Peu après son élection, le pape Benoît XVI est allé prendre possession de sa cathédrale Saint-Jean de Latran, comme évêque de Rome.
Il a donné une catéchèse bien plus juste et riche que l'article cité qui, lu par un simplet, pourrait faire croire que le Pape est Dieu sur terre et peut réécrire dogmes, la Bible, la Tradition selon sa fantaisie personnelle. Ce n'est évidemment pas le sens de Vatican I, de Vatican II et de ce Catéchisme qui se réfère aux deux conciles explicitement.
L'homélie du Latran n'est pas très longue et elle est limpide : le pape n'est pas Dieu, il est "vicaire", il est l'intendant de la vigne du Seigneur et doit ensuite rendre compte de sa gestion au Père éternel.
Il n'a aucun pouvoir de raser la vigne, d'y mettre une tour HLM ou de la remplacer par un marais amazonien avec barque à Pachamama.
Les évêques en communion avec le pape sont aussi des intendants de leurs vignes locales.
J'ai déjà renvoyé cent fois à cette homélie : elle est capitale aujourd'hui plus encore. La papimanie est clairement et fortement condamnée par Benoît XVI.
Je cite un passage-clé qui prend le contrepied du Pontife régnant :
"Cette autorité d'enseignement effraie un grand nombre d'hommes à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise. Ils se demandent si celle-ci ne menace pas la liberté de conscience, si elle n'est pas une présomption s'opposant à la liberté de pensée. Il n'en est pas ainsi. Le pouvoir conféré par le Christ à Pierre et à ses successeurs est, au sens absolu, un mandat pour servir. L'autorité d'enseigner, dans l'Eglise, comporte un engagement au service de l'obéissance à la foi. Le Pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire : le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se soumettre constamment, ainsi que l'Eglise, à l'obéissance envers la Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme. C'est ce que fit le Pape Jean-Paul II lorsque, face à toutes les tentatives, apparemment bienveillantes envers l'homme, face aux interprétations erronées de la liberté, il souligna de manière catégorique l'inviolabilité de l'être humain, l'inviolabilité de la vie humaine de sa conception jusqu'à sa mort naturelle. La liberté de tuer n'est pas une véritable liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en esclavage. Le Pape est conscient d'être, dans ses grandes décisions, lié à la grande communauté de foi de tous les temps, aux interprétations faisant autorité qui sont apparues le long du chemin du pèlerinage de l'Eglise. Ainsi son pouvoir ne se trouve pas «au dessus», mais il est au service de la Parole de Dieu, et c'est sur lui que repose la responsabilité de faire en sorte que cette Parole continue à rester présente dans sa grandeur et à retentir dans sa pureté, de façon à ce qu'elle ne soit pas détruite par les changements incessants des modes."
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