De son Bloc-notes, 30 octobre 1969.

"Je voudrais partager l'optimisme partout à Rome et dans le mode à la clôture du synode. Optimisme mitigé, d'ailleurs, chez le cardinal Suenens, qui se félicite que l'ascenseur ait pu grimper jusqu'au troisième étage (ah ! ce n'est pas un poète !) mais qui aurait voulu atteindre au sixième où l'attendaient des questions intéressantes : élection du pape, célibat ecclésiastique.
Tous les deux ans, le synode ? Le Saint-Père aura à peine le temps de retrouver un peu de paix et, comme le disait Pascal : " de s'offrir par les humiliations aux inspirations". Il reverra dans deux ans se dresser de nouveau face à lui ce grand Flamand bâti à chaux et à sable, fort du soutien des enragés du monde entier. N'est-ce pas le parlementarisme qui s'implante dans la sainte Eglise ? Je veux croire que j'ai tort de le craindre".

J'aimerais qu'il existe un ouvrage sérieux sur le concile et l'après-concile des écrivains français (surtout ceux qui sont hostiles ou qui comptent les dérives les unes après les autres, comme Julien Green). On y verrait que ces piliers de sacristie et ces fils de l'Eglise ont été secoués et voyaient clair.

Avec le mauvais Français qui caractérise les tracts catholiques des diocèses, on sait que la mode est à "entrer en synodalité", comme la dame laïque au pupitre demande de se lever pour "entrer en célébration". Le groupuscule d'Echanges et dialogue a fini par gagner quand on lit ses revendications. Un ouvrage publié sur lui en 2008 était titré "Libérer le prêtre de l'état clérical".

La Croix a sorti le Champagne alors que sous Benoît XVI, cette chose se tenait calme. Je croyais benoîtement que "Les nouveaux prêtres" de Michel de Saint-Pierre appartenaient au passé. Le pire n'est jamais sûr.

Où sont les évêques et les théologiens, bon sang de bonsoir ?! Pour ne parler que de la France. Mon respect est immense pour le cardinal Poupard, mais peut-il parler hors de son palais ?
La conférence des évêques la semaine prochaine a décidé d'entamer son année 1789 en envoyant deux délégués pour y papoter. Il serait courageux que des évêques refusent d'entrer dans la danse en n'y envoyant personne. Vous verrez que cela va s'institutionnaliser, comme lorsqu'on goûte au fruit défendu. Cela fait aussi diversion, cela diluera aussi la responsabilité des évêques qui se retrancheront derrière des "avis" partagés par leurs états généraux. J'en déduis donc que les évêques à eux-seuls ne représentent pas chacun leur Eglise pour le meilleur ou pour le pire.

En 1969, Mauriac voulait protéger l'Eglise et le pape des synodes romains. Aujourd'hui, le pape se sert du synode comme d'un levier (si j'ose dire, contre l'Eglise).

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !