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En lisant la biographie du pape ZEPHIRIN
par Diafoirus 2019-08-26 10:23:16
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En lisant la biographie du pape Saint ZEPHIRIN sur le blog d’Yves DAOUDAL ce jour:ici

je me suis remémorer l’article du père CALMEL paru dans ITINERAIRES en janvier 1969.

Le voici :

L’Église et les pécheurs
par R.-Th. Calmel, O. P.

JAMAIS LA MORALE chrétienne n’a été tenue pour facile et accommodante. Jamais l’Église ne nous a enseigné que si la pratique de la loi de Dieu exige de nous de trop lourds sacrifices nous ne sommes plus tenus en conscience. Per¬sonne, si ce n’est le faux dévot, n’a prétendu initier les chrétiens à la science abominable de pécher sans commettre de fautes :
Le Ciel défend de vrai certains contentements
Mais on trouve avec lui des accommodements.
Selon divers besoins il est une science
D’étendre les liens de notre conscience…


Jamais les évêques des premiers siècles, à l’époque où faire profession de christianisme exposait obligatoirement aux supplices, jamais les évêques du temps de Dèce ou de Galère n’ont adressé un discours papelard aux avocats chrétiens, aux centurions ou aux rhéteurs chrétiens pour leur dire en substance :
« Nous avons considéré collégialement votre dure situation. Nous avons constaté que vous êtes pris entre deux devoirs : ou bien assurer la vie de votre famille en continuant d’exercer votre métier mais, pour avoir cette faculté, sacrifier aux idoles ; ou bien confesser la foi, mais alors perdre votre place et sans doute votre vie, et exposer votre famille. Dans ce conflit de devoirs choisissez comme bon vous semble, au terme d’une réflexion commune avec votre femme ; veillez toutefois à mener cette réflexion avec le plus grand soin. »

Jamais l’Église n’a déclaré que, dans des circonstances extrêmes où la fidélité demandait une force d’âme peu commune, le chrétien qui péchait alors par faiblesse n’était pas vraiment coupable. La mission de l’Église n’est quand même pas d’accommoder la loi mais de la proclamer, de donner les sacrements qui, communiquent la force même de Dieu pour la mettre en pratique, de pardonner le pécheur repentant c’est-à-dire le pécheur qui s’avoue coupable : qui, loin de se chercher des excuses, se confie dans la grâce du Christ crucifié et repart avec courage dans le bon chemin.

La mission de l’Église n’est pas de reconnaître les droits de la faiblesse ou de la veulerie humaines, car ils n’existent pas, mais elle donne aux êtres faibles et pécheurs, que nous sommes tous, la grâce suffisante pour triompher de la faiblesse nous convertir, prendre la voie étroite de la sainteté.

Aux époux qui ont beaucoup de mal à observer la continence, qui ne peuvent se fier aux rythmes naturels d’infécondité, et qui d’autre part ne peuvent envisager sans beaucoup d’appréhensions la venue d’un nouvel enfant, bref aux époux qui ont à pratiquer la morale du mariage en des circonstances difficiles, voici que des évêques en assemblée plénière osent déclarer tranquillement : « Les époux se détermineront (sous-entendu : comme bon leur semble) au terme d’une réflexion commune, menée avec tout le soin que requiert la grandeur de la vocation conjugale. » Même s’ils choisissent la contraception, il n’y aura ni péché, ni devoir de se confesser loyalement, puisque, assurent les évêques, « la contraception est toujours un désordre, mais ce désordre n’est pas toujours coupable ». Le contexte suggère suffisamment qu’elle n’est pas coupable lorsque l’observation de la loi est devenue trop pénible.

C’est un scandale pour le peuple fidèle et ce n’est pas un gage de bénédiction divine pour les évêques lorsque ceux-ci en viennent à dire équivalemment aux ménages qui, dans certains cas, pratiquent d’un commun accord la fraude conjugale : « Allez en paix, vous n’avez pas péché. » Pour nous, nous en restons à la parole du Christ Rédempteur à la femme adultère : « Allez en paix et ne péchez plus. »

Si le Seigneur a institué des prêtres à la fois comme ministres de sa grâce et prédicateurs de sa vérité et de sa foi, c’est en leur demandant d’être trouvés fidèles (Ie aux Cor., IV, 2), loin de devenir des casuistes retors (1), faussement miséricordieux, qui, abusant de leur autorité, détournent les hommes d’accepter d’un cœur simple la loi de Dieu et d’espérer véritablement dans la toute-puissance de la grâce.
R.-Th. Calmel, O. P.

Itinéraires n°129 janvier 1969

(1) Voir dans Denzinger les condamnations d’Innocent XI, en 1679, contre les casuistes roublards. Nombre de leurs thèses con¬damnées avaient été pourfendues, en 1656, dans les Provinciales.

ici

     

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