... quant à la pertinence des échanges tenus durant cette conversation. J'ai l'impression que les catholiques (les tradis comme les autres) ne comprennent pas la société actuelle, vivent dans un monde qui n'existe plus et emploient des termes qui n'ont plus de sens aujourd'hui.

J'entends l'abbé de Tanouarn nous parler de la nécessité pour l'Eglise d'adopter une "stratégie" et de faire, en gros, du social: cours d'alphabétisation, etc.
Tout cela est bien mignon, mais avant de penser à faire (du social, de l'éducatif, etc), encore faut-il être. L'Eglise aujourd'hui n'est plus qu'une immense coquille vide (de moins en moins immense d'ailleurs, surtout dans nos régions...), une institution amnésique, qui a oublié d'où elle vient et quelle est sa mission essentielle, vidée de son souffle mystique, arrivée au dernier stade de l'épuisement spirituel, réduite à n'être plus qu'une bureaucratie sans âme vouée à la seule promotion du MASDU et d'une fade philanthropie pseudo-humaniste. Une coquille vide ne peut rien produire de solide et de durable. dans ce contexte je ne vois pas en quoi "faire du social" changera quoique ce soit. Bien sûr, je suis favorable à ce que les catholiques se lancent dans toutes sortes d'initiatives sociales (par exemple en direction des gilets jaunes, ou des jeunes des Banlieues, comme le fait Espérance Banlieues). Mais avant de bâtir la charpente et le toit, encore faut-il mettre en place les fondations, qui ne peuvent qu'être spirituelles (que ce soit pour l'Eglise ou pour n'importe quelle communauté humaine). Toute action sociale ne pourra être féconde que si elle n'est que le prolongement d'un renouveau spirituel. Donc il faudrait déjà commencer par revenir à la foi, à la charité fraternelle, à la prière et à la vie spirituelle, surtout à travers la sainte Liturgie, c'est à dire à toute ces choses que nous avons allègrement laissé tomber depuis au moins cinquante ans. Bref, il faudrait commencer par le commencement. La France a besoin d'abord et avant tout d'une renaissance spirituelle. Il me semble d'ailleurs que c'est cela d'abord qu'attendent les musulmans...

Puis j'entends l'abbé Viot nous parler de l'action que doit mener l'Etat. Mais cette action, nous savons bien que l'Etat ne la mènera jamais. Il faut être vraiment aveugle et à côté de la plaque pour croire encore que quelque chose de bon et de positif viendra de l'Etat moderne quel qu'il soit. Cet Etat moderne est lui-même en fin de course et à mon avis n'aura d'autre choix de se transformer en régime autoritaire s'il ne veut pas sombrer lui aussi. Le Père Viot ne semble pas comprendre que l'avènement de la post-modernité qui se profile signifie la fin de l'Etat-Léviathan tel que nous le connaissons depuis les débuts de l'ère moderne, et qui nécessairement disparaîtra, victime de son ubris et de sa tendance totalitaire intrinsèque, pour laisser la place, sans doute, à d'autres formes d'organisations sociales, peut-être plus proches de la tribu primitive.

Bref, j'ai l'impression que cette conversation, quoique intéressante en elle-même, est passée à côté des enjeux du sujet. J'ai l'impression d'ailleurs que Philippe Maxence s'en est aperçu.

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