Bonjour vistemboir2,
A. Sauf erreur de ma part, ce que l'on pourrait appeler le "consensualisme diversitaire" n'est pas d'inspiration marxiste, dans l'acception matérialiste de ce terme.
Je vous suggère de lire les textes qui figurent ici :
Le terrorisme pastoral
En particulier, lisez donc
- les 12 textes qui font partie de l'ensemble qui commence par ce texte ci :
Le pape qui vient de loin
- tous les textes qui font partie de l'ensemble qui commence par celui-là (et qui finit par Conclusion provisoire 1, puis 2) :
la dissimulation des sources de la théologie du pape
En tout cas, la "philosophie de la libération" et la "théologie du peuple" ne sont sûrement pas d'inspiration avant tout ou seulement marxiste.
B. A la question de savoir à quoi nous sommes confrontés, j'essaie d'apporter la réponse suivante, qui est, par nature, améliorable.
Infiniment plus depuis le début du deuxième après-Concile, sous Jean-Paul II, que depuis celui du premier après-Concile, sous Paul VI, nous sommes en présence de clercs catholiques qui VEULENT que les catholiques se concilient avec, voire se conforment à "ce qu'il y a de meilleur" dans les concepts et les valeurs caractéristiques de la post-modernité : je pense ici à la conciliation avec la conception post-moderne de la religion en général, de la religion chrétienne, des religions non chrétiennes, et de la coopération entre les religions, en particulier, dans le cadre du dialogue interreligieux, notamment sous l'impulsion de Jean-Paul II.
Le pape Jean-Paul II a commencé à faire aller l'Eglise catholique dans cette direction, intersubjectiviste et phénoménologiste, qui n'est pas spécifiquement catholique ni même chrétienne, dans le domaine de la religion, mais a pris bien soin de ne pas faire aller l'Eglise catholique dans la même direction, dans celui de la morale et dans celui des sacrements.
Le pape François continue à faire aller l'Eglise catholique dans cette direction, dans le domaine de la religion, et commence à faire aller l'Eglise catholique dans la même direction, dans celui de la morale et/ou dans celui des sacrements.
Nous sommes en présence de deux sources d'inspiration différentes, et même divergentes, dans les domaines de la morale et des sacrements, mais qui, dans les faits, contribuent l'une et l'autre à faire aller l'Eglise catholique en direction du remplacement ou, en tout cas, de la transformation de l'évangélisation par la consensualisation.
C. Je me trompe peut-être, mais enfin il me semble que c'est cela, le fond de toute cette affaire, ou le sens de toute cette histoire : "ils" NE VEULENT PAS que les catholiques demeurent avant tout catholiques, et "ils" VEULENT que les catholiques deviennent avant tout post-modernes, afin que le christianisme catholique contemporain finisse par devenir consensualiste ou inclusiviste, diversitaire ou fraternitaire, et "périphériste", au point ou au risque de devenir une ONG humanitaire, solidariste et spiritualiste, acritique ad extra, sauf dans des domaines qui relèvent presque tous de la doctrine sociale.
D. C'est cela qu'ils veulent, et c'est manifestement très important pour eux (je pense ici à la place démesurée prise par le dialogue interreligieux, dans le Magistère et la pastorale de Jean-Paul II), au point que l'on est en droit de leur demander pourquoi il est aussi important, à leur yeux, que les catholiques deviennent avant tout post-modernes, c'est-à-dire, en définitive, non "contrariants", face à l'hégémonie culturelle de l'égalitarisme interreligieux, ou face à celle du relativisme et du subjectivisme en matière morale.
Cela ne fait pas de ces papes des partisans du relativisme et du subjectivisme : en particulier, Jean-Paul II était explicitement contre le relativisme et le subjectivisme en matière morale, même s'il n'était pas aussi explicitement contre les mêmes travers en matière religieuse, mais cela fait de ces papes des partisans de l'amplification de la désactivation, ou de l'approfondissement de la neutralisation du controversisme ad extra, dans l'Eglise catholique.
Bonne journée.
Scrutator.