Bonjour Paterculus,
Je me demande parfois si le progressisme n'est pas moins lié à l'avenir qu'à l'utopie, ou n'est pas plus tourné vers l'utopie que vers l'avenir, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
En tout cas, l'affirmation assez fréquente, d'après laquelle le progressisme est au service de la construction de l'avenir, et bien sûr d'un avenir bien meilleur que le passé et le présent, me semble en effet être une affirmation qui n'est pas assez souvent interrogée dans son bien-fondé.
Qu'est-ce qui a été fantasmé, chez une partie des révolutionnaires, à partir de 1789, en France, sinon une partie du passé (la Grèce, Rome) au moins autant que le mouvement vers l'avenir ?
De même, qu'est-ce qui a été fantasmé, chez une partie des révolutionnaires, à partir de 1962, dans l'Eglise, sinon le christianisme propre aux toutes premières communautés chrétiennes ?
Par ailleurs, si le progressisme était lié, avant tout, à l'avenir, les progressistes seraient peut-être plus patients, plus prudents, or les progressistes sont souvent très impatients, très imprudents, et n'hésitent pas, si nécessaire, de leur point de vue, à brutaliser les autres, la culture, la société, pour pouvoir imposer leur utopie au présent, ou pour pouvoir inscrire leur utopie dans le présent.
Et c'est peut-être bien parce que le progressiste préfère l'utopie à l'avenir qu'il est prêt, pour pouvoir inscrire son utopie dans le moment présent, à détruire beaucoup de choses, alors que cette destruction peut aller jusqu'à compromettre ou jusqu'à fragiliser l'orientation effective ultérieure des progressistes, et des autres, vers l'avenir, au-delà du court terme, notamment dans l'Eglise...
Bonne journée.
Scrutator.
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