrument, plongé dans un long coma ces dernières années, criera sa renaissance à l’occasion d’un concert baroque ouvert au public.

« Le plus grand orgue lorrain »

« C’est une première… Euh, non, n’écrivez pas ça, peut-être que quelqu’un a déjà créé quelque chose du même type. Mais je n’en ai pas trouvé trace sur internet. » Prudente, trop peut-être, Jeanne Dumont résiste au péché de vanité. Pourtant, cette jeune retraitée, férue de sciences, vient d’enfanter ce qui s’apparente bien à une première… mondiale ! Nous la poussons à vulgariser la technologie mise en place avec des mots compréhensibles par tous. Pas simple… « Nous avons mis en place un système de transmission entre l’orgue et une console basée sur des microprocesseurs. Cela fonctionne comme un câble ethernet ».

Intérêt du dispositif : donner encore plus de corps au ribaudequin qui se traduit, notamment, par l’ajout d’un troisième clavier. Ce qui double sa capacité sonore : « On passe de dix-sept à trente-cinq jeux, ce qui en fait le plus grand orgue de la région Lorraine », certifie Jeanne.

Deux ans, déjà, qu’elle planche sur cette réfection. Sa jeune entreprise, la Société des orgues du Jarnisy, pourra bientôt s’enorgueillir d’avoir finalisé ce projet de rapprochement entre deux mondes : « Doter un système qui date de l’antiquité d’une technologie moderne. »

Playlist

L’orgue va donc retrouver son lustre d’antan. Mieux, il pourra même se passer d’organiste. En effet, comme tout appareil musical connecté, il sera possible de le commander à distance. Bref, de programmer une playlist assise sur des sonorités contemporaines : « Certains fidèles, attachés à la tradition, ne voient pas forcément cela d’un bon œil. J’espère que le concert de dimanche leur fera changer d’avis. » On peut s’attendre à un miracle, en effet.

Reste que pour la société de Jeanne, cette première pourrait faire ses affaires. La caisse de résonance de ce concert lui ouvrira sans doute les portes d’autres églises. Les orgues à l’ère du 2.0, il fallait y penser…

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