La France a, je crois, un archevêque. Du reste et c'est amusant, la plus grande frontière que l'Union Européenne ait avec un pays tiers est avec le Brésil ;-)

Maintenant je vais vous raconter un souvenir amusant au sujet de la présence néerlandaise en Amérique du Sud :

Je me souviens d'un vol entre Lima (Pérou), Quito (Equateur), Bogota (Colombie) Caracas (Venezuela) en direction de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Lisbonne (Portugal) et Paris en 1971.

À Caracas, l'avion qui jusque là était peu habité, un jeune homme vient s'assoir à côté de moi (un vieux de 25 ans alors que je n'en avais que 21).

J'en étais ravi parce qu'a l'époque, à part voir un film débile sur grand écran il n'y avait que peu de distractions dans les Boeings 707 d'Air France sur un vol très long d'une vingtaine d'heures ...

Il avait l'air très guindé dans un costume trois pièces gris rayé financier ... notez qu'à l'époque on s'habillait encore bien pour prendre l'avion et j'étais à l'identique, costume bleu marine cravate club mais sans gilet.

Voyant sans doute ma couleur de peau, il commence par m'adresser la parole en néerlandais. Si cette langue m'était familière a l'oreille pour l'avoir entendue d'amis Belges du Congo bilingues venus au Cameroun dans les années 60 ... je dois avouer que je n'y comprends rien (pardon à AVV VVK ;-) car ils ne me parlaient qu'en français

Donc il est passé à l'espagnol re-échec et mat ...

Enfin il en est venu au portugais, langue que je comprends 5/5, venant du Brésil (coucou Miserere).

Il venait de Curaçao, île néerlandaise et, Portugais, se rendait à Lisbonne pour le mariage d'une de ses soeurs ...

Catholique, il avait été éduqué dans un collège protestant et en néerlandais mais était resté Catholique ...

C'était la toute première fois qu'il prenait l'avion et m'a avoué avoir très peur.

Je l'ai rassuré en lui disant que jusqu'à Lisbonne ce serait comme du billard.

L'hôtesse est venue nous apporter une flûte de champagne et nous avons fait un bon dîner même s'il était un peu dérouté par la cuisine française au moment du fromage. Camembert, emmental et roquefort ne lui parlaient pas trop et il s'est rattrapé sur le baba au rhum ... je lui ai filé le mien en échange de son roquefort ...

Très calme arrivée à Pointe-à-Pitre et dans la cafétéria de l'aéroport on nous a proposé un punch planteur, ma fois pas trop mal ...

Départ pour Lisbonne ... on nous propose un second dîner, et ma foi, pourquoi pas ? Dieu m'a créé gourmand en avion (à terre je suis plus saint ascète et plutôt frugal) et tout allait bien jusque cela devint cauchemardesque ...

Violente secousse qui a projeté mon verre de vin blanc sur les genoux de Paulo, mon Portugais de voisin ... j'avais trop honte !

Et là les turbulences se sont enchaînées ... l'avion tanguait comme pas possible et roulait ...

Nous étions en avant des réacteurs et sous l'aile prévue pour une certaine souplesse les réacteurs dansaient la samba do Rio de Janeiro !

Puis trois fois de suite nous avons été foudroyés ... rien de bien dangereux , juste spectaculaire comme un grand flash qui traverse l'avion.

Mon Portugais de voisin était blème et sa peur était communicative.

Personnellement je n'étais pas trop inquiet, ayant vu pire en avions à helices au dessus du Sahara. Mais là ce devenait carrément trop et je me voyais déjà noyé sous le ricanement des anguilles de la mer des Sarcasmes ;-(;-(;-( Le "Pot au Noir !

Mais là Paulo a sorti de sa poche son chapelet et a commencé à prier et croyez moi ou pas en assez peu de temps le calme est revenu alors qu'en principe cela aurait du durer une demi-heure de plus.

Nous sommes arrivés à Lisbonne par un temps radieux et la vue à l'atterrissage depuis l'océan est magnifique !

Paulo a débarqué et j'étais un peu triste car quelques fois on se fait des amis d'une quinzaine d'heures ...mais Dieu le veut ainsi ...

Les exactions dans l'Église à la fin des années 60 me l'avait fait quitter en claquant la porte et je ne croyais plus à rien ...

Mais là j'ai été sidéré par toute la puissance de son chapelet, cependant il m'aura fallu près de 45 ans pour y revenir grâce au Motu Proprio du Saint Père Benoît XVI.

Pierre.

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